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Godinache-Lambert Marie-Thérèse

Politique, Député wallon

Tohogne 30/08/1926

Députée wallonne : 1974-1977 ; 1981-1985 ; 1985-1987

Régente en Sciences agricoles, Marie-Thérèse Lambert entame son parcours politique dans des conditions particulières. En 1958, elle ne se résout pas à la non-organisation des élections communales dans sa commune de Tohogne. La loi prévoit, en effet, que le dépôt d’une seule liste ne nécessite pas le passage des électeurs aux urnes. Cela arrive souvent dans les communes rurales. On s’achemine vers la prolongation de l’équipe en place sans coup férir lorsque M-Th. Lambert dépose sa propre liste et est élue conseillère communale (1959-1964). Est-il besoin de préciser qu’elle siège dans l’opposition ? Six ans plus tard, son mari Jean Godinache (1920-1996) est candidat-bourgmestre à Tohogne. En vertu de la loi communale toujours, qui interdit la présence au Conseil de mandataires ayant des liens de parenté au premier degré, elle se présente à Marche-en-Famenne. Tous deux sont élus, elle conseillère communale, lui bourgmestre dans deux communes différentes, et il faut un arrêté spécial du Conseil d’État pour leur reconnaître le droit à un domicile familial commun…
Cette agricultrice qui gère une exploitation sur le plateau de La Haisse n’a cependant pas fini de faire parler d’elle. Se rendant compte rapidement de la difficulté de faire entendre ses idées dans une province dominée par le PSC, elle mène une des toutes premières campagnes électorales à l’américaine, en mai 1965. Prenant au pied de la lettre le slogan libéral « Lessiver Théo » (prénom du premier ministre Lefèvre), elle fait fabriquer des éponges bleues sur lesquelles figure la formule. Suppléante disposant d’une forte popularité dans l’arrondissement d’Arlon-Marche-Bastogne, elle remplace Léon Reuter, démissionnaire, et fait son entrée au Sénat en janvier 1971. Elle est alors la seule femme de l’assemblée. Réélue directement par l’électeur en novembre 1971 et en mars 1974, elle siège dans la Haute Assemblée jusqu’en avril 1977. Durant cette période, outre le fait qu’elle soit membre de l’Assemblée du Conseil de l’Europe (1974-1977) et qu’elle y soit l’une des vice-présidentes (1976-1977), elle vote la formule d’une régionalisation préparatoire préparée par le duo Perin-Vandekerckhove et elle siège au sein du nouveau Conseil régional wallon provisoire (26 novembre 1974- mars 1977). Avec Huberte Hanquet et Françoise Lassance, elle est l’une des trois femmes d’une assemblée qui compte 62 membres.
Non réélue en 1977 et 1978, celle qui est membre du PRL(w) retrouve le Sénat en 1981, élue directe de l’arrondissement d’Arlon-Marche-Bastogne. Jusqu’en 1987, elle siège également au Conseil de la Communauté française et au Conseil régional wallon. Elle ne se présente plus aux législatives de 1987 et, en octobre 1988, elle met un terme à trente années de présence dans un Conseil communal, pour se consacrer exclusivement à son exploitation agricole.



Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 267-268

conseillère communale de Tohogne (1959-1964)
conseillère communale de Marche-en-Famenne (1965-1988)
sénatrice (1971-1977)
membre du Conseil régional wallon provisoire (1974-1977)
sénatrice (1981-1987)
membre du Conseil régional wallon (1981-1987)