Lienard Albert

Officier (2012)

Né à Quaregnon, le 9 janvier 1938, Albert Liénard est Régent en Sciences, Mathématiques et Géographie de l’École moyenne Saint-Berthuin à Malonne (1959). Il se consacre entièrement à la politique quand, à partir de 1974, il devient attaché de Cabinet auprès d’Alfred Califice, ministre de l’Emploi et du Travail, et président du Comité ministériel des Affaires wallonnes pendant la régionalisation provisoire, de 1974 à 1977. Conseiller communal PSC de Frameries élu en octobre 1970, il conservera un grand intérêt pour son premier métier, étant considéré au sein de son parti comme un spécialiste de « l’école ».

Elu député en 1979, il contribue à la mise en application de l’article 107 quater et à la naissance des institutions wallonnes, en août 1980 et figure parmi les premiers députés wallons dès le 15 octobre 1980. Il restera député wallon pendant 24 ans et exercera des fonctions ministérielles dans les exécutifs wallons de 1985 à 1995, avant de devenir l’un des vice-présidents du Parlement wallon, puis chef de groupe PSC de l’Assemblée.

Ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et de l’Eau dans le gouvernement Wathelet (1985-1987), ministre wallon de l’Aménagement du territoire, des Nouvelles technologies et des Relations extérieures de février à mai 1988 dans le gouvernement Coëme, il conserve les mêmes fonctions dans l’équipe conduite par Bernard Anselme (1988-1992). À partir du 18 janvier 1989, il hérite l’Énergie et une partie de la Recherche qui vient d’être régionalisée. Lorsque Guy Spitaels prend la présidence du Gouvernement wallon, Albert Liénard est de son équipe, comme ministre du Développement technologique et de l’Emploi (8 janvier 1992), par ailleurs, numéro 2 du gouvernement.

Suite à la réforme de l’État de 1993, ses attributions s’étendent à la Recherche scientifique et à la Formation professionnelle (30 octobre 1993). Il achève la législature sous la présidence de Robert Collignon (17 juin 1995).

Favorable à un modèle institutionnel fondé sur trois Régions fortes, il contribue à l’installation de l’Administration wallonne à Namur. Favorable à l’élaboration de plans pour la Wallonie, il est aussi le tout premier ministre PSC à installer intégralement son cabinet dans la capitale wallonne (1995). Élu de l’arrondissement de Mons, il revendiquera pour la cité du Doudou la délocalisation rapide d’une administration culturelle importante et encouragera les forces vives locales à définir un projet fort pour motiver la candidature de Mons comme pôle d’attraction régional.

Retiré de la vie politique régionale depuis 1999 et communale depuis 2009, Albert Liénard s’éteint le 23 mars 2011 à Quaregnon.

Le 13 septembre 2012, Albert Liénard est élevé au rang d’officier du Mérite wallon.

 

Foidart Jean-Michel

Officier (2012)

Né le 4 octobre 1949, Jean-Michel Foidart est un scientifique, spécialiste en gynécologie et obstétrique, dont les recherches ont abouti à la création de la société Mithra qui, en un peu plus de dix ans, s’est imposée une véritable success story wallonne.

Docteur en médecine de l’Université de Liège en 1974, sa carrière scientifique est remarquable. Après un post-doctorat aux Etats-Unis, il enseigne à l’Université de Liège mais aussi à Paris, tout en dirigeant plusieurs services de gynécologie. De 1996 à 2011, il est ainsi Chef du Département de gynécologie-obstétrique et de sénologie de l’Université de Liège. Au cours de toutes ces années, il a contribué à plusieurs avancées scientifiques comme la découverte et la caractérisation de la laminine, à la description de l’éthologie de la polychondrite ou encore à la définition du rôle-clef des relations entre les cellules tumorales et leur environnement matriciel ainsi qu’au rôle-clef de leurs protéases et de leurs inhibiteurs dans le contrôle de l’angiogenèse tumorale. Au total, Jean-Michel Foidart a publié plus de 150 articles cliniques.

Vice-Président puis Secrétaire général de la Société Européenne de gynécologie,membre de l’Académie royale de Médecine de Belgique et de l’Académie nationale de Médecine de France, Jean Michel Foidart est également à l’origine de la création de la société Mithra, en 1999, spin-off de l’Université de Liège, avec François Fornieri qui en est l’administrateur-délégué. Mithra est une société pharmaceutique spécialisée dans le domaine de la santé féminine. Elle compte plus de 250 collaborateurs et envisage d’implanter une nouvelle unité de 500 travailleurs à Bierset.

Jean-Michel Foidart est Docteur honoris causa de l’Université Pierre et Marie Curie de Paris et de l’Université Paul Sabatier de Toulouse. Il a, en outre, reçu de nombreux prix belges et internationaux, parmi lesquels le Prix quinquennal Joseph Maisin du Fonds national de la Recherche scientifique en 2005.

Le 13 septembre 2012, Jean-Michel Foidart est élevé au rang d’officier du Mérite wallon.

