E. de wasseige

Château-ferme du Fosteau

 

Siège d’une seigneurie créée en 1235 comme avouerie de l’abbaye de Lobbes, le château-ferme du Fosteau est groupé autour d’une vaste cour polygonale. On y trouve une maison forte des XIVe et XVe siècles, imposante bâtisse rectangulaire dont la base des murs a plus de 2 m d’épaisseur. Elle est flanquée de deux tours circulaires de 6 m de diamètre.

Après un réaménagement en 1599, on y ajoute un logis seigneurial en forme de L, lui aussi doté de deux tours. Au 17e siècle est aménagée une bassecour fortifiée, qui est remaniée à deux reprises au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Une seconde ferme construite en 1839 complète l’ensemble ponctué de sept tours. Deux passages, l’un charretier et l’autre piéton, permettent de relier les deux cours. Le site, exceptionnel, comprend également une glacière, une cour d’honneur, une pièce d’eau et des jardins à la française. À l’intérieur sont conservées une chapelle castrale, la salle des chevaliers et son imposante cheminée, ainsi qu’une pharmacie ancienne aménagée en petit musée.

C’est à cet endroit que le comte de Reille, un des maréchaux de Napoléon, passa la nuit du 14 au 15 juin 1815, trois jours avant la célèbre bataille de Waterloo et trois jours après avoir repris la ville de Thuin. La chambre dans laquelle il dormit a été conservée en son honneur.

Né en 1775 à Antibes, Honoré Charles Reille participe à de nombreuses batailles des campagnes d’Empire parmi lesquelles Austerlitz et Wagram. Le 14 février 1815, il devient grand-croix de la Légion d’honneur. Devenu général d’infanterie, il est envoyé à Valenciennes le 31 mars 1815 ; il prend ensuite part à la bataille des Quatre-Bras. Il poursuit sa carrière après la seconde chute de Napoléon et est fait maréchal par le roi Louis-Philippe Ier en 1847. Il décède à Paris le 4 mars 1860. 
 

Rue du Marquis 1
6530 Leers-et-Fosteau
 

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Classé comme monument et comme site le 2 avril 1979

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ferme de l'abbaye de Neufvilles à Neufvilles

Le village de Neufvilles apparaît au XIIe siècle après le défrichement d’une partie de la forêt de Broqueroie. La localité compte alors plusieurs seigneuries jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Isolée en rase campagne, non loin de la célèbre chaussée Brunehaut, cette grande ferme était autrefois une dépendance de l’abbaye de Cambron, attestée dès 1254 sous le nom de « Cense de Le Court à la Cauchie ». Nationalisée après la Révolution, elle est vendue en 1797 et achetée par les locataires de l’époque, la famille Lefébure, qui occupe encore les lieux et ce, depuis 1751. 

L’ensemble est constitué d’un imposant quadrilatère érigé au XVIIIe siècle en calcaire et briques jadis peintes en rouge ; il est dominé par une haute tour-porche millésimée 1781 et abritant un colombier. Autour de la cour centrale s’articulent les écuries, la remise à voitures, le logis, des étables, une bergerie et une porcherie. Ces bâtiments ont été construits à diverses périodes tout au long du siècle. Le logis, en forme de L, a été bâti en 1734, mais remanié à plusieurs reprises, la grange date pour sa part de 1760 et la grande aile d’écuries de 1780. Celle-ci conserve à l’intérieur de très belles voûtes de briques reposant sur deux séries parallèles de colonnes toscanes. Un mur de clôture entoure la propriété au sud-ouest, autrefois entourée par un fossé dont trois bras subsistaient encore au milieu du XIXe siècle.

Chemin de la Chapelette 35
7063 Neufvilles

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Classée comme monument le 29 décembre 1999

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Château Antoine

Le château Antoine forme un complexe de bâtiments composés d’un donjon et d’un château-ferme. Jadis entouré de douves alimentées par le ru d’Hollogne et aujourd’hui situé dans un parc arboré, l’ensemble est dominé par une haute tour médiévale, la « Tour Antoine », érigée par le chevalier Antoine de Jemeppe, seigneur local ayant pris le parti des Waroux dans la guerre de lignage qui les opposa aux Awans entre 1297 et 1335. 

L’historien Jacques de Hemricourt rapporte que la construction de la tour débuta vers 1295. Sa masse verticale presque entièrement aveugle de 17,20 m de hauteur, sans le toit, impressionne tant aujourd’hui qu’à l’époque. Elle comporte quatre étages, construits en grès houiller et calcaire de Meuse, des pierres de la région. 

L’intérieur de cette bâtisse a conservé plusieurs témoins de son dispositif ancien : une cave voûtée, une cuisine avec une large cheminée et un étage résidentiel. Le donjon se caractérise ainsi par son côté à la fois militaire mais également privé. 

C’est dans cette tour que plus de 300 habitants de la localité périrent asphyxiés par le feu bouté en 1636 par l’armée de Jean de Weert, un ennemi du prince-évêque de Liège. 

