Steeman Stanislas-André

Culture, Littérature

Liège 1908/01/23, Menton 15/12/1970

L’ombre de Georges Simenon plane évidemment sur le roman policier. Pourtant, ce domaine ne lui est pas réservé et, à la même époque, un autre Liégeois, jeune illustrateur et journaliste, ne manque pas d’humour quand il pastiche toutes les ficelles du genre dans Le Mystère du zoo d’Anvers (1930). Le public n’est pas dupe et retient aussi le nom de Stanislas-André Steeman. Une bonne mémoire des noms est d’ailleurs nécessaire car le romancier n’hésite pas à faire un héros de l’inspecteur Wenceslas Vorobeïtchik. Dites simplement Inspecteur Wens : c’est autour de lui que tourne l’histoire des Six hommes morts, Grand Prix du Roman d’Aventure (1931). Le détective apparaîtra dans plusieurs films, sous les traits de Pierre Fresnay. En tout, ce ne sont pas moins de douze films qui seront tirés des romans policiers de S-A.S, romans eux-mêmes traduits dans de nombreuses langues. C’est Henri-Georges Clouzot qui est son meilleur adaptateur avec Le dernier des six (adapté des Six hommes morts), L’assassin habite au 21 et Quai des orfèvres (tiré du livre Légitime défense).

Aimant jouer avec les chiffres, S-A. Steemans se révèle un auteur prolifique ; sa signature se retrouve au bas de 41 ouvrages dont 37 romans policiers, les cinq premiers ayant été écrits en collaboration avec Herman Sartini (Sintair). Père de Stéphane Steeman, il entretiendra toujours sa passion des arts graphiques (bandes dessinées, illustrations de contes, etc.), facette beaucoup moins connue du grand public. Longtemps après sa disparition, quatre de ses romans, dont le célébrissime L’Assassin habite au 21, serviront de scénario de bandes dessinées. Un centre spécialisé en paralittératures porte son nom ; il est installé à Chaudfontaine.


Sources

LINZE Jacques-Gérard, Nouvelle Biographie nationale, 1997, t. IV, p. 369-372
DELFORGE Paul, Cent Wallons du Siècle, Liège, 1995
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. IV, p. 418