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Lizin Anne-Marie

Politique, Député wallon

Huy 05/01/1949

Députée wallonne : 1992-1995

Licenciée en Sciences économiques de l’Université de Liège (1971), stagiaire FNRS (1972), Anne-Marie Vanderspeeten entre comme conseillère de Cabinet auprès du ministre des Affaires économiques, le socialiste Henri Simonet (1972-1973), qu’elle suit à la Commission européenne (1973-1977), puis comme membre de son Cabinet quand il est désigné ministre des Affaires étrangères (3 juin 1977). En juin 1979, elle quitte l’ombre des cabinets ministériels pour siéger au Parlement européen où elle a été élue lors des toutes premières élections au suffrage universel et où elle va siéger jusqu’en mai 1988. Choisie comme Secrétaire d’État à l’Europe 92, adjointe au ministre du Commerce extérieur Robert Urbain, elle fait partie du gouvernement Martens VIII (10 mai 1988-7 mars 1992).
Conseillère communale de Ben-Ahin élue en octobre 1970, Anne-Marie Vanderspeeten, devenue A-M. Lizin par son mariage, est d’emblée désignée échevine, fonction qu’elle conserve au lendemain de la fusion des communes dans le grand Huy. Le 1er janvier 1983, elle devient la bourgmestre de la cité mosane, disposant d’une forte majorité socialiste jusqu’en 2006, en dépit des dissidences et dissensions.
Réélue au Parlement européen en 1989, elle renonce à ce mandat pour se concentrer sur la scène politique belge. Élue dès sa première apparition à la Chambre des représentants dans l’arrondissement de Huy-Waremme, elle siège également au Conseil de la Communauté française et au Parlement wallon (1992-1995). Avec ses collègues socialistes, elle adopte les dispositions issues des accords dits de la Saint-Michel (29 septembre) et de la Saint-Quentin (31 octobre 1992) et, en mai 1995, elle opte pour le Sénat, où elle entre par la cooptation (1995-1999), avant de confirmer son mandat par le suffrage direct d’électeurs toujours plus nombreux à chaque scrutin (1999-2009). Membre de la Commission des Affaires étrangères (1995-1999) et de la Commission d’enquête parlementaire concernant les événements du Rwanda (1997-1998), candidate – malheureuse – à la succession de Philippe Busquin à la tête du PS (1999), présidente de la Commission de l’Intérieur (1999-2003), elle préside le Sénat de juillet 2004 à juillet 2007 et est la première femme à occuper cette fonction. Elle reste active sur le plan international, étant notamment désignée comme experte pour les droits de l’homme par l’ONU durant six ans, membre de la Commission Droits de l’homme et rapporteuse de divers travaux (1997-2003). Membre de l’assemblée parlementaire de l’OSCE, où elle préside le Comité des Droits de l’Homme, elle est chargée d’enquêter sur le centre de détention de Guantánamo (2006-2007). Présidente du Conseil des Femmes francophones (1996-2002), elle est encore l’auteur d’une douzaine d’ouvrages dont les titres résument bien ses multiples centres d’intérêt.
En octobre 2006, le PS est contraint de partager la majorité à Huy et s’allie au MR. A-M. Lizin conserve ainsi son écharpe maïorale, entamant une cinquième législature qu’elle n’achèvera cependant pas. La saga hutoise connaît son épilogue en décembre 2008 quand, victime d’un sérieux problème de santé alors qu’elle est en Finlande, la première Dame de Huy est provisoirement remplacée par la Première échevine avant d’être exclue du PS qui conclut un nouveau pacte de majorité avec le groupe Ensemble (printemps 2009). Achevant son mandat sénatorial comme « indépendante », Anne-Marie Lizin siège pour la première fois comme conseillère communale, de surcroît, dans l’opposition.
En octobre 2012, elle forme la liste indépendante « Pour Huy » et vient troubler le paysage politique local ; avec près de 18% des suffrages et 5 élus (sur 27), elle est le deuxième parti de Huy. Anne-Marie Lizin rassemble 1.711 vp sur son nom. Avec le meilleur score tous partis confondus, elle réalise à elle seule davantage que tout le MR hutois, ou que la liste idHuy. Ces deux partis ont signé le pacte de majorité avec le PS. Condamnée une première fois « pour prise illégale d’intérêt » dans le procès relatif à la distribution de tracts électoraux par des employés communaux durant leurs heures de service, Anne-Marie Lizin a fait appel. Début 2015, le dossier reste ouvert pour cette affaire remontant à 2006. Par ailleurs, la cour d’appel de Liège a débouté l’ancien chef des Travaux dans son action contre A-M. Lizin (février 2014).



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 388-390

conseillère communale de Ben-Ahin (1971-1976)
échevine (1971-1976)
conseillère communale de Huy (1977-)
échevine (1977-1982)
députée européenne (1979-1988)
bourgmestre (1983-2009)
Secrétaire d’État (1988-1992)
députée (1992-1995)
membre du Parlement wallon (1992-1995)
sénatrice cooptée (1995-1999)
sénatrice (1999-2009)


La sécurité nucléaire (Institut Émile Vandervelde, 1982)
Dix femmes qui ont marqué leur époque (Éd. Labor, 1982)
Femmes d’Europe et du Tiers Monde, quelle solidarité (Éd. Nathan Labor, 1983)
La gauche face aux illusions néo-libérales (Éd. Labor, 1987)
Émilienne Brunfaut (archives de Wallonie, 1987)
Demain la sociale démocratie, Préface de Willy Brandt (Éd. Labor, 1990)
Femmes, paix et développement en Méditerranée (Éd. Luc Pire, 1997) en langue française et traduit en langue arabe
Objectif égalité – entretien (Éd. Luc Pire, 2001)
Au-delà du voile (Éd. Luc Pire, 2004)
Gazprom (Éd. Luc Pire, 2006)
Kosovo, l’inévitable indépendance (Éd. Luc Pire, 2007)