Evrard Guillaume

Culture, Sculpture

Liège 1709, Liège 1793

Si l’on est encore à se demander comment un artiste comme Jean Del Cour a fait pour ne pas avoir de disciples et de successeurs directs dignes de son art, il apparaît néanmoins que Guillaume Evrard, formé par Rendeux (1684-1744) et Simon Cognoul (1692-1744), est le seul à pouvoir supporter la comparaison avec l’œuvre de Del Cour (1631-1707) qu’il n’a jamais connu. Surnommé le « dernier sculpteur des princes-évêques », Guillaume Evrard a résidé à Rome (1738-1744), le passage obligé de nombreux artistes wallons, avant de mettre l’élégance et l’expressivité de son art au service des chefs de sa principauté.

Nommé premier sculpteur des bâtiments par Velbruck, Evrard devient le doyen des membres de l'Académie de peinture, sculpture et gravure que le prince avait créée en 1775. Ses sujets sont religieux, mais pas exclusivement ; on rencontre ses œuvres dans les édifices religieux (églises Saint-Denis et Sainte-Croix, grand Séminaire à Liège, abbaye de Saint-Hubert), mais aussi dans des châteaux (Warfusée). Il transforme le bois (Saint Jean Népomucène et Saint Grégoire le Grand) aussi bien que la fonte, le marbre (le mausolée du prince-évêque d'Oultremont transféré de la cathédrale Saint-Lambert (1772) à la chapelle castrale de la famille au moment de la destruction de la cathédrale), voire le bronze : son Promothée enchaîné est la pièce maîtresse de la sculpture liégeoise du XVIIIe siècle.
 

Sources

Charles SERESSIA, Guillaume Évrard, dernier sculpteur des princes-évêques. Liège, 1709-1793, Gembloux, Duculot, 1973, collection Wallonie, art et histoire, n° 17
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 259
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 230