G. Focant - SPW-Patrimoine

Château de Montaigle

Le château de Montaigle est construit sur un massif calcaire au détour d’un méandre de la Molignée.

Occupé dès l’Âge du Fer (450 av. J.-C.), le site ne s’affirme militairement qu’à la fin de l’époque romaine par l’installation d’une petite garnison militaire (270 apr. J.-C.). Durant le Bas-Empire, des militaires d’origine germanique sont casernés dans des cabanes de torchis et de bois. Cette occupation, probablement intermittente, va se prolonger jusqu’au milieu du Ve siècle.

Abandonnée, la seigneurie est achetée en 1215 par Gilles de Berlaymont qui y fait construire une tour carrée. Implanté à la pointe du rocher, ce donjon est acquis en 1298 par le comte de Namur Guy de Dampierre. Le logis résidentiel est alors installé au sommet et défendu par une tour ronde. Les communs et le puits sont abrités dans la haute-cour, tandis que les écuries, granges et prairies se situent autour de la basse-cour. À sa mort, il fait don du domaine à son second fils Guy de Flandre qui construisit le puissant château fort que nous connaissons encore aujourd’hui. Le bien appartint ensuite en douaire à Marguerite de Lorraine, première épouse de Guy de Flandre.

Chef-lieu du baillage de Montaigle dès le XIVe siècle, le château fut de tous temps étroitement lié au pouvoir comtal. La place soutint Bouvignes lors de ses nombreuses luttes avec Dinant et devint une des principales forteresses du système de défense du comté de Namur. Comme la plupart des autres places fortes namuroises, Montaigle fut détruite par les troupes du roi de France en 1554 et délaissée par la suite. Le domaine fut morcelé à l’Époque moderne et la seigneurie fut engagée en 1640 au chevalier Jean Polchet, président du conseil du comté de Namur, dont le fils fit construire la château-ferme de Falaën.

Les vestiges comprennent aujourd’hui un donjon rectangulaire formant l’ancien logis seigneurial, une cour et le logement de la garnison. Fouillées et consolidées, les ruines sont classées depuis 1946 et reconnues patrimoine exceptionnel de Wallonie. Sur le plateau supérieur, le donjon de plan rectangulaire est accessible par un escalier étroit que commande une tour. On y trouve les pièces de vie du seigneur. Une tour de guet, la plus élevée du château, y est adjointe. De l’autre côté de l’ensemble se trouvent la cour et le logement de la garnison qui occupent le plan inférieur.

Rue du Château-Ferme
5520 Onhaye (Falaën)

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Classé comme site le 25 octobre 1946 et comme monument 11 septembre 1981
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Frédéric MARCHESANI, 2013

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Panneau armorié à Malmedy

Situé autrefois sur le pont d’Outrelepont, un panneau armorié se trouve aujourd’hui au n° 15 de l’avenue Monbijou. Il porte à la fois les armoiries de la principauté de Stavelot-Malmedy, du comté de Logne et du prince-abbé Alexandre Delmotte. D’une hauteur d’environ 1,50 mètre il fut placé à mi-longueur du pont au moment de sa construction en 1765.

Avenue Monbijou 15
4960 Malmedy

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Oratoire de la rue des Cigognes

Localité située sur le territoire du duché de Luxembourg, Hachy abrite néanmoins une trace liée à l’ancienne principauté de Liège. Un petit oratoire situé rue des Cigognes et réutilisant les éléments de l’ancienne église de 1735 détruite en 1924-1925, conserve une pierre de fondation de l’édifice d’origine. 

Autrefois installée entre la chaire de vérité et le chœur de l’ancienne église, cette pierre est encastrée au revers de la façade de l’oratoire datant de 1819. On peut y lire l’inscription suivante : « Noble et généreux messire Walthère de Liverlo, chevalier du Saint-Empire romain, seigneur du chef-ban de Walhorn, conseiller de son altesse évêque et prince de Liège, ancien bourgmestre et noble dame Marie d’Ogier son épouse, ont bâti cette église. Anno 1735 ». 

