Guy Focant

Hospice Glépin de la Bonne Maison de Bouzanton

À l’opposé de la cour intérieure de la Bonne Maison de Bouzanton, ensemble en L datant en très grande partie du XVIIe siècle, les deux ailes de l’hospice Glépin, abritant toujours une maison de retraite, complètent un îlot à vocation sociale. 

Construit au début du XXe siècle, comme le stipule le cartouche « 1902 - Hospice Glépin –Ménages », cet hospice doit sa fondation à Henri Glépin. Celui-ci légua à la fin du XIXe siècle à la Ville de Mons la somme considérable pour l’époque de 1.500.000 francs (soit environ 25.000 €) afin de construire un hospice pour personnes âgées et de créer un musée destiné à accueillir ses collections.

Séparées par une esplanade, les deux ailes de l’hospice adoptent un plan et une allure similaires : soubassement en pierre de faible hauteur, deux niveaux de briques séparés par un bandeau et percés de baies dont les appuis et les linteaux, entre autres, se prolongent en bandeaux continus, toitures d’ardoises. Autant d’éléments qui se veulent le rappel d’un style traditionnel parsemé de détails éclectiques.

Un muret supportant de remarquables grilles en fer forgé borde l’esplanade de l’hospice du côté de la place Nervienne.

Rue Achille Legrand et Place Nervienne 33 
7000 Mons 

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Classé comme monument le 29 août 1988 (Ailes)
Classé comme monument le 19 janvier 1999 (Murets et grilles d’enceinte)

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Anciens bains-douche de Mons

Bien que l’eau potable soit disponible depuis la construction de la machine à eau (1870-1871), l’ensemble de la population montoise ne dispose pas à cette époque des moyens de s’offrir à domicile les commodités modernes. Une nouvelle étape est franchie lorsque débutent, en mars 1908, les travaux de construction des bains-douches. L’établissement ouvre ses portes le 1er mai 1909 et peut se prévaloir d’une fréquentation qui ne fait qu’augmenter d’année en année. L’établissement fermera ses portes, à la fin des années 1950, l’hygiène étant alors adoptée par tous. Les anciens bains-douches embrassent à présent une vocation culturelle en hébergeant des associations locales.

Anciens bains-douche de Mons © IPW

Le bâtiment abritant les bains-douches est un bel exemple d’Art nouveau : ferronneries au mouvement en coup de fouet, polychromie de la façade en briques rouge et crème mais surtout sgraffites à motifs floraux ou évoquant l’eau (vagues, visage du dieu antique de la mer Poséidon ...Ceux-ci décorent les linteaux de la porte et des fenêtres où le programme du bâtiment est clairement mentionné sous les termes «Hygiène, Santé, Propreté».

 

Rue Malplaquet 12
7000 Mons

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Classés comme monument le 24 mai 1991

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Faculté polytechnique de Mons

L’ensemble qui abrite la Faculté polytechnique se compose de deux parties. La première, limitée à l’aile gauche, accueillait le collège de Houdain, fondé en 1545. Celle-ci, construite de 1735 à 1739 par l’architecte de Bettignies, fut affectée en 1781 à l’hôpital du Saint-Esprit ainsi qu’au Bureau de Bienfaisance, d’où son nom de « caserne du Saint-Esprit ». Après la suppression du collège en 1794, l’École des Mines, fondée en 1836 avant de devenir la Faculté polytechnique, s’y installe en 1878-1879. Ses nouveaux bâtiments – la partie centrale et l’aile droite signées par l’architecte Puchot – remontent à 1900-1904. Vers 1880, l’aile historique accueillera les collections du musée des Sciences naturelles jusqu’à leur déménagement, avant le second conflit mondial. 

L’aile du XVIIIe siècle est une construction homogène de briques et pierre bleue de quatre niveaux séparés par des bandeaux saillants. Bordé d’avant-corps, le rez-de-chaussée est occupé par une galerie supportée par des piliers. Les arcades en sont notamment rehaussées de claveaux saillants. La toiture est rythmée par des lucarnes tandis qu’un mince campanile en domine le centre. La façade à rue, plus simple, adopte le type tournaisien. L’ensemble a été restauré entre 1950 et 1960. Plus sobres, les ailes du début du XIXe siècle témoignent, côté rue de la Petite Triperie, d’un élan vertical renforcé par la polychromie des matériaux. La sculpture de bronze installée en 1902 dans la cour d’honneur représente les fondateurs de l’École des Mines.

Rue de Houdain 9
7000 Mons

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Classée comme monument le 20 février 2002 (parties des bâtiments, grilles et éléments de mobilier)

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien refuge de l'abbaye de Saint-Ghislain

L’athénée royal est installé depuis 1883 dans cet ancien refuge. Érigé en 1726 par Nicolas De Brissy, il décrit un U et se poursuit en biais. Une grille Régence de 1876 remplace un mur du XVIe siècle et isole une cour dont le fond est occupé par une aile de style classique montois, encadrée par une autre de même type ainsi qu’une chapelle. 