À côté de la tour se trouve le château-ferme d’une conception toute différente présentant des façades de la fin du 17e siècle et du début du 18e siècle. On y accède par une tour-porche de trois niveaux contre laquelle sont accolés les bâtiments, disposés en U autour d’une cour ouverte.

Rue A. de Borre 11
4101 Jemeppe-sur-Meuse

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Classé comme monument le 7 décembre 1979

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Ferme de Sars-Longchamps à La Louvière

Appelée également « ferme Guyaux », cette exploitation fait partie d’un domaine cité pour la première fois en 1410 dans le cartulaire de la couronne du Hainaut. En 1713, elle est mentionnée comme relevant de la terre du Rœulx et des princes de Croÿ avant d’être achetée à la fin du XVIIIe siècle par la famille Warocqué de Morlanwelz. 

Cette ferme a une valeur indéniable en tant que dernier témoin de l’activité agricole de La Louvière et également par son environnement en milieu urbain constitué de prairies et de douves. La ferme en elle-même est un imposant quadrilatère construit aux XVIIIe et XIXe siècles, en partie réaménagé au début des années 1990, groupant des bâtiments en briques et pierre calcaire autour d’une cour pavée. L’accès se fait par une porte charretière qui était autrefois précédée d’une drève. Le logis, de style néoclassique, date du second tiers du XIXe siècle et se situe en face d’une grange en long datée de 1771. 

Si l’ensemble est classé comme site, la grange a pour sa part été classée comme monument. Inscrite sur la liste des biens confiés à l’Institut du Patrimoine wallon, il est question de la restaurer et de l’intégrer dans un projet global alliant salles de restaurant, de banquets et de réceptions diverses.

Rue de Baume 45
7100 La Louvière

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Classée comme site le 8 décembre 1981 et comme monument le 1er octobre 1992

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ferme de la Basse-Cour à Loupoigne

Le village de Loupoigne conserve peu de témoignages de son glorieux passé. Au Moyen Âge, un important château fort se situe au centre de la localité. Siège d’une seigneurie qui est l’apanage de la famille dite « de Loupoigne » à partir du XIIe siècle, le château passe entre diverses mains tout au long de l’Ancien Régime. 

La ferme de la Basse-Cour occupe aujourd’hui l’emplacement de cette ancienne place forte dont les douves se distinguent encore à l’arrière, entre le jardin de la ferme et l’ancien cimetière situé derrière l’église Saint-Jean-Baptiste. Autrefois, la ferme de la Basse-Cour constituait avec la ferme d’En-Bas et la ferme d’En-Haut une part importante des revenus des seigneurs du lieu qui étaient des vassaux du duc de Brabant. 

Le complexe forme un quadrilatère composé de bâtiments érigés en briques chaulées aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles autour d’une cour rectangulaire. Le logis, assez bas, constitue la partie la plus ancienne de l’ensemble ; datant du XVIIe siècle, en briques et pierre blanche, il a été modifié dans la seconde moitié du XVIIIe siècle lorsqu’une porte et plusieurs fenêtres sont percées. Les étables datent pour leur part du XIXe siècle et conservent des soubassements en pierre, tout comme la grange en long percée d’une porte charretière en plein cintre sur laquelle s’inscrit la date de 1857, témoin des transformations de l’époque. Du côté du parvis de l’église se trouve un second portail couplé à une porte cochère.

Place Charles Morimont
1471 Loupoigne

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Classée comme monument le 29 décembre 1989

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ferme d'En-Haut à Loupoigne

En contrebas de l’église, non loin d’un moulin situé au bord de la Dyle, se trouve une des belles fermes de Loupoigne. 

La ferme d’En-Haut participe au cachet patrimonial de la place centrale du village, en face de la ferme de la Basse-Cour, seul témoin du complexe castral médiéval et de la belle église Saint-Jean-Baptiste. Cette grande ferme clôturée a été construite dans le troisième quart du XVIIIe siècle et est constituée de divers bâtiments disposés autour d’une courette pavée. On y accède par un petit porche, érigé comme le reste de l’ensemble, en briques et pierre bleue. La ferme se compose d’un corps de logis bas et double, d’une étable et de communs, agrandis et rénovés à la fin du XXe siècle. 

Comme bien d’autres complexes brabançons, la ferme d’En-Haut témoigne d’une époque où l’agriculture était la source principale de richesse et où la terre constituait le capital par excellence. La région de Genappe, située dans le plateau hennuyer-brabançon et dans le bassin de la Dyle, est caractérisée par son sous-sol sablonneux favorable à l’agriculture.

Place Charles Morimont 1
1471 Loupoigne

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Classée comme monument le 16 février 1981

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château-ferme de Liroux

La ferme de Liroux est connue comme propriété de l’abbaye de Gembloux depuis la fin du 12e siècle. Avant 1775, elle constituait une seigneurie tenue par diverses grandes familles de la région. Située dans le hameau de Sauvenière, dans lequel se trouvent plusieurs fermes, il s’agit d’un vaste ensemble en brique et pierre. 