L’inscription fait référence au conseiller de Joseph-Clément de Bavière, Walthère de Liverlo (1664-1737), dont un fragment du monument funéraire se trouve encore aujourd’hui dans la cathédrale de Liège.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Hôtel de la Couronne

Henri-Chapelle est pour la première fois mentionné dans une charte de 1172. En 1263, le duc de Limbourg Waleran IV élève la localité au rang de franchise avant de devenir seigneurie hautaine en 1384 et d’être engagée à Jean de Gronsveld, drossard du duché de Limbourg. Elle appartient également à partir de 1644 à Nicolas de Croonenborg, lieutenant-colonel au service de l’Espagne.

Situé au centre de la localité, l’hôtel de la Couronne est une ancienne auberge dont les bâtiments datent du début du XVIIIe siècle comme l’indique le millésime 1706 présent sur un panneau orné d’une couronne et des lettres GG. Un autre panneau armorié, présent sur le linteau de la porte de la façade côté cour, est lui aussi frappé de la couronne et du millésime 1704. Construits en moellons de calcaire, les bâtiments forment un L et sont éclairés par des fenêtres au linteau bombé à clé datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle. La cour est accessible par un portail daté de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle. Le bâtiment est pourtant plus ancien, une auberge à l’enseigne In den croon est citée en 1637 comme appartenant à Gérard Goor, maïeur de la cour foncière du Ruyff. Le choix en 1704 de l’hôtel comme lieu de réunion des États fut l’occasion d’une restauration complète de l’ensemble. En effet, l’hôtel était le lieu le plus fréquent de réunion des États du duché de Limbourg. Jusqu’en 1777, chaque composante du duché possédait ses États particuliers (duché de Limbourg, comté de Dalhem, comté de Fauquemont et seigneurie de Rolduc). Par une ordonnance de Joseph II du 29 janvier 1778, tous furent réunis en un seul corps. Les États se réunissaient dans la pièce qui, encore aujourd’hui, porte le nom de « salle des États ». Jusqu’en 1696, la cour féodale du duché se réunissait aussi souvent à Henri-Chapelle, endroit plus central des terres limbourgeoises et dès lors plus facilement accessible par tous. Un tribunal souverain fut également établi à l’hôtel de la Couronne après l’inauguration en 1703 de Charles III d’Espagne en tant que duc de Limbourg.

Village 67
4841 Welkenraedt

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Frédéric MARCHESANI, 2013

G. Focant 

Vestiges du palais de Marie de Hongrie et du château des comtes de Hainaut

Simple centre économique, administratif et religieux, Binche accède au rang de ville neuve en 1120 suite à une faveur comtale attribuée par Yolende de Gueldre, veuve du comte de Hainaut Baudouin III. Quelques années plus tard, Baudouin IV dote la ville d’une enceinte confiée aux bons soins de l’autorité communale, un cas unique. Comme cela sera le cas pour les principales villes du comté, de grands travaux de renforcement, d’agrandissement et de consolidation des remparts sont entrepris au XIVe siècle. Binche devient une des villes clés du Hainaut : elle est le siège d’une prévôté et devient une des Bonnes Villes du comté. 

Le portail provenant de l’ancien palais de Marie de Hongrie devant le musée du masque à Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

L’histoire binchoise reste toutefois marquée par l’arrivée sur son territoire de Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, gouvernante et régente des Pays-Bas espagnols. Elle choisit Binche pour y installer une de ses splendides résidences et confie au célèbre architecte montois Jacques du Broeucq la construction d’un palais intra-muros. C’est dans ce lieu d’exception qu’elle recevra Charles Quint du 22 au 31 août 1549. L’empereur y est reçu avec son fils, le futur Philippe II, dans le but de présenter le prince héritier à ses futurs États des Pays-Bas.

