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Pavillon du treuil à Soignies

Parmi les familles de carriers, celle des Wincqz connut un destin exceptionnel, et son patronyme devint rapidement synonyme de réussite. Vers 1720, Jean Wincqz quitte Feluy (Seneffe) pour s’installer à Soignies. Son fils Grégoire, maître tailleur de pierre, devient maître de carrière et marchand. En 1785, il introduit la première machine à feu dans les carrières de la région. Lui et son fils Thomas laissèrent de très nombreuses marques sur plus de 270 bâtiments répartis dans 80 localités du Hainaut, du Brabant et de Flandre. 

Après la chute de Napoléon, Grégoire-Joseph Wincqz, fils de Thomas, modernisa l’entreprise qu’il avait héritée de son père. Il construisit une scierie et profita de l’arrivée du chemin de fer pour assurer l’avenir de l’entreprise. Son fils Pierre Joseph Wincqz dirigea, au plus fort de la Révolution industrielle, quatre carrières. La « grande carrière » Wincqz fut le premier site d’exploitation de la pierre bleue de Soignies et est constitué d’un important ensemble de bâtiments. 

Parmi ceux-ci se trouve le pavillon du treuil, qui occupait une position centrale au sein de la grande carrière au XIXe siècle. C’est ici qu’étaient installés la machine à vapeur et le treuil destinés à assurer la traction des blocs remontant un plan incliné, qui assurait la liaison entre le fond du siège d’extraction et la surface. Le bâtiment a, par la suite, été surélevé et transformé lors de la construction de la forge et de la menuiserie adjacentes.

Rue Mademoiselle Hanicq 32-40
7060 Soignies

carte

Classé comme monument le 24 juin 1992

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Ancienne grande carrière Wincqz

La « grande carrière » Wincqz fut le premier site d’exploitation de la pierre bleue de Soignies et est constitué d’un important ensemble de bâtiments. 

À l’extrémité de la rue Wincqz se trouvent douze maisons construites pour abriter les tailleurs de pierre dont les plus anciennes datent du 18e siècle et la plus récente de 1843. 

Construits vers le milieu du 19e siècle, les bâtiments d’exploitation de la carrière témoignent de la réussite et du dynamisme du grand industriel Pierre-Joseph Wincqz. La grande scierie date pour sa part de 1843 et conserve en partie une haute cheminée qui témoigne de la présence d’une machine à vapeur. C’est à cet endroit que les grands blocs de pierre étaient débités avant d’être taillés. L’expansion des carrières de Soignies doit beaucoup au développement de cette nouvelle technique, ainsi qu’à la diversification du marché. 

L’utilisation de « chars à blocs » pour le transport et la manipulation de la matière première explique les larges baies percées dans les pignons de cette bâtisse. Les grandes fenêtres des murs latéraux sont destinées à l’éclairage de l’atelier. La cheminée garde le souvenir de la machine à vapeur, utilisée pour l’entraînement des armures, et qui était soutenue aux angles par quatre colonnes en fonte. Les blocs étaient amenés devant les lames qui étaient actionnées par cette machine à vapeur, probablement située contre la cheminée. 

Enfin, le sol comportait des rigoles qui permettaient l’évacuation de l’eau utilisée lors du sciage.  La grande scierie est le bâtiment emblématique du site : un soin tout particulier a notamment été accordé à la réalisation des encadrements des baies.

Le long de la rue Mademoiselle Hanicq, les anciens ateliers rassemblaient la forge, les outils nécessaires au travail de la pierre, les ateliers de réparation des machines, la menuiserie et un magasin d’huile et de clous. 

Les Wincqz avaient également construit un bâtiment destinés à abriter leurs bureaux en 1847. 

Le bâtiment est caractérisé par la présence d’un monolithe monumental de 8 m de haut sur 2,53 m de large et 18 cm d’épaisseur. Ce bloc de pierre avait été sculpté, gravé et ciselé dans le but de faire la promotion de l’industrie sonégienne d’extraction de la pierre à l’exposition internationale de Paris en 1855. De bas en haut se trouvent l’emblème héraldique du pays, le « Lion Belgique », surmonté de la couronne royale, le millésime 1855 et l’inscription : « Belgique. Carrières de P.J. Wincqz à Soignies ». Cette pierre est une véritable carte de visite tendant à montrer les qualités du matériau, l’habileté des ouvriers, la puissance des engins de levage et de manutention, les grandes qualités des tailleurs de pierre, des sculpteurs et des graveurs. 

Le bâtiment est un des principaux témoins de la réussite et du dynamisme de la famille Wincqz, originaire de Feluy, qui connut un destin extraordinaire au 19e siècle, synonyme de réussite tant industrielle et financière que politique et sociale.

