Spitaels Guy

Commandeur (2011)

Né à Ath, le 3 septembre 1931, docteur en droit de l’Université catholique de Louvain en 1955 et licencié en Sciences politiques et sociales de la même université en 1957, il fut professeur à l’Université Libre de Bruxelles, à la Faculté de droit de l’université de Reims et au collège d’Europe à Bruges, Guy Spitaels est un homme politique dont la contribution à la naissance institutionnelle de la Wallonie est essentielle.

Il s’engage en politique, au sein du PSB, lors des grandes grèves de l’hiver 1960. Parallèlement, il s’affilie au Mouvement populaire wallon d’André Renard, signe de son intérêt pour l’avenir wallon. En parallèle à sa carrière universitaire, il grimpe rapidement les échelons au sein du parti socialiste et devient chef de cabinet du premier Ministre Edmond Leburton en 1973. Cette expérience sera, pour le brillant technicien qu’il est alors, révélatrice sur la faible capacité des Wallons à faire entendre leur voix au sein d’un Gouvernement unitaire.

Bien décidé à œuvrer pour que la Wallonie puisse prendre en main son avenir, il s’investit désormais publiquement. C’est ainsi qu’il négocie, en 1980, comme vice-Premier Ministre, les fameuses lois d’application de l’article 107 quater, permettant ainsi la naissance de la Région wallonne, une des revendications principales du Mouvement populaire wallon. Succédant à André Cools à la tête du parti socialiste, il s’affirme alors comme un socialiste gestionnaire et élabore un programme de fédéralisme radical, réclamant plus d’autonomie pour la Wallonie au sein de l’Etat. Conformément à cet engagement, il accueille de nombreux militants wallons comme José Happart ou Yves de Wasseige. Négociant les accords de 1989 portant la Région bruxelloise sur les fonds baptismaux, n’hésitant pas à faire convoquer le Conseil régional wallon pour protester contre le veto de la Volksunie à l’octroi de licences d’exportation à la FN en 1991, Guy Spitaels apparaît au début des années 1990 comme l’homme fort du pays.

A ce titre, beaucoup l’imaginent devenir, en 1992, Ministre des Affaires étrangères voire Premier Ministre. Son premier choix ira cependant à la Région wallonne dont il prend la présidence de l’exécutif. Voulant s’inscrire dans la lignée de grands militants comme François Bovesse auquel il rend hommage -, il tient à doter la Wallonie d’un maximum de leviers pour assurer son avenir. C’est ainsi qu’il réussit à obtenir pour sa Région les fonds européens et à doter l’Exécutif régional de tous les symboles d’un véritable gouvernement … wallon.

Militant et acteur de la fédéralisation du pays, Guy Spitaels a toujours voulu travailler pour donner à la Wallonie les moyens de son redressement. Son action, notamment à la tête du Gouvernement régional, détermine toujours aujourd’hui de nombreuses politiques régionales, témoignages de la pérennité de sa vision et de sa pensée.

Guy Spitaels est décédé dans la nuit du 20 au 21 août 2012.

Guy Spitaels avec Rudy Demotte et Eliane Tillieux
Charles Baudelaire : « Il faut qu’il remue et défriche avec le fer de la raison.