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Michel Charles

Politique, Ministre wallon

Namur 21/12/1975

Ministre wallon : 2000-2004

Licencié en Droit de l’Université libre de Bruxelles et de l’Universiteit van Amsterdam (1998), juriste, avocat au barreau de Bruxelles (1998), Charles Michel travaille dans le bureau d’avocats Lallemand-Legros. Quittant Jodoigne, sa ville natale, où il avait été président des JRL de 1992 à 1999, pour s’installer à Wavre, la cité du Maca, ses préoccupations sont d’emblée politiques. Ayant pris part aux toutes premières élections du Brabant wallon, il a 18 ans quand il est élu conseiller provincial et désigné comme vice-président (1995-1999) d’un Conseil qui cherchera quelques années un hémicycle définitif pour tenir ses réunions. En juin 1999, il fait son entrée à la Chambre fédérale dont il est le benjamin. Membre de la Commission spéciale « dioxine », il se distingue par ses interventions musclées et ses interpellations décidées à l’égard du Boerenbond.
Barré sur le plan local par la présence de son père, Louis Michel, il rejoint les rangs d’un parti libéral omnipotent dans le chef-lieu du Brabant wallon. Depuis janvier 1983, Charles Aubecq est le maire de Wavre et sa succession est annoncée. Élu d’emblée avec le meilleur score… derrière Charles Aubecq, Charles Michel se voit confier l’échevinat des Régies et de l’Urbanisme (2001-2006). Dans le même temps, Daniel Ducarme use de ses nouvelles prérogatives de président de parti pour modifier certains ministères libéraux. Ainsi Jean-Marie Séverin perd-il son portefeuille au profit de Charles Michel qui se retrouve en charge des Affaires intérieures et de la Fonction publique, ainsi que des Travaux subsidiés dans un gouvernement wallon arc-en-ciel (17 octobre 2000-26 juillet 2004). À 24 ans et 10 mois, il devient le plus jeune ministre de l’histoire des exécutifs wallons. Conséquences immédiates de cette désignation, Charles Michel doit se mettre en congé de ses fonctions d’échevin avant même de les avoir exercées et il cède son mandat de député fédéral.
Engagé dans le « Contrat d’Avenir pour la Wallonie », le gouvernement wallon qui a aussi ouvert le chantier de la modernisation de la fonction publique wallonne reçoit de nouvelles compétences suite à l’accord de la Saint-Polycarpe, notamment le transfert de la loi provinciale et communale. À peine entré en fonction, le ministre Michel a l’occasion de travailler à la refondation du paysage institutionnel wallon. Les rivalités entre partis feront échouer un certain nombre de dossiers (réforme de la loi communale avec l’élection directe des bourgmestres, « consultation populaire régionale », réforme des intercommunales, etc.) quand se termine la législature. Ch. Michel parviendra néanmoins à faire adopter une première réforme des provinces (février 2004), ainsi que le nouveau Code de la fonction publique wallonne (2003), tout en lançant une série de plans pour soutenir les pouvoirs locaux.
En juin 2004, le PS tourne le dos au MR et s’allie avec le cdH pour former le nouveau gouvernement wallon. Réélu député fédéral en 2003, Charles Michel reprend son mandat à son suppléant, siège à la Chambre fédérale et exerce ses fonctions d’échevin à Wavre, avant de devenir le maire de la cité du Maca en 2006. Quant à la province du Brabant wallon, le MR de Charles Michel décide d’abandonner le PS sur le bord de la route pour embarquer Écolo, malgré un préaccord convenu avec André Flahaut. Les relations PS-MR n’en sortent pas renforcées, la nouvelle province étant la seule où ne siège pas le PS.