La façade de cette dernière montre des chaînages à refends bordant deux niveaux de briques et pierre bleue. La porte dispose du même type d’encadrement et semble dédoublée par une niche au décor similaire, quoique plus riche. L’étage est occupé par une haute baie aveugle à balustres. 

Un campanile hexagonal à flèche piriforme domine le fronton à oculus et la toiture en bâtière. 

Côté cour, la chapelle présente deux niveaux de baies bordées de pilastres toscans ou ioniques, une disposition qui se retrouve sur l’ensemble des façades de ce côté. L’angle nord-est de la cour est marqué par un perron auquel répond la balustrade de l’étage. À droite, l’aile en retour conserve un soubassement en pierre du XVIe siècle, sous deux niveaux du début du XIXe siècle. 

La façade à rue est percée de fenêtres de type tournaisien et d’une niche gothique, sans doute du XVIe siècle. Le prolongement en biais montre deux niveaux de briques et pierre séparés par un bandeau. La dernière travée est occupée par une porte cochère, surmontée d’une fenêtre et d’un fronton.

Rue Fétis 1-3
7000 Mons

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Classé comme monument le 29 août 1988

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien hôtel de Graty ou ancien lycée royal Marguerite Bervoets

Construit à l’emplacement d’un collège de jésuites supprimé en 1772, cet hôtel qui abrita le lycée Marguerite Bervoets est reconnaissable à sa façade de style Louis XVI tardif, plaquée au XIXe siècle.

Les deux niveaux de la façade s’étalent sur onze travées et sont séparés par un larmier et couronnés d’un entablement à corniche au profil appuyé. Cet alignement est rompu par les trois travées centrales traitées en frontispice et couronnées par un large fronton courbe à oculus central bordé de baies épousant la forme du tympan. 

Cette partie de la façade est rehaussée par des baies cintrées à encadrements de pierre décorés d’un listel. Les allèges sous les fenêtres, bordées de consoles, sont tantôt rectangulaires et tantôt ornées d’une guirlande. 

Deux entrées secondaires animent le rez-de-chaussée, doublant les accès principaux ouverts dans les travées extrêmes de la façade. Ceux-ci adoptent la forme de grands portails cintrés, à refends et crossettes frappés d’une clé en mascaron. Ils sont couronnés d’un épais larmier supporté par des consoles à triglyphes. Une porte-fenêtre surmonte chacun des portails. 

Deux frontons triangulaires à oculus répondent enfin au fronton courbe du centre de cette imposante façade.

Rue d’Enghien 51-55
7000 Mons 

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Façade classée comme monument le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Portail de la rue des Dominicains à Mons

Ce portail des XVIe et XVIIIe siècles présente un arc brisé en briques surmonté d’une archivolte de même nature, reposant sur des piédroits de pierre, harpés à gauche et appareillés à droite. Une petite niche cintrée surmonte la clé nettement individualisée qu’épouse l’archivolte. Le portail occupe le centre d’une paroi de briques enduites, greffée sur une habitation plus tardive.

Rue des Dominicains 32 
7000 Mons

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Classé comme monument le 24 avril 1984

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Ancienne machine à eau de Mons

Bâtie en 1870 et 1871 suite au premier détournement de la Trouille, cette machine avait pour fonction d’alimenter en eau potable la population. L’eau arrivait, par gravité, de sources de Spiennes jusqu’aux pompes hydrauliques. Celles-ci la refoulaient ensuite vers un déversoir établi sous le jardin du beffroi, plus de 40 m plus haut. Les pompes fonctionnaient grâce à une roue à aubes métallique de 4,80 m de diamètre entraînée par la Trouille. À proximité, une machine à vapeur palliait le manque de courant de la rivière. 

Bien que sans cesse modernisée, la machinerie est démantelée au début des années 1960 lors du second détournement de la Trouille et le site désaffecté en 1974. 

De ce passé ne subsiste que le bâtiment principal, vaste ensemble parfaitement symétrique, composé d’une halle centrale de verre et de fonte qui abritait jadis la machinerie hydraulique (16 m de large, 19 m de long et 14 m de haut). De part et d’autre, deux hangars de taille plus modeste (6,5 m de large et 10 ou 14 m de long), aux parois de briques percées de larges verrières, abritaient les chaudières et le magasin au charbon ou les ateliers.

Restaurée au début des années 1990, la machine à eau devient propriété de la Ville de Mons en 1996 et accueille expositions et manifestations culturelles. L’édifice abrite depuis 2015 le Mons Memorial Museum, Centre d’interprétation d’histoire militaire de Mons.

