Pieper Henri I

Conception-Invention

Soest (Westphalie) 30/10/1840, Liège 23/08/1898


Pionnier de la fabrication mécanique des armes, Henri Pieper avait quitté la Westphalie pour s’installer dans le pays de Liège, vers 1859. Après avoir travaillé à Herstal, Liège et Verviers, il s’établit à Liège, vers 1866/1867, et ouvre un atelier de mécanique et d’armurerie qui prend progressivement de l’expansion. Puis il se dote, dans les années 1870, d’une deuxième fabrique, à Nessonvaux, orientée dans la production de canons de fusils en damas. 

Spécialisé dans les fusils de chasse destinés à l’exportation, Henri Pieper abandonne la fabrication artisanale et parvient à la mécaniser. À partir de 1892, accompagnée d’un cavalier galopant tenant une lance à la main, la marque « Bayard » est rapidement adoptée par les amateurs d’armes et les chasseurs ; son prix est sans nulle autre concurrence. Henri Pieper produit d’autres fusils, ainsi que des revolvers dont le « Bergman – Bayard », 9 mm, sur le modèle du Mauser. Cartouches et munitions sortiront encore de ses usines. Inventif, Pieper va déposer 69 brevets en Belgique et créer 24 marques de fabrique entre 1892 et 1898. À son nom est particulièrement associé le développement de revolvers sans déperdition de gaz, dont un modèle (celui de 1893) est adopté par le Mexique, en même temps qu’une carabine à barillet du même type. À Liège, Pieper a d’ailleurs été désigné consul du Mexique en 1894.

Habile mécanicien devenu patron d’industrie, Henri Pieper est encore parmi les promoteurs du projet de Fabrique nationale d’Armes de guerre. Il s’est en effet associé à d’autres armuriers liégeois pour résister à la concurrence étrangère et pour répondre à une importante commande du gouvernement belge (150.000 fusils à répétition système Mauser, type 1889, de la société allemande Ludwig Loewe & Cie). Co-fondateur de la FN, il détient à titre personnel un cinquième des actions privilégiées de la société et est aussi présent via le Crédit général liégeois SA qu’il contrôle. Principal actionnaire, Henri Pieper revend ses parts et quitte le Conseil d'administration de FN en 1895, à la fin de la commande du gouvernement, estimant que l’association des armuriers avait vécu. L’entreprise allemande Ludwig Loewe & Cie reprend les parts et devient alors l’actionnaire majoritaire de la FN, jusqu’en 1918. Selon certaines sources (Francotte), Henri Pieper est alors nommé administrateur délégué.

Avec son fils, Henri Pieper crée la Compagnie internationale d’Électricité (1889). Ils sont encore actifs dans d’autres secteurs en plein développement, comme les bicyclettes, les voitures électriques, les tramways. En 1897, le père s’est lancé avec son fils dans la construction de tout nouveaux bâtiments, à Nessonvaux ; ses halls accueilleront l’usine Impéria, en 1907. Mais Henri Pieper père reste avant tout fabricant d’armes. À la suite d’une importante commande pour le Mexique, il se verra décerner le titre de Consul général du Mexique à Liège.

 

Sources

Michel BEDEUR, dans Nouvelle Biographie nationale, t. 9, p. 288-289
Michel BEDEUR, Henri Pieper : Un génie créateur : 1867-1952, Andrimont, Vieux-Temps, 2003
Auguste FRANCOTTE, René LALOUX (préface), Fabrique nationale d'armes de guerre. 1889-1964, Liège, Desoer, 1965
Pascal DELOGE, Une histoire de la Fabrique nationale de Herstal, Liège, Céfal, 2012, p. 36 et 45
Robert HALLEUX, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Guy GADISSEUR, Michel DRUART, Qui est qui de l’Armurerie liégeoise. 1800-1950, s.l., éd. du Pécari, 2005, p. 211
http://www.littlegun.be/arme%20belge/artisans%20identifies%20p/a%20pieper%20henri%20fr.htm (s.v. juillet 2013)