Porte-parole du parti désormais dirigé par Didier Reynders (automne 2004), Ch. Michel durcit le ton à l’égard du PS. Reconduit comme député fédéral dans la circonscription du Brabant wallon (42.088 vp en juin 2007, 31.272 vp en juin 2010, 34.101 vp en mai 2014), il est nommé ministre de la Coopération au Développement dans le gouvernement Verhofstadt III (21 décembre 2007), avant de monter dans l’équipe Leterme Ier (21 mars 2008), Van Rompuy (30 décembre 2008) puis Leterme II (25 novembre 2009) et se met en congé de sa fonction de bourgmestre de Wavre. Ministre en affaires courantes (2010-2011), tout en exerçant son mandat de député fédéral (juin 2010-décembre 2011), durant la plus longue crise que connaît la Belgique pour former un gouvernement, Charles Michel fait aussi partie des militants libéraux qui émettent des critiques à l’égard de la stratégie de leur parti. Après la défaite électorale de juin 2010, elles se multiplient et les tensions internes du MR ne s’apaisent que quand est organisée une élection pour désigner un nouveau président. Charles Michel affronte Daniel Bacquelaine et, avec 54,75% des votants, devient le nouveau président du MR (28 janvier 2011). Il démissionne de ses fonctions ministérielles et retrouve ses fonctions maïorales et de député à la Chambre.
Acceptant de négocier avec le PS, le cdH, le CD&V, l’Open VLD, le SPA et Écolo-Groen, en l’absence de la NVA et du FDF, Charles Michel contribue à l’accord institutionnel tant recherché (octobre) ; refusant d’associer davantage Ecolo-Groen, il contribue ensuite à la définition du volet socio-économique (décembre) d’un gouvernement qui se met en place le 6 décembre 2011, sous la direction d’Elio Di Rupo, après 541 jours de crise. Charles Michel n’y occupe aucune fonction. Durant la courte législature 2011-2014, le député fédéral adopte parmi beaucoup d’autres textes législatifs l’ensemble des dispositions de la 6e Réforme de l’État qui comprend notamment la scission de BHV, la réforme profonde du Sénat, l’accroissement tangible de l’autonomie fiscale des Régions et le transfert d’importantes compétences vers les entités fédérées.
Après la mise en route du gouvernement fédéral, les échéances qui attendent le nouveau président du MR sont le scrutin communal d’octobre 2012 et la triple échéance électorale du 25 mai 2014. À titre personnel, il se représente à Wavre ; en dépit d’un recul, la Liste du Bourgmestre conserve une large majorité absolue (55,1% et 20 sièges sur 31) et Charles Michel est confirmé à la tête de l’hôtel de ville. En mai 2014, à nouveau candidat à la Chambre fédérale, Charles Michel progresse en vp et surtout permet au MR de décrocher un 3e siège de député dans la circonscription du Brabant wallon : premier parti, le MR (40,75%) y est le seul en progression (+5%).
Écarté de la négociation de la formation des gouvernements de la Wallonie, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région de Bruxelles-Capitale (été 2014), le MR de Charles Michel relève le défi de former le gouvernement fédéral ; déplorant à la fois l’exclusion dont son parti fait l’objet dans les entités fédérées et l’absence de soutien des partis francophones dans les négociations fédérales, Charles Michel use de ses statuts successifs d’informateur puis de co-formateur pour arriver, au bout de l’été, à constituer une majorité fédérale autour d’un programme de gouvernement rudement discuté. En octobre, le MR s’engage avec l’Open VLD, le CD&V et la NVA ; Charles Michel devient le Premier ministre du nouveau gouvernement. Après Elio Di Rupo, il devient le 2e Wallon à la tête d’un gouvernement fédéral au XXIe siècle ; celui qui, à 38 ans, devient le plus jeune Premier ministre de Belgique est surtout le tout premier libéral wallon à ce poste depuis Walthère Frère-Orban, dont la fonction s’arrêta le 16 juin 1884.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 430-432

conseiller provincial du Brabant wallon (1995-1999)
conseiller communal de Wavre (2001-)
ministre wallon (2000-2004)
député fédéral (2004-2007)
échevin (2004-2006)
bourgmestre (2006-2007)
ministre fédéral (2007-2010)
bourgmestre empêché (2007-2010)
député fédéral (2010-10/2014)
bourgmestre (2010-2014)
Premier ministre (10/2014-
bourgmestre en titre (2014-)