Gossec François-Joseph

Culture, Peinture, Révolutions

Vergnies 17/01/1734, Passy 16/02/1829


Né dans une famille d’agriculteurs, le jeune Gossec est enfant de chœur à Walcourt, à Maubeuge puis à Anvers et à Liège ; il n’a pas d’âge quand il joue aussi du violon. À l’heure où la musique italienne conserve encore une certaine influence en pays wallon, Gossec est vivement encouragé par le maître de chant André-Joseph Blavier (cathédrale Saint-Lambert à Liège) à poursuivre sa jeune carrière à Paris. En 1751, il quitte son Hainaut natal et est engagé comme violoniste dans l'orchestre de M. de la Poupelinière, le protecteur de Rameau. Six ans plus tard, il prend la direction de l’ensemble musical et se rend célèbre en 1760 avec sa Grande Messe des morts (Missa pro defunctis), à l'orchestration extraordinaire pour l'époque. Considérée comme son requiem, cette œuvre est fondamentale ; elle paraît avoir influencé à la fois Mozart pour son propre Requiem, ainsi que Berlioz pour sa Grande Messe des morts. Contemporain de Mozart dont il devient l’ami, Gossec dirige le théâtre du prince de Condé à Chantilly, puis sert comme Intendant de la Musique du prince de Conti.

Dans la capitale française, le wallon Gossec est en concurrence avec un autre enfant de son pays, le virtuose André-Modeste Grétry, quand il s’essaie dans le domaine de l’opéra-comique. Mais les grandes symphonies qu'il compose en 1769 pour le Concert des Amateurs soutiennent la comparaison avec celles de Joseph Haydn qu’il dirige. Le succès durable de certains de ses opéras, comme la tragédie lyrique Sabinus (1773) ou le premier ballet-pantomime La Fête de Mirza (1781), vaut à Gossec d'être nommé Directeur de la nouvelle École royale de Chant et de Déclamation (1784), après avoir été directeur du Concert spirituel (1773-1777) et sous-directeur (1780-1782) puis directeur (1782-1784) de l’Opéra. Avec plus de 50 symphonies composées entre 1756 et 1809, Gossec contribue au développement du genre en France.

Lorsqu’éclate la Révolution de 1789, Fr-J. Gossec se révèle un ardent propagandiste des idées nouvelles, qu’il magnifie à travers des hymnes ou des représentations spectaculaires. En 1792, il contribue à l’orchestration de La Marseillaise. Compositeur « officiel », il produit des musiques de plein air monumentales pour les fêtes républicaines. Son talent artistique transcende les épisodes politiques, car il est nommé au comité directeur du Conservatoire national de Musique de Paris (successeur de l’École de Chant). Ce Conservatoire, il l’a mis sur pied avec A-M. Grétry et il y enseigne la composition de 1795 à 1814, avant d’y être nommé inspecteur. Sous le régime napoléonien, Fr-J. Gossec est certainement le musicien le plus honoré de l’empire. Inhumé au cimetière du Père-Lachaise, il repose près de la tombe de son ami Grétry.

 

Sources

La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 336-337
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 264, 394
Robert WANGERMÉE et Philippe MERCIER (dir.), La musique en Wallonie et à Bruxelles, t. I : Des origines au XVIIIe siècle, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1980
Walter THIBAUT, François-Joseph Gossec, Charleroi, Institut Destrée, 1970, coll. Figures de Wallonie