Schoonbroodt Hubert
Culture, Musique
Eupen 02/08/1941, Jalhay 5/02/1992
Maître organiste, Hubert Schoonbroodt a œuvré à la fois comme musicien, chef d’orchestre, professeur, pédagogue et « restaurateur » de cet instrument si particulier. Excellent hautboïste, il avait reçu de ses maîtres les secrets de la musique ancienne et il sut les faire partager à ses contemporains.
Avant-dernier des cinq fils d’un agriculteur d’Eupen, Hubert Schoonbroodt consacre l’essentiel de son existence à la musique, tandis que ses deux aînés se tournent vers la prêtrise : si Jean est professeur de théologie à l’évêché de Liège, Paul est par contre entré en rébellion contre Rome et s’affiche comme curé rebelle, dans la paroisse de Steffeshausen, où il défend les thèses de Mgr Lefèbvre. Plongé dans la musique, Hubert suit les cours du Conservatoire de Verviers, puis à l’Institut supérieur de musique sacrée Lemmens à Malines. Parallèlement, il s’oriente vers l’orgue et reçoit les conseils de Pierre Froidebise auquel il succède, en 1962, comme maître de chapelle et organiste au Grand Séminaire de Liège. Quant au hautbois, autre instrument qui a la prédilection du jeune musicien, c’est à Paris, au Conservatoire national qu’il suit la spécialisation, s’initiant aux musiques anciennes sous la conduite d’Antoine Geoffroy Dechaume, avant de fréquenter la Schola Cantorum de Bâle.
Engagé comme soliste par l’Orchestre national dont il devient le 1er hautbois (1965), professeur d’orgue au Conservatoire de Bruxelles, Hubert Schoonbroodt enseigne aussi à Liège et à Verviers (professeur de hautbois et d’orgue depuis 1968). Avec le Männer Quartett d’Eupen dont il assure la direction, il parcourt l’Europe entière à partir de 1974, tandis que lui est aussi confiée la direction de la chorale universitaire de Liège en 1977. Fondateur de l’orchestre de chambre Camerata Leodiensis (1975) et du chœur de la Scola Academica Leodiensis (1982), Hubert Schoonbroodt se forge une solide réputation de restaurateur d’orgues anciens dont il fait bénéficier de nombreuses églises. Perfectionniste et particulièrement exigeant, le musicien affichait un caractère entier. Victime d’un accident de la route durant l’hiver 1992, il laisse plusieurs albums enregistrés et divers ouvrages spécialisés sur la musique et les orgues en particulier.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 429
Paul Delforge