Boulevard Dolez 51
7000 Mons

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Classée comme monument le 15 juillet 1977, ajout d’une zone de protection le 13 février 2001

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien hospice des Chartiers

La première mention de cet établissement remonte à 1454. Les bâtiments sont toutefois reconstruits dans la première moitié du XVIIIe siècle, avant d’être repris en 1798 par la Commission des Hospices. L’ensemble est partiellement incendié en 1921 et cédé à l’Intendance militaire. Restauré, il abrite actuellement une maison de retraite. 

De l’ensemble originel, il ne subsiste qu’une chapelle prolongée par un bâtiment, édifiés en 1729 sur les plans de Nicolas de Brissy, et, à l’arrière, des constructions postérieures bordant une longue cour étroite. Construite en pierre et briques, la chapelle de style classique présente un portail cintré. Ses jambages sont doublés de pilastres à refends qui enserrent des panneaux de pierre. Rythmant ainsi l’élévation, les niveaux sont séparés par d’épais cordons moulurés et éclairés par des fenêtres cintrées ou bombées. Des ailerons flanquent le dernier niveau, couronné d’un fronton triangulaire. 

À gauche, le bâtiment de deux niveaux éclairés de fenêtres à encadrement à linteau bombé partage les épais bandeaux de la chapelle. Un entablement en pierre supporte une corniche très saillante et moulurée, sous la toiture en bâtière. Un portail cintré à encadrement à refends occupe un prolongement situé à gauche de la façade. 

Quant à la façade arrière, elle est représentative du type tournaisien, tout comme l’aile basse qui s’y greffe ou le petit pavillon accolé à une haute construction du XIXe siècle qui lui fait face.

Rue des Chartriers 12
7000 Mons

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Classé comme monument le 3 septembre 1980

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant 

Puits de la place du Chapitre à Mons

Le puits de la place du Chapitre est une réalisation de style Louis XVI qui date de 1779, lorsque son commanditaire, le chapitre de Sainte-Waudru, le fait dessiner par l’architecte Ouvertus afin de remplacer un précédent puits (XVIe siècle), jugé vétuste. Il est ensuite restauré en 1930.

Fondé sur un emmarchement, le pilier a un plan triangulaire et des faces incurvées dont les angles sont recoupés par des piliers toscans. Son noyau est composé de briques recouvertes de pierre d’Écaussinnes. Une des faces est ornée d’un panneau à guirlande doté d’un cracheur à mufle léonin. L’entablement est rythmé de consoles et couronné d’un amortissement pyramidal complexe dont les angles sont ponctués de socles involutés. Le sommet de l’amortissement est caractérisé par un vase orné de guirlandes. Ces derniers ainsi que le vase sommital sont surmontés d’épi et de bannières aux armes du chapitre.

Place du Chapitre 3 
(en face)
7000 Mons

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Classé comme monument le 10 novembre 1955

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Bonne Maison de Bouzanton, ancien hospice des Orphelins

Fondé par Louise de Bouzanton en 1562, l’hospice des Orphelins occupait un ancien hôtel, remplacé au XVIIe siècle par l’ensemble actuel. Transformé en hôpital de 1691 à 1697, il devient la propriété de la Commission des Hospices à la Révolution. Fonction sociale que conservent ces bâtiments restaurés qui abritent les bureaux du Centre public d’Action sociale.

La Bonne Maison forme un angle composé, rue Lamir, d’un portail monumental encadré par une chapelle et une aile perpendiculaire. Ce portail dessine une arcade que surmonte un cartouche bordé de volutes. Des annexes construites au tout début du XVIIIe siècle prolongent la chapelle, latéralement (conciergerie) et à l’arrière. L’ensemble est caractérisé par un soubassement de grès et une élévation de briques percée de fenêtres à croisée, traverse ou meneau. Une corniche à corbeaux supporte une toiture d’ardoises.

Bonne Maison de Bouzanton, ancien hospice des Orphelins © IPW

La chapelle, dédiée à saint Quentin et millésimée 1605, se compose d’une mononef et d’un chevet à trois pans. Celle-ci ne se signale dans la façade ou la toiture que par un portail en plein cintre coiffé d’une niche et encadré par deux grandes baies gothiques ou un clocheton bulbeux à claire-voie.

L’aile perpendiculaire, située rue de Bouzanton et quoique postérieure (1663), présente des caractéristiques formelles relativement semblables. Côté cour, les bâtiments en L témoignent d’une belle homogénéité, rythmée par les cartouches qui surplombent l’entrée de cette aile ou le porche donnant sur la rue. Plusieurs ajouts du XVIIIe siècle ferment la cour. Ils abritaient notamment l’orphelinat des Filles.

Rue de Bouzanton, 1 et rue Lamir
7000 Mons

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Classée comme monument le 28 décembre 1977

Institut du Patrimoine wallon