Namèche Louis

Politique, Militantisme wallon

Jemeppe-sur-Sambre 8/12/1915, Namur 3/08/1990

Premier bourgmestre du Grand Namur et premier bourgmestre socialiste de Namur, Louis Namèche a largement contribué à faire de Namur la capitale politique de la Wallonie.

Né en pleine Grande Guerre, jeune syndicaliste dans l’Entre-deux-Guerres, soldat combattant durant la Campagne des 18 Jours, Louis Namèche est prisonnier de guerre en mai 1940 et déporté en Allemagne où, comme 65.000 Wallons de sa génération il passe cinq années en captivité. Dès son retour, il reprend ses activités syndicales et politiques. Secrétaire syndical, vice-président de la régionale FGTB de Namur (1946-1968), il est l’un des responsables syndicaux FGTB à Namur lors de la grande grève wallonne de l’hiver ’60-’61. Membre du Mouvement populaire wallon, il contribue aux actions du Comité d’Action wallonne, dont le fameux pétitionnement de l’automne 1963. Cet engagement wallon et fédéraliste, Louis Namèche le défend aussi au sein du PSB et dans ses mandats politiques.

Élu conseiller communal en 1946, Louis Namèche devient échevin des Travaux publics de Saint-Servais (1953-1976), siège au conseil provincial de Namur (1946-1949), avant d’entrer à la Chambre des représentants lors du scrutin de 1949. Préférant rester actif au sein du Parti socialiste plutôt que de militer en dehors au sein du Mouvement populaire wallon, il participe activement au Congrès des socialistes wallons, en 1967, et accepte d’entrer le gouvernement Eyskens-Merlot pour y mettre en application les accords dits de Klemskerke-Verviers. Ministre de la Santé publique (17 juin 1968-20 janvier 1972), ministre de la Prévoyance sociale (20 janvier 1972-26 janvier 1973), premier vice-président de la Chambre (1973-1977), Louis Namèche remporte un succès électoral considérable aux élections communales d’octobre 1976. Avec plus de 15.000 voix de préférence, il devient le premier bourgmestre du Grand Namur et le premier bourgmestre socialiste de Namur. Pour se consacrer totalement à sa charge maïorale, il abandonne ses fonctions parlementaires.

Dans sa nouvelle fonction, le maire multiplie les initiatives pour que sa ville puisse accueillir les futures institutions wallonnes. Soucieux d'éviter une lutte fratricide entre Liège, Mons, Charleroi et Namur lors de la mise en place du futur paysage institutionnel wallon, Louis Namèche s’entend avec les bourgmestres des autres « grandes villes » de Wallonie pour reconnaître à Namur le statut de capitale politique de la Wallonie, accorder à Liège les fonctions économiques, à Charleroi les administrations sociales, à Mons les organismes culturels (1978-1979). Au lendemain de l’adoption des lois d’août 1980, il fait en sorte que les premières réunions du Conseil régional wallon puissent se tenir à Wépion, puis, à partir de 1981, dans l’ancienne Bourse de Commerce rénovée.

En octobre 1982, Louis Namèche cède l’écharpe de bourgmestre à Jean-Louis Close et reprend la tête de la fédération socialiste de Namur.

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 1161