Gillon Michaël
Chevalier (2016)
Ce scientifique de l’Université de Liège est le produit d’un parcours atypique. Entamant ses études à 24 ans, après sept années d’engagement dans l’armée, il obtient rapidement une licence en biochimie et un premier cycle en physique, avant de se lancer, en 2003, dans une thèse de doctorat en astrophysique.
Il effectue ensuite un séjour post-doctoral à l’observatoire de Genève, où il intègre pendant près de trois ans le groupe de Michel Mayor, pionnier et référence dans la recherche d’exoplanètes. De retour à l’Université de Liège en janvier 2009, il poursuit ses travaux sur la détection d’exoplanètes et leur caractérisation physicochimique. Ce projet a débouché sur de nombreuses publications ainsi que sur la découverte d’une trentaine d’exoplanètes, entre la fin 2010 et la mi-2012.
Depuis 2012, il développe, au sein de son unité et en partenariat avec Cambridge et l’Université de Jeda, le projet Speculoos, centré sur l’étude des naines rouges ultra-froides pour détecter des systèmes planétaires habitables et « proches » de nous. Il est également impliqué dans la préparation de la mission spatiale Cheops qui vise à mettre sur orbite un petit télescope spatial devant observer plus en détail des exoplanètes déjà connues. Michaël Gillon y officie en tant que membre du bureau exécutif et de l’équipe scientifique.
En 2016, grâce au télescope robotique Trappist de l’Université de Liège, installé depuis 2010 à l’Observatoire européen austral (ESO) de La Silla, au Chili, Michaël Gillon et son équipe découvrent trois nouvelles exoplanètes à environ trente-neuf années-lumière de la Terre, donc « proches » d’elle en espace astronomique. Publiée dans la prestigieuse revue Nature, cette observation constitue une percée majeure car elle ouvre, pour la première fois, la possibilité de trouver des traces chimiques de la vie en dehors de notre système solaire.
Ces trois planètes telluriques réunissent des caractéristiques exceptionnelles, nécessaires à la recherche de traces de vie. Elles sont « de taille similaire à la Terre », « potentiellement habitables » et, vu leur proximité, « propices aux études atmosphériques détaillées avec la technologie actuelle ».
Pour cette illustration remarquable de l’excellence de la recherche en Wallonie, Michaël Gillon a été fait chevalier du Mérite wallon, le 15 septembre 2016.
La poursuite de ces recherches a conduit Michaël Gillon et ses collègues Emmanuel Jehin et Julien de Wit, également de l’ULg, à découvrir un ensemble de sept exoplanètes telluriques de taille similaire à la Terre, gravitant autour de l’étoile Trappist-1. Cette découverte, qui ouvre plus largement encore la voie à l’étude de la présence de la vie dans l’univers, a été présentée par la Nasa et la revue Nature en février 2017.
Je prends plaisir à chercher d’autres mondes habitables dans l’univers, mais je suis persuadé qu’aucun de ces autres mondes n’est aussi agréable et chaleureux que notre belle Wallonie. J’éprouve beaucoup de reconnaissance envers le Gouvernement wallon pour cette belle mise en avant de mes recherches. Merci !