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Ancien couvent des Ursulines de Mons

Venue de Givet, une congrégation de sœurs Ursulines s’installe à Mons en 1648 en face de la collégiale Sainte-Waudru. Prospère, la communauté érige un grand quartier d’habitation entre 1659 et 1662. Une seconde campagne de construction s’étend de 1705 à 1728 sur les plans de l’architecte Claude-Joseph de Bettignies.

Précédant la chapelle qui la domine, la longue façade à rue s’élève sur deux niveaux couronnés d’une bâtière d’ardoises à lucarnes. Composée de briques badigeonnées, pierre blanche et bleue, elle est percée d’un portail à refends.

La chapelle est un édifice mono-nef de quatre travées et chevet à trois pans complétés d’une tourelle à lanternon bulbeux. Le portail monumental, plaqué contre la première travée, est décoré de pilastres corinthiens jumelés entourant un arc cintré à clef à volute, sous un fronton courbe mouluré portant le chronogramme de 1711.

La façade en briques et pierre blanche est ouverte d’une grande baie cintrée, d’oculi et de trous de boulins. Une bâtière d’ardoises percée de lucarnes et d’un clocheton octogonal à lanternon à claire-voie couronne l’édifice.

En 1793, le couvent est supprimé mais les Ursulines continuent à occuper les locaux après avoir réussi à se faire reconnaître au titre de communauté enseignante. Le 5 décembre 1797, un arrêté départemental crée officiellement l’école centrale du département de Jemappes et en fixe le siège à Mons. Pour des raisons évidentes d’économie, les administrateurs du département souhaitent réaffecter un bâtiment déjà existant mais la sélection est longue et hésitante. Le choix se porte finalement sur le bâtiment des Ursulines et est acté par un arrêté préfectoral du 4 janvier 1798. Le 4 avril suivant, les religieuses quittent leur couvent et des travaux sont entrepris afin de transformer les bâtiments en école.

L’existence et l’organisation mêmes des écoles centrales ne cessent de susciter la discussion dans les plus hautes sphères de l’État. Sous le Consulat, en 1802, leur suppression pure et simple est décidée. Sur avis favorable du préfet, deux nouvelles écoles d’enseignement secondaire ouvrent à Mons, sous l’égide d’anciens professeurs de l’école centrale. L’une d’elles disparaît dès 1810. La seconde, installée dans les locaux de l’ex-séminaire des Jésuites devenu collège de Houdain, se maintient après la chute de l’Empire.

Le pensionnat de l’établissement est, quant à lui, installé dans l’ancien collège de Houdain, aujourd’hui partie intégrante de l’Université de Mons. Son installation est fixée par un arrêté du 12 janvier 1799 afin d’y loger les élèves de l’école centrale qui ne résidaient pas à Mons.

La bibliothèque de l’école centrale est pour sa part installée dans les bâtiments de l’ancienne abbaye d’Épinlieu, aujourd’hui académie de musique. Fondée par un arrêté du 13 avril 1797, cette bibliothèque est constituée des volumes saisis aux communautés religieuses du département peu après l’annexion. Chaque école centrale doit en effet posséder une bibliothèque centrale. Celle de Mons ouvre au public le 5 mai 1802, quelques jours seulement après la suppression des écoles centrales à Paris et quelques mois avant la fermeture de celle du département de Jemappes. Le sort des bibliothèques n’est ainsi plus lié à celui des écoles centrales. Maintenues, elles sont confiées aux bons soins des administrations municipales entre 1803 et 1804. En 1811, la ville de Mons décide de la transférer dans les locaux de l’ancien collège des Jésuites qui avait quelques années auparavant été le siège de la Société des amis de la liberté et de l’égalité. 

Si ce n’est entre 1962 et 1988, la bibliothèque créée par les Français à la fin du XVIIIe siècle n’a plus quitté les locaux des Jésuites depuis. Le complexe constitue encore de nos jours un ensemble architectural de grande qualité et emblématique du centre historique de Mons. Le long du square Roosevelt se trouve une longue façade de brique et pierre sur deux niveaux de vingt-sept travées, coupées par un portail. À l’arrière se situe la chapelle, construite parallèlement à la façade qu’elle surplombe. 
 

Square F. Roosevelt, 7-11
7000 Mons 

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Classé comme monument le 30 septembre 1980

Institut du Patrimoine wallon