Vue du chœur de l’église du Très Saint Sacrement à Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

De cette résidence, il ne reste toutefois que très peu de vestiges. Les ruines du palais de Marie de Hongrie se confondent avec ceux du château des comtes de Hainaut, installé au même endroit. Creusé à même la roche, le donjon médiéval est accolé aux remparts et prend appui sur un éperon rocheux. Le donjon, résidence comtale édifiée au XIIe siècle, est accompagné d’une basse-cour, d’un marché et d’une église paroissiale. Les vestiges aujourd’hui retrouvés de ce château médiéval ont permis de montrer que le palais de Marie de Hongrie a quant à lui été édifié à partir du noyau castral primitif ; Jacques du Broeucq habille et surélève les structures existantes, réutilise certains volumes. Si de cette demeure, il ne reste que des ruines, plusieurs témoins plus conséquents ont été conservés : dix-huit colonnes provenant de la chapelle castrale du palais Renaissance se trouvent aujourd’hui dans l’église du Très Saint-Sacrement (anciennement église Sainte-Élisabeth de Hongrie) ; un portail de ce palais se trouvent aujourd’hui dans la cour du musée du Carnaval et du masque de Binche et un second à l’entrée de l’ancien hôpital militaire situé rue Masquelier à Mons. Tout autour des ruines de ces anciennes résidences se trouvent les remparts de Binche, reconnus patrimoine exceptionnel de Wallonie.
 

Les remparts de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

L’hôtel de ville de Binche compte lui aussi des traces considérables de la présence de Marie de Hongrie dans la cité. Ce monument exceptionnel date essentiellement du XVIe siècle et a longtemps servi de poste de guet pendant les guerres incessantes en Hainaut. Le beffroi est incendié par les Français en 1554 et immédiatement reconstruit par Jacques du Brœucq à la demande de Marie de Hongrie. La façade porte encore les armoiries de la ville de Binche, de Charles Quint et de Marie de Hongrie, ainsi que le monogramme de la gouvernante des Pays-Bas espagnols. Des cartouches de pierre armoriés similaires se trouvent à l’étage. Enfin, la très belle et monumentale cheminée de la salle du Conseil, bien qu’étant une reconstitution, est décorée des armoiries et de la devise de Charles Quint.

 

 

Les armoiries de Charles Quint dans la salle des mariages de l’hôtel de ville de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
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Frédéric MARCHESANI, 2013

G. Focant © SPW-Patrimoine

Vestiges du château des comtes de Hainaut

Citée dans les textes depuis 971, la ville d’Ath connaît une nouvelle destinée de par la volonté du comte de Hainaut Baudouin IV. Entre 1150 et 1155, il achète la partie du territoire qui appartenait à Gilles de Trazegnies, décide de faire de ce village une ville neuve et d’y construire quelques années plus tard une demeure. Le château des comtes de Hainaut à Ath ou château Burbant, imposante forteresse caractérisée par son donjon appelé « tour Burbant » devait assurer la protection et l’autorité des comtes de Hainaut face au comté de Flandre tout proche. Au même titre que Mons, Ath joue au XIIe siècle un rôle de premier plan dans la politique comtale. Toutefois, la fonction militaire d’Ath disparaît à partir de 1191 lorsque Baudouin V cumule les titres de comte de Hainaut et de Flandre ; le château demeure alors la seule construction d’ordre défensif de la cité. Cet état de fait ne perdure toutefois que peu de temps : les deux comtés sont à nouveau séparés en 1280. 

La dynastie hennuyère des Avesnes redonne alors à Ath son rôle de ville défensive et octroie à la cité un rôle politique et économique important. Ath devient une des villes les plus importantes du comté de Hainaut et le chef-lieu d’une vaste châtellenie. Vers 1328, la ville se voit dotée pour la première fois d’une enceinte, déjà remplacée en 1359 et pratiquement terminée en 1377. Cette enceinte est toutefois remplacée par des fortifications érigées par Vauban au XVIIe siècle. Située également non loin de la frontière française, Ath connaît une position stratégique mais également dangereuse. Prise par Turenne en 1667, elle est attribuée à Louis XIV l’année suivante et devient une véritable place forte. La ville revient aux Pays-Bas autrichiens en 1706 et est conquise une nouvelle fois par les Français en 1745 qui décident alors de démanteler la forteresse avant de quitter les lieux.

