Jehotte Louis

Culture, Sculpture

Liège 07/11/1803, Bruxelles 03/02/1884


Derrière l’impressionnante statue équestre de Charlemagne exposée à Liège depuis 1867 se cache le nom de Louis Jehotte. Son père, Léonard Jehotte, était graveur auprès de la Monnaie de Liège. C’est à l’Académie de Liège que Louis se forme avec l’aide de F-J. Dewandre. Bénéficiant d’une bourse de la Fondation Darchis, le jeune homme fait le voyage en Italie (Florence et Rome). Ami d’Eugène Simonis, il est comme lui élève de Mathieu Kessels à Rome (en 1823). Il séjourne encore à Paris (1830) et à Copenhague : là il fréquente l’atelier de Thorwaldsen (1831).
Très tôt, Louis Jehotte s’inspire de l’antiquité, réalise des bustes, avant de sculpter surtout des sujets religieux. 

Sollicité pour réaliser des monuments publics, Jehotte se fait rare, mais inspiré. À Bruxelles, il a laissé un Charles de Lorraine sur la place du Musée (1848), ainsi qu’un Caïn maudit dans le jardin de l’Académie (1850/1851), après avoir travaillé sur le mausolée du dernier prince-évêque de Liège, François-Antoine de Méan, dans la cathédrale de Malines (1837). Au contact des Bruxellois, le premier E de son nom de famille prend un accent aigu, Jéhotte (Colman).

En 1855, il offre ses services à la ville de Liège, pour ériger une statue équestre de Charlemagne. Inaugurée en juillet 1868, après de longues et nombreuses discussions, elle constitue souvent la seule œuvre que l’on retienne de celui qui fut l’unique professeur de sculpture à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles pendant 27 ans (1835-1863), et qui influença considérablement plusieurs générations d’artistes (Mélot, Bouré, Fiers, Meunier, Desenfans, etc.). Correspondant à la Classe des Beaux-Arts de l’Académie (1846-1884), on lui doit encore une série de bustes en marbre ou en plâtre (Louis Dewez, Nicolas-J. Rouppe, le baron de Surlet, etc.).

 

Sources

La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 565
Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Musée des Beaux-Arts, Exposition Le romantisme au pays de Liège, Liège, 10 septembre-31 octobre 1955, Liège (G. Thone), s.d., p. 151
Luc SERCK, dans Biographie nationale, t. XXXV, col. 478-479