Enfin, à une centaine de mètres, on aperçoit le bâtiment érigé en 1894 pour y abriter la centrale électrique. L’ensemble, en cours de restauration, abritera prochainement le centre des métiers de la pierre à l’initiative du Forem, de l’IPW et de l’IFAPME.

Rue Mademoiselle Hanicq 32-40
7060 Soignies

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Classée comme monument et ensemble architectural le 24 juin 1992

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Parc du Vieux-Cimetière à Soignies et ses remparts

Non loin de la Grand-Place et de la collégiale se trouve le site dit du Vieux-Cimetière, adossé à l’enceinte urbaine de 1365. Attesté depuis la première moitié du XIVe siècle, ce cimetière a été désaffecté en 1890 et transformé en jardin public arboré. Il a toutefois conservé un grand nombre de monuments funéraires en pierre calcaire, qui en font une sorte de musée en plein air de la production des carrières locales entre le XVe et le XIXe siècle. 

On y accède par un très beau portail baroque datant de 1667 et provenant de la collégiale. Outre la chapelle du Vieux-Cimetière, remontant au XIIe siècle, on y trouve un superbe calvaire monumental, sculpté par Louis Legros en 1808, et d’abondantes dalles et chapelles funéraires dont certaines constituent un chemin de croix original. 

Plusieurs monuments ont fait l’objet d’une restauration ces dernières années. Parmi ceux-ci, le monument de Jean Joseph Bottemanne (1772), dressé contre le mur de clôture et orné d’un « homme à moulons » (cadavre dévoré par la vermine) ; ou celui de Sébastien Rombaux (1817) qui, par son ornementation, met à l’honneur les outils du tailleur de pierre. On y trouve aussi un monument de membres de la famille Wincqz, décédés entre 1742 et 1852, représentants de cette importante lignée de maîtres carriers. 

L’ensemble est planté de tilleuls centenaires et s’inscrit le long d’une ruelle qui épouse le tracé de l’ancien chemin de ronde des fortifications sonégiennes.

Rue Henri Éloy
7060 Soignies

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Classé comme monument et comme site le 4 août 1989

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Vestiges des fortifications de Soignies

Bien que liée au comté de Hainaut et à ses souverains, Soignies est au Moyen Âge profondément sous l’emprise du chapitre de la collégiale Saint-Vincent qui, en véritable seigneur de la ville, contrôle l’administration et la justice, ainsi que la vie économique. L’évolution de la bourgade atteint une étape d’importance en 1365 lorsque débute l’érection d’une enceinte qui permet à Soignies d’accéder au rang de Bonne Ville du comté de Hainaut. Le sac de la ville par les troupes du comte de Flandre un an plus tôt avait en effet décidé le chapitre à doter la cité de fortifications. L’enceinte urbaine de Soignies se présente sur un plan des plus simples : elle est constituée d’importantes levées de terre, bordées par de larges fossés partiellement inondés et interrompus par quatre portes fortifiées. Le système est renforcé au 15e siècle par l’érection de murailles de pierre et de tours maçonnées pouvant abriter armes et matériel. 

À partir de 1677, les fortifications sont progressivement démantelées et démolies. Aujourd’hui, la physionomie de la ville reste marquée par ce système défensif : les rues s’organisent selon un plan radioconcentrique à partir de la collégiale et l’enceinte reste perceptible dans son tracé. Plusieurs vestiges sont toutefois parvenus jusqu’à nous tels ceux présents ici ainsi que d’autres situés à l’angle de la rue Neuve et de la place du Jeu de Balle. Le rempart du vieux cimetière suit encore le tracé de l’enceinte et rend compte de la structure des défenses sonégiennes.

Rue Neuve et rue Félix Éloy
7060 Soignies

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Classés comme monument le 11 août 1980

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Vestiges des fortifications de Soignies - 1

Les origines de Soignies sont irrémédiablement liées à la fondation d’une abbaye dédicacée à saint Vincent au milieu du VIIe siècle. Autour de la collégiale et du chapitre, une localité de type rural se développe à partir du Xe siècle. Au XIe siècle, Soignies passe du pagus de Brabant à celui de Hainaut. En 1142, le comte de Hainaut Baudouin IV octroie à Soignies une charte-loi qui fixe les droits et devoirs respectifs du chapitre et de la population libre.

Bien que liée au comté de Hainaut et à ses souverains, Soignies est au Moyen Âge profondément sous l’emprise du chapitre de la collégiale Saint-Vincent qui, en véritable seigneur de la ville, contrôle l’administration et la justice, ainsi que la vie économique.

