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Toussaint Michel

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Namur 26/11/1922, Namur 23/03/2007

Député wallon : 1974-1977 ; 1980-1981 ; 1981-1984*
Ministre wallon : 1976-1977

Docteur en Droit de l’Université de Liège (1947), directeur aux établissements Materne (1947-1952), directeur de la Banque de Bruxelles, au siège social de Bruxelles (1953-1954), Michel Toussaint s’inscrit au barreau de Namur en 1954, avant de se lancer en politique au sein du Parti libéral. Durant ses études à Liège, il a participé au Congrès national wallon des 20 et 21 octobre 1945, mais c’est à la fin des années cinquante et au début des années soixante qu’il s’implique plus particulièrement dans le Mouvement wallon : président de l’Entente libérale wallonne (1958-1961), président de l’Entente wallonne du PLP (1961-1965), il soutient les travaux du Congrès national wallon. Déjà à cette époque, il recherche une formule institutionnelle destinée à améliorer les rapports entre les composantes de la Belgique, et à faire reconnaître la place de la Wallonie dans une Belgique fédérale. 

Administrateur de l’asbl Les Amis et Disciples de François Bovesse, administrateur de l’asbl Œuvre provinciale de Solidarité François Bovesse, président de la fédération libérale de Namur (1957-1965), vice-président du Parti libéral puis du PLP, Michel Toussaint est élu conseiller communal de Namur aux élections d’octobre 1958 et il est désigné comme sénateur provincial en janvier 1963. Lors des élections de 1965, il est élu sénateur direct et conservera ce mandat jusqu’en 1984, année où il devient député européen. Premier échevin de Namur (1er janvier 1965-19 mars 1966), il abandonne son échevinat lorsqu’il est choisi comme Secrétaire d’État adjoint au ministre de l’Éducation nationale (19 mars 1966-7 février 1968). Son gouvernement tombe sur l’Affaire de Louvain. Lors du scrutin de 1968, il a réalisé un score personnel impressionnant (28.369), le meilleur dans le Namurois depuis la Libération.

Au sein du PLP-PVV unitariste conduit par Omer Vanaudenhove, le sénateur namurois tente de faire entendre une voix wallonne. En 1972, il contribue à la formation du PLP wallon et soutient fermement la présidence d’Émile-Edgard Jeunehomme. Par contre, il sera constamment en butte avec celle d’André Damseaux (1973-1979). En 1970, sous la conduite de Pierre Descamps et de Gérard Delruelle, il apporte sa voix pour assurer la majorité des deux tiers nécessaire à la révision de la Constitution. D’autre part, en application de la Loi Terwagne de décentralisation économique, le Conseil économique régional de Wallonie s’établit à Namur en octobre 1971 et Michel Toussaint y représente officiellement son parti (1971-1975). Membre du Conseil culturel de la Communauté française de Belgique (1971-1984), vice-président du Sénat (1971-1972), il devient ministre de l’Éducation nationale dans l’équipe d’Ed. Leburton (26 janvier 1973-19 janvier 1974). Dans le gouvernement formé par Leo Tindemans, il devient ensuite ministre du Commerce extérieur (25 avril 1974-8 décembre 1976). En tant que sénateur, il vote la loi dite Perin-Vandekerckhove de régionalisation provisoire, et il siège au Conseil régional wallon provisoire établi à Namur (novembre 1974-mars 1977). À la suite de la démission du ministre François Perin, Michel Toussaint hérite de son portefeuille des Réformes institutionnelles (8 décembre 1976-18 avril 1977) et, à ce titre, il devient membre du Comité ministériel des Affaires wallonnes présidé par Alfred Califice.

Sénateur PRLW puis PRL, M. Toussaint figure à nouveau parmi les libéraux qui, en août 1980, débloquent la situation institutionnelle et vote la mise en place de la régionalisation définitive, même si le cas de Bruxelles reste au frigo. Dès le 15 octobre 1980, il siège au Conseil régional wallon (1980-1981). Dès la séance du 6 novembre, il en devient d’ailleurs l’un des secrétaires du bureau (6 novembre 1980-6 octobre 1981), puis le premier vice-président (23 décembre 1981-24 juillet 1984), lorsque le Conseil régional wallon s’installe dans l’ancienne Bourse de Commerce de Namur. En octobre 1982, Michel Toussaint est élu à la présidence du Conseil culturel de la Communauté française (19 octobre 1982-15 octobre 1984) et devient ainsi le huitième président de cette assemblée depuis Georges Dejardin en 1971 et le 2e libéral depuis É-Ed. Jeunehomme. Dans ses nouvelles fonctions, M. Toussaint exige la mise en place rapide des administrations communautaires et régionales.

Tête de liste du PRL lors des élections européennes du 17 juin 1984, il réalise le huitième score tous partis confondus (41.311 vp.), le PRL gagnant plus de 6% et un eurodéputé. Pour siéger au Parlement européen à Strasbourg (octobre 1984-1989), le Namurois quitte la présidence du Conseil de la Communauté française, le Conseil régional wallon (1980-1984) et le Sénat (1965-1984). Nommé ministre d’État en décembre 1983, il était resté conseiller communal de la ville de Namur (1959-1988). En 1989, ayant atteint la limite d’âge fixée par le parti, il ne demande pas de dérogation, ne désirant plus se présenter, après trente années de mandats et d’engagement portés par un charisme unanimement reconnu. Rejoignant le Mouvement wallon, Michel Toussaint devient le responsable de la fédération de Namur de Wallonie libre et prône avec force l’installation des institutions politiques et administratives wallonnes à Namur, capitale de la Wallonie.

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Namur (1959-1988)
Sénateur provincial de Namur (1963-1965)
Echevin (1965-1966)
Sénateur (1965-1984)
Secrétaire d’État (1966-1968)
Ministre (1973-1977)
Membre du Conseil régional wallon provisoire (1974-1977)
Membre du Comité ministériel des Affaires wallonnes (1976-1977)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1984)
Ministre d’État (1983)
Député européen (1984-1989)

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 539-540