Mennessier Jean-Claude

Culture, Journalisme

Fumay 10/05/1935, Bruxelles 2/03/1999


Pendant dix ans, entre 1957 et 1967, Jean-Claude Mennessier a été une des voix favorites de la radio, l’animateur vedette de la radio publique belge de langue française. Animateur, producteur en radio et en télévision, il a contribué à son développement et à sa modernisation ; il est aussi à l’origine de l’opération 48 81 00.
Dès le début des années 1950, le jeune Mennessier est pris par le virus de l’animation. Après un bac français à Bruxelles et des cours dramatique à Bruxelles, il débute sur les planches du Théâtre du Parc, fonde sa propre compagnie de théâtre, « Le théâtre en relief », et anime des jeux de plage (« les rois du volant ») quand il obtient à l’INR de piloter une émission destinée à la jeunesse. Sa voix est rapidement adoptée par un public qui va s’élargissant. Par ses projets enthousiastes et innovants, il contribue ainsi au développement de la radio à partir de 1957. 

Au tournant des années ’50 et ’60, il commence à occuper la tranche du dimanche après-midi avec une émission de près de 4 heures au cours de laquelle il propose des défis entre villages (« 230 minutes ») ; il continue à inventer des jeux, animant notamment « Vil-Vacances » en parcourant tous les villages de Wallonie à bord d’un spider NSU afin de promouvoir les curiosités touristiques ; il invite aussi des chanteurs connus ou en devenir. Sous le nom de « Jean Point point » dans « les 1001 et jeudis », il contribue aussi aux débuts de la télévision, avec cette première émission enfantine des années ’60, mais aussi avec « Amour, épargne et fantaisie », ou en tant qu’animateur des tout premiers Jeux Sans frontières.

En septembre 1957, Jean-Claude Mennessier est encore à l’initiative d’une opération caritative sans précédent : il veut en effet profiter de la radiodiffusion pour mobiliser le public autour d’un appel à solidarité. Le numéro à former pour venir en aide aux nécessiteux est le 48 81 00. L’audience et le succès de cette initiative dépassent les espérances. Son slogan – « Nous savons que nous pouvons compter sur vous » - devient célèbre. Ainsi, à l’occasion d’une Saint-Nicolas, la foule afflue à Bruxelles pour déposer des jouets destinés aux plus démunis. En raison de son succès, l’opération prend une nouvelle dimension en 1967 ; une asbl est créée ; l’Opération de solidarité 48 81 00 va progressivement se tourner vers l’aide aux handicapés (elle sera rebaptisée Cap 48 en 2003). Mais il y a déjà bien longtemps que Mennessier n’est plus à la manœuvre.

Émission phare de la RTB, les « 230 minutes » de Mennessier ont traversé quasiment toutes les années 1960, avant de s’interrompre brutalement en 1967. Usé par une vie de saltimbanque, l’animateur vedette est entré en conflit avec Robert Wangermée, le patron de la radio. Plusieurs facteurs motivent sa mise à pied définitive à la veille de l’année 1968. En 1969, il part s’installer au Congo-Zaïre. Même s’il fera plusieurs réapparitions à la télévision belge pour recevoir quelques grands noms de la chanson, Mennessier est tenu éloigné des micros qui avaient fait sa célébrité. Animateur populaire, proche des vedettes du show bisness, adulé par les foules, il chemine désormais seul ; attaché de presse et « relations publiques », il achève sa carrière en tant que porte-parole de Batibouw, ainsi que de Swatch.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Vers l’Avenir 04/03/1999
http://bruxellesanecdotique.skynetblogs.be/archive/2011/01/08/jean-claude-mennessier.html (s.v. décembre 2014)
Qui est qui en Belgique francophone 1990-1991, Bruxelles, Appel éditeur, 1990, p. 408