Poswick Charles

Politique, Député wallon

Limbourg 06/10/1924, Gembloux 29/07/1994

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991
4e Président du Parlement wallon : 1985-1987
 

Comme nombre de Wallons de sa génération, Charles Poswick voit sa jeunesse perturbée par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Résistant civil, il s’engage au bataillon parachutiste et entre à la Brigade Piron. Il restera d’ailleurs un parachutiste averti et, capitaine-commandant de réserve chez les para-commandos, sera présent au Congo lors de la période des troubles qui ont précédé l’indépendance, en 1960.

À la Libération de la Belgique, en 1944-1945, Charles Poswick prend le chemin de l’université. Docteur en Droit de l’Université catholique de Louvain, licencié en Sciences politiques et diplomatiques ainsi qu’en Sciences commerciales et financières à Leuven, il est encore diplômé de l’Investment Dealer’s Association of Canada. Bardé de diplômes, il exerce le métier d’agent de change lorsqu’il est happé par la politique. Conservant son activité professionnelle, il demeure en contacts étroits avec les milieux financiers. En novembre 1988, il est d’ailleurs désigné comme membre du tout nouveau syndicat des agents de change de Belgique. Au début des années nonante, il est nommé à la présidence de la société ITB Groupe, spécialiste du béton, et plus particulièrement de traverses pour les chemins de fer.

Attaché au Cabinet du Premier ministre Gaston Eyskens (août 1949-juin 1950), chef de Cabinet adjoint du ministre de la Justice Charles du Bus de Warnaffe (1952-1954), Charles Poswick figure alors dans les rangs du PSC. En octobre 1958, il est d’ailleurs élu conseiller communal PSC de Sauvenière, localité du Namurois où ce Verviétois d’origine s’est établi après la guerre. Mais en 1960, il rallie les rangs du Parti libéral au moment où Omer Vanaudenhove ouvre sa formation aux catholiques. Jusqu’en 1994, Charles Poswick est régulièrement réélu conseiller communal à Sauvenière, d’abord, à Gembloux ensuite, au lendemain de la fusion des communes (1976).

En mai 1965, Charles Poswick est propulsé au niveau national, quand il est élu député dans l’arrondissement de Namur ; il va siéger à la Chambre jusqu’en 1991. Vice-président du PLP (1961-1966), il est désigné ministre de la Défense nationale dans le gouvernement Vanden Boeynants (19 mars 1966-7 février 1968). Après la chute de ce gouvernement sur l’Affaire de Louvain, le député Poswick apporte son soutien à la réforme institutionnelle de décembre 1970. Le 7 décembre 1971, Ch. Poswick commence à siéger au Conseil culturel de la Communauté française de Belgique, mais l’application de l’article 107 quater va rester sur la table de nombreux gouvernements tout au long des années septante. Président du groupe PLP wallon à la Chambre (1972-1974), Charles Poswick contribue à la redéfinition du programme du PLP wallon placé sous la présidence d’A. Damseaux. Partisans d’un fédéralisme construit sur trois régions fortes, dotées d’un exécutif et d’un législatif propres, ainsi que de réelles compétences, les libéraux wallons sont décidés à mettre en application l’article 107 quater. Ils soutiennent l’expérience de la régionalisation provisoire du duo Perin-Vandekerckhove, et Ch. Poswick vote alors la loi ordinaire du 1er août qui définit notamment les limites de la Wallonie, et la dote d’institutions.

Renvoyé dans l’opposition après la chute du gouvernement Tindemans (mars 1977), Charles Poswick est l’un des vice-présidents de la Chambre des représentants (1977-1980) pendant toute la période où, d’Egmont à Stuyvenberg, la mise en place d’une régionalisation définitive se retrouve sur la table des gouvernements. Durant la période décisive où les libéraux apportent leur appui aux socialistes et catholiques (18 mai-4 octobre 1980), Charles Poswick retrouve le portefeuille de la Défense nationale au sein du gouvernement Martens III. Durant l’été, il vote les lois qui donnent notamment naissance à la Région wallonne et si, le 15 octobre 1980, il est le seul des 131 parlementaires à ne pas participer à la première réunion du Conseil régional wallon, il participe aux autres réunions de l’assemblée de 1980 à 1991.
Au niveau de la Communauté française, Ch. Poswick devient le neuvième président du Conseil culturel (16 octobre 1984-2 décembre 1985) ; ensuite, il devient le quatrième président du Conseil régional wallon (27 novembre 1985-13 décembre 1987). Président de la Commission du Règlement et de la Comptabilité, il sera particulièrement attentif à la présence de tous les parlementaires PRL-PSC, qui disposent d’une très courte majorité. Par ailleurs, il préside aussi la Commission de la Défense nationale à la Chambre et est à l’origine des révélations sur l’Affaire Gladio. Retiré de la politique active en 1991, il contribue néanmoins à l’élaboration du projet libéral pour la Wallonie, sous la houlette de Daniel Ducarme. En 1994, il s’apprêtait encore à pousser la liste libérale à Gembloux lorsqu’il s’éteint brutalement au mois de juillet. En 1996, une Fondation baron Charles Poswick voit le jour pour récompenser un (ou une) gembloutois(e) qui s’est distingué dans les domaines culturel, social ou sportif.

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 494-495

Mandats politiques

Conseiller communal de Sauvenière (1959-1976)
Député (1965-1991)
Ministre (1966-1968, 1980)
Conseiller communal de Gembloux (1977-1994)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1991)
Président du Conseil de la Communauté française (1984-1985)
Président du Conseil régional wallon (1985-1987)