Humblet Jean-Emile
Officier (2012)
Jean-Émile Humblet, né à Liège le 7 octobre 1920, est un homme politique et un militant wallon, notamment au sein de Wallonie libre. Docteur en droit, licencié en Sciences économiques appliquées (Gestion) de l'U.C.L., docteur en économie sociale de l'Université de Paris, il est également administrateur principal de la Haute Autorité de la CECA à Luxembourg sous Jean Monnet (1953-1961), professeur et directeur scientifique à l'ICHEC (1964), docteur en Sciences sociales de l’Université libre de Bruxelles (1966) et chargé de cours à l’Université de Mons (1968).
Lors de ses études, alors Président de la Fédération wallonne des Etudiants de Louvain, il y vécut de 1942 à 1944 le premier et le plus périlleux de ses engagements. Il prend nommément par écrit la responsabilité, avec ses homologues de l’ULg et l’ULB, de la Résistance aux mesures de travail obligatoire des étudiants. Il fut ensuite administrateur et vice-président de l’Association wallonne des anciens Combattants et Résistants, jusqu’à sa dissolution en 1993.
Proche de Jacques Leclercq, il est un des fondateurs de Rénovation wallonne, mouvement wallon d’obédience chrétienne. Après la grande grève de 1960, il participe au réveil des mouvements wallons dans une optique pluraliste, notamment par le pétitionnement de 1963-1964, qui recueille plus de 650 000 signatures pour le fédéralisme. Adhérant au Rassemblement wallon en 1968, Jean-Emile Humblet en préside le comité de l’arrondissement de Nivelles en 1970, et est également vice-président de Wallonie-Québec et de la Conférence des Peuples de Langue française.
Jean-Emile Humblet est aussi de ceux qui agissent, dès 1976, pour la création d’une province du Brabant wallon. Président du Conseil économique du Brabant (wallon) entre 1982 et 1992, il est aussi co-créateur et vice-président de son intercommunale. Egalement engagé pour une Europe fédérale, il est encore administrateur du Centre international de Formation européenne, pour lequel il enseigna longtemps à Nice et ailleurs.
Sénateur de Nivelles, élu du Rassemblement wallon (1978 1981), il participe aux premiers travaux du Conseil régional wallon établi provisoirement à Wépion. Contestant, avec d’autres, le choix du président de son parti de présenter une liste commune FDF-RW en Wallonie, il quitte le parti en 1981 pour former le Rassemblement populaire wallon (RPW) qui défend un fédéralisme exclusivement fondé sur trois régions. Sénateur provincial du Brabant grâce au soutien du PS (1981-1985), il reprend la présidence du RPW et le transforme en Parti wallon. En 1985, il est en tête d’une liste sénatoriale à Hasselt, désirant marquer la solidarité tant avec Fourons qu’avec les ingénieurs wallons employés à Mol.
A 65 ans, il ne se représente pas aux suffrages en Wallonie – c’est l’âge de la retraite théorique – mais continue à s’investir dans de nombreuses organisations wallonnes, dont la Fondation wallonne Pierre-Marie et Jean François Humblet, du nom de ses deux fils décédés accidentellement. Il a été actif toute sa vie dans le monde chrétien progressiste notamment comme fondateur, en 1984, du Mouvement Eglise-Wallonie. A 92 ans, Jean-Emile Humblet est toujours impliqué dans l’action wallonne, au sein du Mouvement du Manifeste wallon, où il fait régulièrement part de ses analyses et de ses projets d’avenir pour sa Région.
Le 13 septembre 2012, Jean-Emile Humblet est élevé au rang d’officier du Mérite wallon.
Jean-Émile Humblet est décédé le 10 décembre 2014, à l'âge de 94 ans.