Levie Michel
Humanisme-Egalité, Politique
Binche 04/10/1851, Saint-Josse-ten-Noode 06/03/1939
Docteur en Droit de l’Université catholique de Louvain (1873), Michel Levie exerce comme avocat au Barreau de Charleroi, et est élu bâtonnier (1890-1891). En 1886, alors qu’une émeute vient de bouleverser le bassin industriel wallon, il est élu à la présidence de l’association catholique de l’arrondissement ; l’occasion lui est ainsi donnée de manifester concrètement ses préoccupations sociales. Affrontant dans les instances du parti le solide Charles Woeste, il est conforté par l’encyclique Rerum Novarum (1891) et continue à défendre le principe du suffrage universel. Se retrouvant dans le mouvement impulsé par l’abbé Pottier à Liège et Léon Mabille dans le Centre, Michel Levie est élu député du Bloc catholique dans l’arrondissement de Charleroi de 1900 à 1921. Il y représente le courant de la démocratie chrétienne dont il est l’un des fondateurs.
Durant la Première Guerre mondiale, il tente de maintenir une structure d’État active en dehors de l’influence allemande. À la fin de la guerre (24 octobre 1918), Michel Levie expliquera aux cent-cinquante parlementaires présents à Bruxelles que « les circonstances ont fait de lui, pendant quatre ans, l’intermédiaire occulte entre le gouvernement du Havre et le pays occupé ». Ministre des Finances de 1911 à 1914, il est nommé Ministre d’État en 1918. Ardent promoteur de l’union nationale des trois partis, dénonciateur de l’activisme flamand pendant et après la guerre, il préside la délégation belge lors de la première conférence internationale du travail à Washington (1919). Deux ans plus tard, il préside à Genève la conférence internationale pour la répression de la traite des femmes et des enfants.
Père de onze enfants, il renonce à l’action politique au moment où il fête ses 70 ans, mais accepte d’être le premier président de la ligue des familles nombreuses (1921-1929) et continue de s’occuper d’autres associations jusqu’en 1938.
Sources
LEVIE J., Michel Levie (1851-1939) et le mouvement chrétien social de son temps, Paris-Louvain, Nauwelaerts, 1962
DE SAINT-MOULIN L., Biographie nationale, 1968, t. 34, col. 578-583
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Histoire, Economie, Société), Bruxelles, t. II, p. 183, 187
Paul Delforge