Masson (dit Jacques Latomus) Jacques

Eglises

Cambron c. 1475, Louvain 29/05/1544

Originaire du comté de Hainaut alors placé sous la suzeraineté du duc de Bourgogne, Jacques Masson est formé à l’Université de Paris. Maître ès arts de la première université européenne, il est nommé à Louvain, en 1500, « Pater » de la « Domus pauperum » récemment fondée par Standonck. Elève d’Adrien d’Utrecht, il étudie la Théologie à Louvain dont il est diplômé en 1510 avant d’être fait docteur en 1519. Éphémère précepteur de Robert et Charles de Croy, Latomus devient professeur à Louvain et doyen de la faculté à trois reprises, avant d’être nommé recteur (1537) d’une université placée au cœur des Pays-Bas pour former les élites et garantir la doctrine de l’Église de Rome.

Avec Jacques Latomus, le pape peut compter sur un ardent et zélé défenseur ; nommé inquisiteur du diocèse de Cambrai par Robert de Croy (1521), il voyage régulièrement entre Louvain et Cambrai. Polémiste s’attaquant avec virulence aux protestants, il se distingue en étant le premier à imprimer un livre contre les 95 thèses de Martin Luther, dites Thèses de Wittenberg. Chanoine de Notre-Dame de Cambrai (1526) et de Saint-Pierre à Louvain (1535), Latomus inspirait la crainte à ses contemporains qui l’affublèrent des surnoms les plus terribles ; il justifie sa réputation en étant le principal instigateur de la condamnation du protestant anglais William Tyndale, traducteur du Nouveau Testament. Condamné à mort après avoir été fait prisonnier par surprise, Tyndale est étranglé puis brûlé en 1536, au terme d’un procès présidé par Latomus. Auteur de violentes attaques aussi contre les humanistes, s’en prenant notamment à Erasme, Jacques Latomus était resté un homme du Moyen Âge à l’heure où le monde était en train de se transformer.

Il ne doit pas être confondu avec Barthélemy Latomus, ni avec son neveu éponyme, Jacques Latomus, qui rassembla en un seul volume les ouvrages de controverse de son illustre prédécesseur.

 

Sources

Alphonse ROERSCH, Correspondance de Nicolas Clénard, t. II. Notes et commentaires, Bruxelles, 1940, p. 60-61
Félix NÈVE, dans Biographie nationale, t. XI, col. 434-438
Eugène DE SEYN, Dictionnaire biographique des sciences, des lettres et des arts en Belgique, Bruxelles, 1936, t. II, p. 726-727