La tour de Burbant et son site castral exceptionnel constituent sans aucun doute le témoin le plus marquant de la volonté des comtes de Hainaut de faire d’Ath une des positions les plus avantageuses de leur comté. Le donjon est érigé par Baudouin IV en 1166 et doté d’une enceinte castrale de 20 ha vers 1185. Au XIIIe siècle, une seconde enceinte lui est adjointe et forme une basse-cour des plus imposantes. Le château est à l’époque le siège administratif de la châtellenie, institution dépendant du comté de Hainaut et qui assurait la gestion d’un important territoire. T

Tout comme la plupart des ouvrages défensifs ou castraux du Moyen Âge, le site d’Ath est plusieurs fois modifié au cours des siècles. Le donjon est réaménagé une première fois entre 1370 et 1406 : le parement de la tour est remplacé, l’encadrement de baies modifié, un pavillon surmonté d’une charpente aujourd’hui disparu est érigé au sommet de l’ensemble par Jacques du Broeucq en 1570. Malgré ces modifications, la tour de Burbant reste un témoin des plus fidèles de l’architecture castrale de l’époque et fascine de par ses dimensions : le donjon mesure 20 m de hauteur, 14 m de côté et ses murs sont épais de 4 m. Les parties les plus anciennes de la haute-cour remontent pour leur part au XVIe siècle et ont à nouveau été modifiées au XVIIe siècle. Les bâtiments composant le château s’appuient directement sur la muraille primitive.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

G. Focant - SPW

Vestiges du château des comtes de Dalhem

Les ruines de la porte d’En-Haut à Dalhem. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Dalhem était la capitale du comté du même nom, possédait un château et des fortifications et était, au moins depuis le XIVe siècle, une franchise ayant le titre de ville. Le comté de Dalhem eut à l’origine des souverains particuliers et passa sous la domination des ducs de Brabant en 1243. Dès l’année suivante, le duc Henri II porta également le titre de comte de Dalhem et intégra le territoire dans les pays d’Outremeuse. La Cour féodale du comté avait son siège au château et fut de tous temps présidée par le comte en personne, entouré de ses vassaux. Le comté était composé de huit bans (Aubel, Dalhem, Cheratte, Fouron, Trembleur, Olne, Cadier et Oost), des deux seigneuries laïques de Neufchâteau et Mouland, de cinq terres ecclésiastiques (Richelle, Mortier, Berneau, Bombaye et Housse) et de deux enclaves, Feneur appartenant à la principauté de Liège et Fouron-Saint-Pierre, terre d’Empire. Le château était occupé par le drossard, lieutenant du duc de Brabant pour lequel il gardait la forteresse et gouvernait le comté. 

Les fortifications furent détruites par les troupes françaises lors des guerres menées par Louis XIV au moment où Dalhem, entre 1661 et 1785, avait été transférée dans les possessions des Provinces-Unies avant de retourner à la couronne autrichienne quelques années seulement avant la Révolution.

Les vestiges du château médiéval des comtes de Dalhem sont encore visibles aujourd’hui. Ils se composent d’un important massif quadrangulaire en moellons de grès, quelques bâtiments d’habitation et une cour intérieure. Non loin de là subsiste un vestige de la porte haute de la ville. Le château, l’église et la ville formaient une agglomération située sur un rocher et qui était entourée de murailles et de bastions.

Place du Centenaire
4608 Warsage

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Vestiges des remparts de Florennes

Florennes fut le siège de l’une des plus importantes seigneuries liégeoises de l’Entre-Sambre-et-Meuse qui comptait ainsi près de la moitié des localités de l’actuel arrondissement de Philippeville. Au cours des siècles, la ville fut dotée de fortifications dans le but de la protéger des velléités des comtes de Namur, présents dans toute la région. 

