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Hamal Jean-Noël

Culture, Musique

Liège 23/12/1709, Liège 26/11/1778


Fils de Henri-Guillaume Hamal (1685-1752), musicien et maître de musique de la cathédrale Saint-Lambert de Liège, Jean-Noël est choral de la cathédrale de Liège avant de séjourner à Rome, de 1728 à 1731, grâce à la Fondation Darchis ; dès ce moment, ses compositions sont exécutées et fortement appréciées. Rappelé à Liège par le Chapitre cathédral dès 1731, il se voit confier diverses fonctions, avant d’être nommé maître de la musique de la cathédrale Saint-Lambert (1738). « Régénérateur de la musique au pays de Liège » (Monique De Smet), Jean-Noël Hamal s’impose comme un musicien et compositeur de grand talent, dont l’ensemble musical composé d’une trentaine de musiciens devient l’un des meilleurs d’Europe, si l’on en croit le témoignage d’André-Modeste Grétry.
Attiré par l’Italie, J-N. Hamal se fixe à Naples (1748) où son maître, Durante, lui ouvre les salons de la société napolitaine. Il retourne ensuite à Rome (1749-1750), avant de rentrer définitivement à Liège, vraisemblablement nourri par son séjour dans le sud. En effet, il se lance alors dans la composition d’une œuvre d’une ampleur peu commune : Te Deum, motets, oratorios, messes, cantates, symphonies, musique de chambre, pièces pour clavecin, et opéras comiques. En organisant des Concerts spirituels à l’hôtel de ville (1738), et en favorisant la représentation à Liège de troupes itinérantes de comédiens-chanteurs italiens de talent, J-N. Hamal contribue à la renaissance du théâtre à Liège, au milieu du XVIIIe siècle.

Il prolonge l’influence de la musique italienne dans le pays de Liège, alors que progressivement en Wallonie, l’opéra-comique français supplante l’opera buffa napolitain. Amateur de nouveautés, il avait retenu de son séjour à Naples l’idée d’introduire dans les opéras des airs bouffons en dialecte, voire de créer un opéra complet en langue populaire. Les quatre opéras burlesques en dialecte wallon dont il écrit la musique en 1757 et 1758, sur des paroles de Jacques Joseph Fabry, notamment, lui assurent une renommée éternelle, tant leur vivacité, leur entrain communicatif et leur humour narquois plaisent au public : l’air et le nom de ces opéras ont traversé le temps : Li voyèdje di Chaufontainne (ou Tchafontaine), Li lidjwè ègagï, Les Hypocontes et Li Fièsse di Hoûte-si-ploût, donnant ses premiers titres de noblesse au théâtre lyrique dialectal. Épiphénomènes, ces quatre œuvres devront attendre le XIXe siècle avant d’avoir des successeurs.

 

Sources

La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 113, 129-131 ; t. IV, p. 360
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 264, 269, 307
Monique DE SMET, Jean-Noël Hamal (1709-1778), chanoine impérial et directeur de la musique de la cathédrale Saint-Lambert de Liège. Vie et œuvre, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1959, Mémoires, t. XI, fasc. 1
http://www.darchis.org/FR/BOURSIERS/index.php?fId=13 
Robert WANGERMÉE et Philippe MERCIER (dir.), La musique en Wallonie et à Bruxelles, t. I : Des origines au XVIIIe siècle, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1980.
P. GILSON, Un musicien liégeois du XVIIIe siècle : Jean-Noël Hamal (1709–1778), Namur, Les Musicales, 2006
Le deux cent cinquantième anniversaire de l’opéra wallon Li voyèdje di Tchaufontaine (1757), avec une reproduction de l’édition faite par Jean Haust en 1924, Liège, Société de langue et de littérature wallonnes, 2008, coll. Mémoire wallonne, n°12