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Mueseler Mathieu-Louis

Conception-Invention

Liège 23/02/1799, Liège 28/07/1866

Le nom de Mueseler est indissociablement lié à la lampe que les mineurs porteront de 1840 à 1904 dans tous les charbonnages. L’ingénieur diplômé de l’Université de Liège avait en effet réussi à apporter une innovation déterminante pour assurer la sécurité des mineurs de fonds.

Pour travailler sous terre et éclairer leur travail, les houilleurs ont, pendant des années, fixé une chandelle sur leur chapeau, tout en sachant que, trop condensé dans l’air, le grisou était leur pire ennemi. Au moindre contact de la flamme, les explosions semaient la désolation. En 1815, Humphrey Davy, chimiste anglais, invente la première lampe de sûreté à l’huile, mais sans assurer une protection absolue, comme le constate l’industriel Orban qui l’introduit dans le bassin de Liège vers 1817. 

Diverses initiatives sont lancées pour résoudre ce problème, émanant du gouvernement belge ou de l’Académie des Sciences qui met la question en concours. Fonctionnaire dans l’administration belge, l’ingénieur Mueseler travaille pendant onze ans avant de proposer une solution que l’on va s’empresser d’adopter (1840). Il introduit à l’intérieur de la lampe de Davy une cheminée tronconique qui améliore le tirage ; autour de la flamme, il ajoute un cylindre de verre qui accentue la diffusion de la lumière : ce cylindre est refermé par un diaphragme métallique qui doit arrêter la propagation d’une explosion à partir de l’intérieur de la lampe.

Adoptée dès 1842 dans le bassin de Seraing, la lampe Mueseler se répand dans tout le pays wallon, et est adoptée en France comme en Angleterre. Au début des années 1850, l’État belge rend la lampe Mueseler obligatoire. Au début du XXe siècle, la lampe Wolff viendra détrôner la lampe du sous-ingénieur des mines qui avait reçu de l’État une indemnité de 2000 francs pour sa découverte. L’Académie avait aussi reconnu les mérites de Mueseler qui consacra l’essentiel de ses activités professionnelles à rechercher des solutions pour améliorer les systèmes d’aération, au moyen de ventilateurs, de machines soufflantes, et pour faire progresser la sécurité des conditions de travail dans les mines.

 

Sources

Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 272
Arrêté royal du 19 octobre 1840 accordant une indemnité à M. Mueseler
Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995