L’évolution de la bourgade atteint une étape d’importance en 1365 lorsque débute l’érection d’une enceinte qui permet à Soignies d’accéder au rang de Bonne Ville du comté de Hainaut. Le sac de la ville par les troupes du comte de Flandre un an plus tôt avait en effet décidé le chapitre à doter la cité de fortifications. L’enceinte urbaine de Soignies se présente sur un plan des plus simples : elle est constituée d’importantes levées de terre, bordées par de larges fossés partiellement inondés et interrompus par quatre portes fortifiées. Le projet initial ne comporte donc ni murailles ni tours.

Le système est renforcé au 15e siècle par l’érection de murailles de pierre et de tours maçonnées pouvant abriter armes et matériel. À partir de 1677, les fortifications sont progressivement démantelées et démolies.

Aujourd’hui, la physionomie de la ville reste marquée par ce système défensif : les rues s’organisent selon un plan radioconcentrique à partir de la collégiale et l’enceinte reste perceptible dans son tracé. Plusieurs vestiges caractéristiques sont toutefois parvenus jusqu’à nous : on retrouve des fragments de remparts place du jeu de balle, à proximité de l’ancienne porte de Braine et d’autres vestiges à l’angle de la rue neuve et de la place du jeu de balle. D’autres murailles subsistent à l’angle des rues Neuve et Eloy. Le rempart du vieux cimetière suit encore le tracé de l’enceinte et rend encore compte de la structure des défenses sonégiennes.
 

Rue Neuve et rue Félix Éloy
7060 Soignies

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Classés comme monument le 11 août 1980

Institut du Patrimoine wallon

Modern hôtel

Rue de la Station 73, 7060 Soignies, Belgique


Classement comme monument le 25 août 1980


Seule réalisation Art nouveau au sein d’un ensemble de maisons de maître de style éclectique, le Modern hôtel a été construit en 1902 à la demande de Firmin Ferbus, industriel et directeur d’un moulin à Soignies. Bâti selon les plans de l’architecte Émile François, l’hôtel est géré par le restaurateur Victor Scio qui l’acquiert en 1929 et dont la famille possède toujours le bien. L’hôtel est remarquable par la cohérence, l’harmonie et la continuité de conception entre les façades extérieures et l’aménagement intérieur entièrement Art nouveau. Les façades, en briques et pierre calcaire, sont caractérisées par les jeux de lignes courbes et orthogonales des baies et des menuiseries, et la présence d’un balcon semi-circulaire en ferronnerie à l’angle du bâtiment. Du côté de la rue du Nouveau Monde, une belle porte d’entrée est ornée d’un vitrail représentant une libellule. L’intérieur est lui aussi caractéristique de l’Art nouveau : jeux de lignes courbes, ferronneries, mosaïques, lustres, boiseries, balcons, vitraux, plafond à caissons.  Fait exceptionnel, le mobilier d’époque orne encore la salle du restaurant, jusqu’au comptoir avec ses meubles de services, cloisons amovibles, tables, chaises, porte-manteaux…

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Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Saint-Roch de Soignies

Construite en dehors des murs d’enceinte dans le premier tiers du 17e siècle dans le but d’accueillir les pestiférés de la ville, la chapelle Saint-Roch était autrefois entourée d’un cimetière dont plusieurs pierres tombales sont aujourd’hui encastrées dans les façades intérieures et extérieures. 

À la fin du 17e siècle, un ermitage consacré à saint Antoine est construit juste à côté et subsiste jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Située en retrait de la rue, la chapelle est composée d’un chœur avec chevet semi-hexagonal et d’une nef unique précédée d’une petite construction à deux niveaux dont l’étage servait d’habitation à l’ermite qui était chargé de l’entretien de l’oratoire, sous l’autorité du chapitre de la collégiale Saint-Vincent. Le sanctuaire a été principalement élevé en briques, à l’exception du soubassement de moellons de calcaire. 

Après la Révolution, la ville devient propriétaire des lieux et y établit un hospice pour vieillards en 1816. Rapidement abandonnée par la suite, la chapelle est rendue au culte en 1875 et remise en état à l’initiative du doyen François, comme l’indiquent deux chronogrammes situés sur la façade-pignon. L’édifice est à nouveau restauré à la fin des années 1980 dans le but de le transformer en petit espace culturel.

 

Chapelle Saint-Roch de Soignies © IPW

Rue de l’École moderne 44
7060 Soignies

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Classée comme monument le 25 juin 1980

Institut du Patrimoine wallon

SPW-Patrimoine-Guy Focant 

Maison espagnole de Soignies

Appelée également maison Nalis ou maison de Guise, cette belle demeure est plus connue sous le nom de « maison espagnole », terme communément utilisé pour désigner les maisons construites sous le régime espagnol aux 16e et 17e siècles. 

