Magnette Paul

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Louvain 28/06/1971

Député wallon : 2009* ; 2014*
Ministre wallon : *2007*
13e Ministre-Président wallon : 2014-2017

Licencié en Sciences politiques (1993) et détenteur d’une licence spéciale en Études politiques européennes (1994) de l’Université libre de Bruxelles, Paul Magnette se spécialise en Histoire de la pensée politique à l’Université de Cambridge (1994-1995). Doctorant boursier du FNRS (1995-1999), assistant volontaire à l’Université libre de Bruxelles, chargé de recherche au FNRS (1999-2000), maître de conférences (2000-2001), chargé de cours (2001-2005) il devient professeur de Sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles en 2005. Depuis 1999, il est également professeur extérieur à l’Institut d’études politiques de Paris et, depuis 2003, titulaire d’une chaire Jean Monnet ad personam

Directeur de recherche et directeur de l’Institut des Études européennes de l’Université libre de Bruxelles (2001-2006), Paul Magnette a reçu le Prix Francqui 2000 pour la recherche interdisciplinaire européenne (avec Éric Remacle) et le prix Jean Rey 2004. Expert en matières européennes, auteur de plusieurs publications qui font référence, ce politologue commente volontiers pour le grand public l’évolution de la construction européenne (Constitution, institutions, élargissement, referendum français, etc.).

Militant socialiste de longue date, affilié à la section de Charleroi, Paul Magnette accepte, en juin 2007, le défi d’intervenir comme médiateur-tuteur au sein de l’Union socialiste communale de Charleroi et des sections locales de la Fédération carolo du PS. Il s’agit de remettre de l’ordre et de sortir le socialisme carolorégien des « affaires » où il paraît profondément plongé. Un mois plus tard, P. Magnette intègre le gouvernement wallon remanié au lendemain des élections fédérales. Extra-parlementaire, il remplace Christiane Vienne et reprend les attributions de l’Action sociale, de la Santé et de l’Égalité des chances, dans un gouvernement désormais présidé par Rudy Demotte. En charge du volet social du Plan Marshall, il vient de mettre un terme à la saga Rovillard, d’imposer un nouveau plan d’entreprise à l’Awiph, et de lancer le projet d’un Observatoire wallon de la Santé (septembre), quand il est choisi comme ministre fédéral de l’Énergie et du Climat au sein de l’équipe Verhofstadt III (fin décembre 2007), puis Leterme Ier (20 mars 2008), Van Rompuy (30 décembre 2008), et Leterme II (25 novembre 2009).

Auteur d’une réflexion sur l’avenir du socialisme et de la gauche (Le bel avenir du socialisme, février 2009), P. Magnette conduit le PS carolorégien au scrutin régional de 2009 et parvient à lui faire gagner un siège. Il est lui-même élu au Parlement wallon, mais, après avoir prêté serment, ne siège pas en raison de ses responsabilités ministérielles au fédéral. Le pari carolorégien semble gagné ; le PS local a entamé sa refondation et, après deux années de « tutelle », Paul Magnette est élu à la présidence de l’USC de Charleroi (décembre 2009).

Mais BHV a finalement raison du gouvernement Leterme II. Aux élections fédérales anticipées de juin 2010, Paul Magnette est tête de liste au Sénat et fait un tabac dans le collège électoral français, tant en voix de préférence que par le gain de trois sénateurs PS. Tout en faisant son entrée à la Haute-Assemblée, il conserve son portefeuille dans le gouvernement Leterme en affaires courantes. Cette situation inédite va durer plus de 500 jours, le temps de la plus longue crise politique de la Belgique pour former un gouvernement. Le 6 décembre 2011, abandonnant son mandat de sénateur, Paul Magnette entre dans le gouvernement fédéral présidé par Elio Di Rupo ; il est en charge des Entreprises publiques, de la Politique scientifique, de la Coopération au développement, ainsi que des Grandes Villes.

Déjà d’autres défis se profilent à l’horizon car la santé fragile de J-J. Viseur a obligé à opérer des changements à la tête du collège de Charleroi, tandis que chacun se positionne en vue des communales d’octobre. En prenant la tête de la liste PS, Paul Magnette se lance dans la bataille électorale et réussit le tour de force de rassembler 24.220 électeurs sur son nom pour sa première participation à un scrutin communal. En progression de plus de 9 %, la liste PS (47,8 %) dispose de la majorité absolue… comme avant. Pour éviter de retomber dans les pièges du passé, Paul Magnette invite le MR et le cdH à signer le pacte de majorité et à constituer une solide coalition pour Charleroi, dont il ne prend la tête qu’en janvier 2013, après avoir terminé une série de dossiers engagés au fédéral (principalement la réforme de la SNCB). Dans le même temps, il est appelé à la présidence du Parti socialiste (janvier 2013), où il remplace Thierry Giet et fait fonction jusqu’en juillet 2014. Il abandonne par conséquent son ministère et retrouve son siège au Sénat.

Durant les 15 mois restants de la législature, il adopte parmi beaucoup d’autres textes législatifs l’ensemble des dispositions de la 6e Réforme de l’État qui comprend notamment la scission de BHV, l’accroissement tangible de l’autonomie fiscale des Régions, le transfert d’importantes compétences vers les entités fédérées et la réforme profonde du Sénat. Lors du triple scrutin de mai 2014, Paul Magnette opte pour le scrutin régional, tandis qu’Elio Di Rupo mène la liste au fédéral dans le Hainaut et Marie Arena à l’Europe. Dans la circonscription de Charleroi, Paul Magnette frôle les 50.000 voix de préférence et décroche le droit de siéger au Parlement wallon.

Les députés wallons ont à peine le temps de prêter serment à Namur que déjà PS et cdH concluent un accord de majorité. Paul Magnette est désigné à la tête du nouveau Gouvernement wallon qui dispose désormais de davantage de compétences et d’un budget global qui passe de 8,5 à 13 milliards €. Depuis Alfred Califice, il est le 13e à présider un exécutif wallon. Fin juillet, Elio Di Rupo reprend la présidence du PS. Quant à sa fonction de bourgmestre de Charleroi, Paul Magnette se dit empêché et désigne Françoise Daspremont comme échevine déléguée aux affaires maïorales. Appliquant les dispositions du Code de la démocratie locale, Paul Magnette reste président du Conseil communal et continue de siéger au collège. Dans la Déclaration de Politique régionale figure notamment le Plan Marshall 4.0.

En juillet 2017, suite au vote par le Parlement de Wallonie d'une motion de méfiance constructive initiée par le cdH, P. Magnette se voit contraint de céder son poste de Ministre-Président à Willy Borsus. Dans la foulée, il choisit d'abandonner également son mandat de député wallon pour se concentrer sur celui de bourgmestre de Charleroi. Lors des élections communales de 2018, il obtient 22 475 voix de préférence et est réélu à la tête de la cité carolo.

En 2019, il se porte candidat à la présidence du PS. Seul candidat en lice, il recueille plus de 95 % des suffrages exprimés.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 399-400

Mandats politiques

Ministre wallon (2007)
Mnistre fédéral (2007-2010)
Député wallon (2009) 
Sénateur (2010-2011)
Ministre fédéral en affaires courantes (2010-2011)
Ministre fédéral (2011-2013)
Bourgmestre et président du Conseil communal (2013-2014)
Sénateur (01/2013-06/2014)
Ministre-président wallon (2014-2017)
Bourgmestre empêché et président du Conseil communal (2014-2017)
Bourgmestre (2017-)