Les divers bâtiments sont regroupés autour d’une cour pavée et sont encore en grande partie entourés de douves. Le logis, d’allure brabançonne et érigé dans le première moitié du 17e siècle, est relié à la cour par un pont de deux arches. 

À l’angle sud se trouve une tour d’entrée percée d’une porte Louis XV datée de 1761. On y aperçoit les armoiries martelées d’Alexandre de Pinchart, seigneur du lieu. 

À l’angle nord, vers les douves, subsiste une haute tour carrée. 

En face du logis s’aperçoit la ferme, construite sur un plan en U en 1764. On y accède par deux portails menant aux étables. Une volumineuse grange en long prolonge les bâtiments. Datée elle aussi du 18e siècle, elle a toutefois été remaniée au cours des deux siècles suivants. 

Au centre, on trouve trois remises à voitures accolées.

Rue de la Peau de Chien 88
5030 Sauvenière

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Classé comme monument et comme site le 20 mai 1987

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Château-ferme de Falnuée

Le territoire du village de Mazy était divisé entre trois seigneuries sous l’Ancien Régime : Mazy, Falnuée et Hermoye. Toutes trois se situaient dans le nord du comté de Namur, à la frontière avec le duché de Brabant. La seigneurie de Falnuée appartenait directement au comte de Namur jusqu’en 1626 ; elle passe ensuite entre les mains de diverses familles nobles. À cette époque, les trois seigneuries fusionnent et le siège de la seigneurie foncière est installé à Falnuée. 

C’est à cet endroit que les paysans venaient s’acquitter de leurs taxes envers le seigneur : un setier d’avoine (équivalent d’un demi-litre) et une poule à Noël ! Isolé dans la vallée de l’Orneau, le château-ferme de Falnuée est le témoin de cette riche histoire. Il s’agit d’un important quadrilatère de pierre calcaire qui s’est développé depuis le 17e siècle à partir d’un donjon du 13e siècle. L’ensemble est composé, outre de ce donjon, de l’ancien logis seigneurial, d’une chapelle castrale, d’une tourelle et de dépendances agricoles. 

La plupart des bâtiments datent des 17e et 19e siècles. Le donjon constituait au Moyen Âge une tour de guet du comte de Namur mais n’assurait pas de fonctions défensives. Il a survécu aux affres du temps et notamment aux passages dévastateurs des armées de Louis XIV dans nos régions au 17e siècle. L’ensemble est situé dans un exceptionnel site boisé qui offre un cadre historique de grande valeur. En 1987, les bâtiments ont été restaurés afin d’y accueillir un golf.

Rue Émile Pirson 55
5032 Mazy

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Classé comme monument et comme site le 29 mars 1976

Institut du Patrimoine wallon

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Ancienne grange de Dréhance

Village d’importance moyenne étiré le long d’une rue principale, Dréhance conserve quelques belles maisons et fermes, la plupart datant du 19e siècle. 

Au bord de la Lesse, des grottes ont attesté la présence de peuplades préhistoriques et livré un important matériel archéologique.

Le village en lui-même est cité dans les textes à partir du 13e siècle. Depuis la fin du 19e siècle, l’agriculture et l’élevage constituent la principale ressource. À l’entrée du village se trouve cet imposant volume de dépendances, peut-être autrefois lié à la ferme située en face. 

Cette construction en moellons de calcaire a été édifiée très soigneusement en deux temps. La grange en large proprement dite date de 1818 comme nous l’indique l’inscription présente sur une niche installée au-dessus du portail. À droite, sous la même toiture, se détachent une remise et une étable de même facture, érigées quelques années plus tard. À l’intérieur se trouve une aire centrale limitée par deux murets qui servaient à contenir les grains.

Rue de Furfooz 26
5500 Dréhance

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Classée comme monument le 29 septembre 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ferme Tout-lui-Faut à Braine-l’Alleud

Parmi ses possessions, l’ancien prieuré de Sept-Fontaines, fondé au XIIe siècle et dont la communauté fut supprimée en 1783, comptait une grande exploitation agricole située au nord de Braine-l’Alleud. 

La ferme Tout-lui-Faut, connue depuis le XVe siècle, présente un important ensemble de bâtiments des XVIIIe et XIXe siècles, héritiers d’un complexe plus ancien fortement pillé en 1575 et 1582 durant les guerres de religion. La ferme s’est tour à tour appelée « tout lui faut » ou « tout li faut », nom quelque peu ironique ou dépréciatif. 

Les bâtiments actuels ont été élevés en briques sur un soubassement de grès et s’articulent autour d’une cour polygonale dans laquelle se trouve un ancien puits, assez haut et de plan carré. Le corps d’habitation date du XIXe siècle et ne compte qu’un étage : les étables et écuries sont plus anciennes et ont, comme le reste des bâtiments, été chaulées. 

À l’entrée du domaine, sur le chemin Broctiaux et située sous un arbre, se trouve une belle potale en pierre bleue et briques dont le fût est orné d’un crucifix.

Chemin Broctiaux
1420 Braine-l’Alleud

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Classée comme monument et comme site le 22 mars 1984

Institut du Patrimoine wallon