Thys Willy
Militantisme wallon, Socio-économique, Syndicat
Nivelles 1944
Jeune cheminot, Willy Thys est confronté aux événements de l’hiver ’60-’61 qui vont le marquer durablement, tant par la dimension sociale que wallonne de la Grande Grève. Jeune syndiqué à la CSC, il participe aux actions à La Louvière avec ses camarades de la FGTB. Au début des années 1970, Willy Thys est élu à la présidence de la Centrale des Cheminots chrétiens, en compagnie de Jean Hinnekens, secrétaire général. Chef de file des cheminots wallons, permanent syndical CSC, Willy Thys prend le risque, au milieu des années 1980 de lancer une nouvelle formation politique, dont il est le premier président : SeP (Solidarité et Participation) souhaite offrir une autre alternative politique que le PSC aux syndicalistes chrétiens confrontés notamment à la politique d’austérité des gouvernements Martens-Gol. Mouvement puis parti politique, cette « expression de la gauche chrétienne » se compose principalement de militants du MOC. Cette expérience est cependant sans lendemain, le scrutin électoral de 1985 se révélant catastrophique. Willy Thys reprend du service au sein de la CSC, restant fidèle au principe de l’indépendance syndicale et particulièrement ouvert à une stratégie s’appuyant sur le front commun.
Membre de l’état-major de la CSC, secrétaire national (1987-1997), W. Thys est en charge des affaires wallonnes au sein du syndicat chrétien, venant ainsi soutenir le duo Cammarata-Piette responsable du Comité régional wallon de la CSC. Depuis le départ de Jef Houthuys, Thys a travaillé dans le sens d’une réorganisation de la CSC donnant davantage de place aux comités régionaux. Dans le débat communauté-région, il se montre favorable au transfert de toutes les compétences vers les Régions, hormis l’enseignement et la culture. Partisan d’un dialogue avec la FGTB, il n’hésite cependant pas à déclarer régulièrement que la CSC est devenue le syndicat majoritaire en Wallonie au lendemain des élections sociales de 1991.
Pressenti pour succéder à Robert d’Hondt, en 1992, comme n°2 de la CSC, Willy Thys se verra préférer Josly Piette. Représentant de son syndicat au Forem (1989), à la SNI, au Conseil économique et social de la Région wallonne (1980-1996), il assume l'une des vice-présidences du bureau du CESRW où il préside aussi la Commission Transports, ainsi que le Conseil wallon de la politique scientifique. À l’heure où la Région acquiert de nouvelles compétences, le leader de la CSC wallonne apporte sa contribution à la recherche d’un nouveau pacte social, un certain consensus entre patrons, syndicats et pouvoir politique étant indispensable au redressement et au redéploiement wallon. Constamment, il met l’accent sur l’emploi et le partage du temps de travail.
Ayant toujours eu un intérêt pour les questions internationales (membre de groupes de réflexion, signataire de manifestes comme celui de Convergence Libertés démocratiques en 1991), Willy Thys s’oriente vers l’internationale à la fin des années 1990. En 1997, il est nommé secrétaire général de la Confédération mondiale du Travail (mi 1997). Dans les années 2000, il contribue au rapprochement puis à la fusion de son organisation avec la Confédération internationale des syndicats libres au sein de la CSI, la Confédération syndicale internationale (Vienne, fin 2006). À l’heure de la fusion des deux grandes confédérations syndicales, Willy Thys met un terme à ses activités professionnelles, exerçant encore la présidence du MOC-Brabant wallon pendant dix ans.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Wallonie, Revue du Conseil économique et social de la Région wallonne, novembre-décembre 2009, janvier-février 2010, n°100, p. 11
Paul Delforge