La bâtisse est située sur l’emplacement de l’ancienne demeure du chanoine Jean de Guise, qui fut ensuite la propriété du chapitre de la collégiale Saint-Vincent avant d’être cédée à un négociant de draps au début du 16e siècle, préalablement à la reconstruction de la parcelle. Située en plein cœur de Soignies, à deux pas de la collégiale Saint-Vincent, la maison espagnole est une remarquable demeure du 16e siècle, probablement une des plus anciennes bâtisses conservées de la ville. 

Différente des autres édifices de l’époque, elle inaugure l’arrivée du type d’architecture dit « traditionnel » à Soignies, usant de briques et de pierre mêlées. De cette époque date le logis à étage situé du côté de la rivière et caractérisé par la présence d’un long parallélépipède surmonté d’une bâtière pentue limitée par des pignons à gradins. Une aile transversale a été ajoutée par la suite et a modifié sensiblement l’allure de cette demeure patricienne. 

On y ajoute alors un passage carrossable, une cour pavée et des dépendances ; ces dernières ont toutefois disparu aujourd’hui. Achetée par la ville en 1961, la bâtisse se dégrade progressivement avant sa vente en 1999. 

Acquise par l’Institut du Patrimoine wallon, elle est profondément restaurée entre 2003 et 2005 et abrite aujourd’hui des logements sociaux.

Ruelle Scafflart 3
7060 Soignies

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Classée comme monument le 7 juillet 1976

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien couvent des franciscaines de Soignies

Les sœurs grises ou franciscaines font partie des nombreuses congrégations religieuses autrefois installées à Soignies. Appelée dès la fin du XVe siècle pour remplacer les béguines dans la prise en charge des soins aux pauvres et aux pèlerins, cette congrégation est la plus anciennement établie de la ville et aussi la seule qui subsiste de nos jours. 

Les sœurs ont aujourd’hui été intégrées à l’équipe d’une maison de retraite installée dans l’ancien couvent. 

De l’ensemble, relativement bien conservé, subsistent les bâtiments conventuels, organisés autour d’un cloître fermé et d’une cour rectangulaire. Les façades, de type tournaisien, allient briques et pierre calcaire sur deux ou trois niveaux et conservent une partie de leurs châssis d’origine. 

Vue intérieur de la chapelle © G. Focant

La chapelle, construite entre 1761 et 1765 comme le reste du couvent, est surmontée d’un clocheton à bulbe à l’arrière et a conservé son austère façade qui ne laisse en rien deviner le luxe de la décoration intérieure composée de stucs d’inspiration Louis XV. De part et d’autre de la grande fenêtre surmontant le portail d’entrée se trouvent deux statues de saint Joseph et sainte Élisabeth, patrons de la chapelle.

 

 

Rue de la Station 22
7060 Soignies

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Classé comme monument le 2 décembre 1959

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle du Vieux-Cimetière de Soignies

Le pittoresque vieux cimetière de Soignies, bordant l’enceinte urbaine de 1365 et situé à deux pas de la collégiale, recèle quelques bijoux de l’art funéraire. Désaffecté en 1890, réaménagé peu après, il est aujourd’hui devenu un parc public au sein duquel se trouvent d’anciennes sépultures. 

Au centre du parc, cette grande chapelle est composée d’un vaisseau unique roman du 12e siècle, bien que remanié par la suite et greffé d’un chœur gothique daté de 1643. L’édifice est surmonté d’un clocheton vide et est orné de diverses belles dalles funéraires encastrées dans les murs extérieurs. 

À l’intérieur, sous une charpente apparente, les murs étaient autrefois peints et enduits comme l’indique un fragment de peinture murale des années 1440 représentant une Vierge à l’enfant, le commanditaire de l’œuvre, ainsi que son saint patron. Un grand autel en bois de style Renaissance, installé en 1607, est adossé au chevet. 

La chapelle a été transformée en musée en 1896 afin d’y présenter une partie des collections du cercle royal d’archéologie du canton de Soignies qui voisinent aujourd’hui avec les œuvres d’arts de la chapelle. La création de ce musée et la restauration du sanctuaire, menée entre 1894 et 1896, sont l’œuvre du notaire Amé Demeuldre, fondateur et premier président du cercle d’archéologie.

Rue Henri Leroy
7060 Soignies

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Classée comme monument et comme site le 15 mai 1949

Institut du Patrimoine wallon