Urbain Robert

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Hornu 24/11/1930, 09/11/2018

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995
Ministre wallon : 1977-1978

Diplômé de l’École normale de Mons, professeur en Sciences et en Mathématiques pendant une dizaine d’années dans la même École normale de Mons, Robert Urbain cumule alors les fonctions de chargé de mission auprès du greffe provincial du Hainaut et de directeur de l’École provinciale de police, en horaire décalé. Militant syndical CGSP et socialiste, il est élu conseiller communal de Hyon pour la première fois en octobre 1964. En novembre 1971, il est élu député du PSB dans l’arrondissement de Mons et se met en congé politique de ses activités professionnelles. Sans interruption, il sera réélu tant dans sa commune de Boussu que, jusqu’en mai 1995, à la Chambre des représentants. Participant à l’adoption des diverses réformes institutionnelles, en 1980, 1988-1989 et 1992-1993, il est amené à siéger aussi au Conseil de la Communauté française (1971-1995) et au Parlement wallon (1980-1995).

La carrière politique de Robert Urbain est riche de plusieurs fonctions ministérielles. Au total ce sont près de vingt années, dont 18 de manière ininterrompue, qui l’ont vu occuper différents postes dans les exécutifs de la Belgique en voie de fédéralisation. Secrétaire d’État à l’Aménagement du Territoire et au Logement, il remplace Abel Dubois dans le gouvernement Leburton I (5 juin-23 octobre 1973). Durant la cure d’opposition du PSB entre 1974 et 1977, Robert Urbain contribue à la redéfinition du programme institutionnel du parti. Une semaine après le congrès de Jolimont des socialistes wallons, il est le rapporteur unique du côté wallon, lors du congrès organisé, le 27 juin, à Bruxelles, et au cours duquel le PSB-BSP quasi unanime adopte dans l’enthousiasme le projet de régionalisation définitive négocié avec la FGTB. Ce projet servira de référence durant la période de négociations qui s’ouvre.
Après le scrutin d’avril 1977, Robert Urbain redevient Secrétaire d’État à l’Économie régionale dans le gouvernement Tindemans III (3 juin 1977-20 octobre 1978), puis dans l’éphémère Vanden Boeynants II (20 octobre-18 décembre 1978). Il fait ainsi partie du Comité ministériel des Affaires wallonnes présidé par Guy Mathot.

Ministre des Postes, Télégrammes et Téléphones dans le gouvernement Martens I (3 avril 1979-23 janvier 1980), ministre du Commerce extérieur dans les gouvernements Martens II, III et IV (23 janvier 1980-21 septembre 1981), Robert Urbain devient ministre de la Santé et de l’Enseignement dans le nouveau gouvernement de la Communauté française présidé par Philippe Moureaux (22 décembre 1981-9 décembre 1985). Trois ans plus tard, sous la présidence de Philippe Moureaux toujours, il est ministre des Affaires sociales et de la Santé dans le gouvernement de la Communauté française qui se met en place durant la difficile période de transition du début de l’année 1988 (3 février-9 mai). Il s’agit de sa dernière expérience dans un niveau de pouvoir fédéré.

En mai 1988, il retrouve le niveau national. Dans les gouvernements Martens VIII et IX, Robert Urbain est ministre du Commerce extérieur (mai 1988-janvier 1992), matière qui vient de faire l’objet de l’accord de régionalisation et dont le ministre doit assurer le transfert. De grande importance, le dossier est difficile, R. Urbain se heurtant à un blocage important de la part des milieux flamands. Mais c’est avec en arrière-plan la première guerre du Golfe que le ministre Urbain sera au cœur de la querelle qui fait tomber le gouvernement sur la question des licences d’exportation d’armes. Pendant quelques semaines, R. Urbain se retrouve président d’un comité ministériel régional délivrant les licences à l’exportation.

Le dernier poste ministériel de Robert Urbain sera moins agité que le précédent, mais pas moins actif, puisqu’en charge du Commerce extérieur et des Affaires européennes, il aura à préparer l’ouverture du Grand Marché européen, à l’horizon 1993, à négocier l’Uruguay Round et à poursuivre la régionalisation du Commerce extérieur, tout en organisant la présidence belge de la Communauté européenne (deuxième semestre 1993) et en faisant avancer, avec Guy Spitaels, le dossier de reconnaissance à l’éligibilité du Hainaut comme zone de l’Objectif 1 et ainsi aux fonds du Feder (1992-1993).

En mai 1995, Robert Urbain opte pour le Sénat où il est élu in extremis. S’il n’est plus ministre, il se voit encore confier de nombreuses missions à l’étranger. Dans le même temps, il devient membre de l’Assemblée du Conseil de l’Europe (1995-1999). Bourgmestre de Boussu depuis la fusion des communes, il se consacre à partir de 1999 essentiellement à la commune dont il est le maïeur pendant trente ans, à la tête d’une forte majorité absolue socialiste (1977-2006).

Président du Conseil d’administration de l’Université de Mons-Hainaut (1992-2004), président de la Communauté urbaine de Mons (2001), président d’Idea, intercommunale de développement économique (2004), il est à la tête de l’Intercommunale du Gaz en Hainaut (IGH) depuis les années nonante. En 2006, lui est confié le poste de commissaire du Gouvernement en vue d’organiser le pavillon belge à l’exposition universelle de Shanghai (2010), mais il sera privé de ses prérogatives en 2008. De 2007 à 2013, il est encore le président de l’USC de Boussu.

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Hyon (1965-1976)
Député (1971-1995)
Secrétaire d’État (1973)
Conseiller communal de Boussu (1977-2006)
Bourgmestre (1977-2006)
Secrétaire d’État à l’Économie régionale (1977-1978)
Membre du Comité ministériel des Affaires wallonnes (1977-1978)
Ministre (1979-1981)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
Ministre de l’Exécutif communautaire (1981-1985, 1988)
Sénateur (1995-1999)
Ministre d’État (1998)

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 543-545