Jean-Michel Foidart
La Wallonie est ma région ! Un terreau fertile d’hommes et de femmes aux capacités inouïes dans des domaines très variés. Cette manifestation démontre l’ardeur, la créativité, l’intelligence mais aussi le charisme et l’altruisme de Wallonnes et Wallons exemplaires. Ils se dépassent et démontrent leurs multiples expertises. Bel exemple pour toutes celles et ceux que la timidité ou les critiques négatives de certains médias allochtones paralysent. La Wallonie se redresse, elle peut être fière de ces enfants ! Tout ceci n’est cependant possible que grâce à l’appui inconditionnel des autorités. Les responsables politiques initient le redressement de notre région par une politique concertée et intelligente d’encouragement des talents. Merci à tous. Bravo aux Wallonnes et Wallons ! Vive la Wallonie

Englert François

Commandeur (2012)

Né le 6 novembre 1932, François Englert est diplômé ingénieur civil électricien mécanicien de l'Université libre de Bruxelles (1955). Il obtient ensuite une licence de physique en 1957 et un doctorat, en 1958. Il complète sa formation à l'Université Cornell, aux États-Unis, où il est nommé assistant de recherches en 1959 et professeur assistant l'année suivante. Il travaille alors sous la direction de Robert Brout, professeur américain né en 1928.

En 1961, il revient à Bruxelles avec le professeur Brout, qui sera d’ailleurs naturalisé. Ensemble, ils dirigent le service de Physique théorique.  En 1964, ils apportent une contribution décisive à la physique des particules, en inventant le mécanisme de brisure de symétrie. Leur article, publié dans Physical Review Letters, sera corroboré par les professeurs Carl Richard Hagen, Gerald Guralnik et Thomas Kibble, ainsi que par Peter Higgs. De manière indépendante et complémentaire, tous ces scientifiques posent le principe d’une particule élémentaire qui permet d'expliquer pourquoi certaines particules ont une masse et d'autres n'en ont pas. Cette particule est popularisée le nom de « boson de Higgs », bien que les scientifiques le dénomment « mécanisme de Brout-Englert-Higgs-Hagen-Guralnik-Kibble » (BEHHGK) ou encore « boson de Brout-Englert-Higgs » (BEH).

Dès sa parution, en 1964, cette contribution d’Englert et Brout révolutionne la physique des particules car elle consacre l’usage de la théorie des champs, qui devient l’outil de choix pour décrire les interactions fondamentales. Cette particule élémentaire constitue l'une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. La connaissance de ses propriétés peut, par ailleurs, orienter la recherche au-delà du modèle standard et ouvrir la voie à la découverte d'une nouvelle physique, telle que la super symétrie ou la matière noire. Brout, Englert et Higgs recevront d’ailleurs, en 2004, le prestigieux prix Wolf pour cette théorie.
Compte tenu de l’importance de ce boson, sa détection est l'enjeu majeur de la recherche en physique des particules. C’est pourquoi, dès sa mise en service en 2008, le plus important accélérateur de particules au monde, celui du CERN, à Genève, a concentré son travail sur sa recherche. Le 4 juillet 2012, les scientifiques annoncent avoir identifié, avec un degré de confiance de 99,99997%, un nouveau boson qui paraît compatible avec celui du boson de Brout, Englert & Higgs.
Près de 40 ans après un premier article, cette découverte vient couronner le travail de François Englert, qui a également produit d'importants travaux sur la supergravité, la théorie des cordes, les trous noirs et même la cosmologie quantique.

Le 13 septembre 2012, François Englert est élevé à la dignité de commandeur du Mérite wallon.

Le 8 octobre 2013, François Englert reçoit le Prix Nobel de Physique.

 

 

François Englert
L’honneur qui est fait à la recherche fondamentale me ravit parce que c’est là que se trouve de manière importante la « créativité » qui assure la continuité du développement scientifique, voire intellectuel. Pour tout cela, merci !

Daerden Michel

Officier (2012)

Né à Beaudour le 16 novembre 1949, Michel Daerden est licencié en Sciences commerciales et financières de l’École des Hautes Etudes commerciales de Liège (1971) et en Sciences économiques appliquées de l’Université de l’État de Mons (1975). Détenteur d’une licence spéciale en révisorat et professeur dans une Haute École de la ville de Liège (1974), il crée sa propre société de révisorat à Loncin et la revendra au moment de devenir ministre.

Issu d’une famille de cheminots, il s’investit également dans l’action politique, au sein du Parti socialiste. Conseiller communal socialiste d’Ans élu en 1982, échevin de l’Environnement et des Finances (1991-1993), il devient bourgmestre en 1993.

Elu député pour la première fois en 1987, il entame sa carrière ministérielle en 1994, comme ministre fédéral de la Politique scientifique et des Infrastructures (1994-1995). Ministre des Transports dans le gouvernement Dehaene II (1995 1999), Michel Daerden devient ensuite ministre wallon, responsable de l’Emploi, de la Formation et du Logement (1999-2000). Grand argentier de la Région wallonne pendant près de dix années (2000-2009), alors que le Plan Marshall concentre des moyens sans précédent pour l’avenir de la Wallonie, il est l’un des trois vice-présidents du Gouvernement wallon, chargé du Budget, du Logement, de l’Equipement et des Travaux Publics dans les gouvernements arc-en-ciel (avril 2000-juillet 2004).

En 2009, Michel Daerden est désigné comme ministre fédéral, en charge des Pensions et de la Politique des Grandes villes (juillet 2009 - décembre 2011). Réélu en 2010, il renonce à son siège à la Chambre et conserve son mandat ministériel dans le gouvernement Leterme en affaires courantes, jusqu’en décembre 2011.

Le 25 juillet 2012, Michel Daerden est hospitalisé à la suite de deux arrêts cardiaques. Il décède à Fréjus le 5 août 2012.

Le 13 septembre 2012, Michel Daerden est élevé, à titre posthume, au rang d’officier du Mérite wallon.