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Thone Georges

Militantisme wallon

Herstal 28/08/1897, Liège 11/02/1972

Fils d’un imprimeur liégeois, Georges Thone va fêter ses dix-sept ans quand les Allemands s’emparent de Liège en 1914. Au sortir de la Grande Guerre, diplômé de l’Université de Liège, il reprend l’imprimerie familiale et lui donne une impulsion telle qu’elle deviendra l’une des premières maisons d’édition de Wallonie. Maître-imprimeur jusqu’alors absorbé par la croissance de sa « maison » et par le secrétariat des Amitiés françaises qu’il a contribué à créer et à développer, Georges Thone se lance dans le combat wallon dans les années 1930. Imprimeur et mécène des principaux journaux et revues d’action wallonne, il devient un membre actif puis le président-directeur de la Ligue d’Action wallonne de Liège et de son journal. Après la Libération, l’imprimeur sera encore là pour contribuer à la sortie régulière des premiers numéros de la Wallonie libre et pendant une quinzaine d’années des numéros de La Nouvelle Revue wallonne.

Entre rapprochement de la Wallonie avec la France et dernière chance à donner à une formule fédéraliste, Georges Thone invite une pléiade d’intellectuels, de jeunes politiques et d’industriels à prendre des responsabilités dans la gestion et la définition de l’avenir de leur région. C’est ainsi qu’avant-guerre, Fernand Dehousse et Georges Truffaut rédigeront un projet très élaboré de formule fédéraliste, et que sera porté sur les fonts baptismaux un Conseil économique wallon ; mais comme l’Exposition de l’Eau de 1939, le développement de ces projets sera interrompu par les années de guerre.

Proche des milieux officiels français de longue date, Georges Thone passe une partie de la guerre dans le sud de la France où il s’est réfugié et où il tente de poursuivre son activité politique wallonne. Depuis Paris où il semble vivre en 1943 et 1944, il rentre à Liège dès les premiers jours de la Libération pour reprendre ses affaires en main. Tout en relançant les activités de son imprimerie, il continue de soutenir discrètement le Mouvement wallon, à porter les activités des Amitiés françaises, à (re)lancer un Conseil économique wallon et un Conseil national wallon de la Radiodiffusion. Il contribue aussi à la relance de l’asbl Le Grand Liège, dont il assure la présidence, parfois musclée, de 1954 à 1966.

Si Georges Thone apparaît assurément comme de tendance libérale, il ne s’impliquera jamais personnellement en politique. Cela ne l’empêche pas de soutenir ses amis lorsqu’ils décident, en 1968, de se lancer dans l’arène politique sous l’étiquette du Rassemblement wallon. Personnalité discrète mais particulièrement influente, Georges Thone emporte avec lui quelques secrets d’État lorsqu’il disparaît en 1972.
 

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1528-1530