Tesch Victor

Politique

Messancy 12/03/1812, Messancy 16/06/1892


Issu d’une famille de juristes, c’est sans grande surprise que Victor Tesch entreprend lui aussi des études de Droit à l’Université de Liège avant de s’établir comme avocat à Arlon. Très vite, il se sent attiré par la politique. Nommé conseiller communal en 1837, entré au Conseil provincial du Luxembourg l’année suivante, il en devient également le secrétaire puis le vice-président, en 1846-1847. Homme politique libéral, il fait son entrée au Parlement, le 13 juin 1848, en remplacement de son cousin Jean-Baptiste Nothomb, nommé ministre de Belgique à Berlin et contraint d’abandonner son siège, en application de la loi du 26 mai 1848 sur les incompatibilités. Quinze fois de suite, jusqu’aux élections du 14 juin 1892, les Arlonais renouvelèrent le mandat de Victor Tesch.

Porteur des projets de loi instituant la Caisse générale d’Épargne et de Retraite ainsi que la Banque nationale, il est ministre de la Justice, une première fois, de 1850 à 1852. Défenseur du maintien de la peine de mort, auteur de lois sur le régime hypothécaire, sur l’expropriation forcée, la juridiction des consuls, la détention préventive, les loteries, il se distingue par ses profondes connaissances juridiques et sa parole « toujours sûre d’elle-même ». 

Directeur-président, en 1854, du conseil d’administration de la Compagnie des Chemins de fer du Luxembourg chargée d’étendre le réseau ferré belge jusqu’à la frontière avec le grand-duché, il mène les travaux à bonne fin, malgré la mauvaise gestion de l’ingénieur anglais sir William Magnay, qui avait été contraint d’interrompre le chantier. 

Le 9 novembre 1857, à la chute du Cabinet de Decker, Victor Tesch reprend le portefeuille de la Justice, dans le ministère Rogier-Frère Orban, une fonction qu’il conserve jusqu’au 12 novembre 1865. Ministre d’État, depuis le 14 novembre 1865, nommé grand cordon de l’Ordre de Léopold, grand industriel, il participe aussi à la direction et à l’organisation des entreprises les plus variées : métallurgie, charbonnages, ateliers de construction, banques, chemins de fer… En 1877, devenu gouverneur de la Société générale, il parvient à maintenir en activité les nombreux établissements et charbonnages que celle-ci patronne. 
Il est chargé par Léopold II de plusieurs missions à Vienne pour le règlement des intérêts de l’impératrice Charlotte, à la mort de Maximilien. Élu député d’Arlon pour la seizième fois, le 14 juin 1892 ; il n’eut toutefois pas le temps d’assumer son mandat.

 


Conseiller communal d’Arlon (1837-1848)
Conseiller provincial du Luxembourg (1838-1848)
Député (1848-1892)
Ministre de la Justice (1850-1852 ; 1857-1865)
Ministre d’État (1865)

 

Sources



Ginette KURGAN-VAN HENTENRYK, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Histoire. Économies. Sociétés, t. II, p. 79-81
Charles TERLINDEN, dans Biographie nationale, t. 24, col. 726-731
Jean-Luc DE PAEPE, Christiane RAINDORF-GÉRARD (dir.), Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, 1996, p. 531532