La première enceinte d’importance fut érigée à partir de 1465 : des fossés protègent la cité sur trois côtés, un imposant château sur le quatrième. De nos jours, plusieurs témoins subsistent : la tour Jacquet, de plan circulaire et plusieurs pans de murailles remaniées derrière les habitations de la rue Montagne de la Ville et de la rue Saint-Gangulphe, où se trouve la tour de l’Occident, semi-circulaire, d’environ 7 m de diamètre et 5 m de hauteur. À gauche de celle-ci, un passage est peut-être l’héritier d’une servitude vers le « Posty », petite porte de sortie de l’enceinte.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Ph. Mignot - SPW-Patrimoine

Vestiges des remparts de Ciney

Depuis les origines, Ciney est liée à Liège. Sa collégiale, antérieure au IXe siècle, abritait une communauté de chanoines qui étaient placés sous l’autorité du chapitre de Saint-Lambert de Liège. Ces derniers occupent une place prépondérante dans l’histoire de la cité. Ciney était une des Bonnes Villes de la principauté de Liège mais également le siège d’une des douze résidences du prince-évêque. 

La ville fut rattachée à la principauté peut-être déjà au Xe siècle, certainement en 1006. L’endroit était stratégique : il se situait dans le morcellement des territoires du sud de la principauté, aux confins des terres namuroises et luxembourgeoises. La ville fut d’ailleurs incendiée par le comte de Namur puis par le comte de Hainaut, puis encore en 1276 lors de la Guerre de la Vache 5 et fut une des nombreuses victimes des luttes entre la principauté et les ducs de Bourgogne au XVe siècle. Afin de défendre son territoire, le prince-évêque Adolphe II de la Marck (1313-1344) fit ériger une muraille à partir de 1321. 

Ces remparts furent mis à mal une première fois en 1554 par les troupes du roi de France Henri II et en partie démantelés par les Français et les Autrichiens au XVIIe siècle. Certains tronçons de ces remparts subsistent encore de nos jours (rempart de l’Aurore), conservant même de maigres fragments d’une tour et de la courtine, rue rempart de la Tour.

Rue des remparts
5590 Ciney

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Frédéric MARCHESANI, 2013

 G. Focant 

Vestiges des remparts de Gembloux

La tour du guet à Gembloux, autre imposant vestige de l’enceinte médiévale © IPW

Ancienne dépendance de la principauté de Liège à l’origine, Gembloux devient une avouerie et se développe autour de son monastère fondé au Xe siècle. Fortement liée à son abbaye, la ville entre toutefois dans la zone d’influence brabançonne lorsque les comtes de Louvain, ancêtres des ducs de Brabant, en deviennent les avoués. Chef-lieu du comté de Gembloux, la cité est une des premières villes brabançonnes à être dotée de fortifications entre 1152 et 1185, à l’initiative du pouvoir abbatial. Entourée d’un fossé, percée de quatre portes et flanquée de douze tours groupées en majeure partie sur la face sud, l’enceinte de Gembloux apparait comme une place capable de résister à un siège. 

La ville est d’ailleurs au centre de quatre conflits liés à l’histoire du duché : elle est attaquée en 1185 lors de la guerre entre le duc de Brabant Henri Ier et le comte de Namur Henri Ier l’Aveugle, en 1356 lors de la guerre de succession de Brabant, en 1489 lors du conflit opposant le comté de Flandre à Maximilien d’Autriche et enfin en 1578 lors du conflit entre Don Juan d’Autriche et l’armée des États généraux. En 1329, le duc de Brabant déclare l’abbé maître de la justice dans la seigneurie, érigée en comté sous l’autorité du monastère au XVIe siècle. Les abbés siègent par ailleurs aux États du duché de Brabant.

De ces fortifications subsistent plusieurs témoins parmi lesquels une tour d’angle de l’enceinte médiévale située rue du moulin, en contrebas du parc de l’abbaye Il s’agit d’une construction en grès schisteux plusieurs fois réparée à l’aide de briques et composée d’un rez-de-chaussée voûté d’arêtes au-dessus d’une cave également voûtée. Plus loin, à l’angle du parc et de la maison du bailli, se trouve la tour de guet, tour circulaire en grès, fortement talutée à sa base.

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Frédéric MARCHESANI, 2013