Guy Focant

Hôtel de Ville de Charleroi

Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Beffroi inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1999

Inauguré en 1936, l’hôtel de ville de Charleroi est un monumental édifice classique aux accents Art déco réalisé selon les plans des architectes Joseph André et Jules Cézar. Il allie les marbres rouges et noirs avec le bronze, le laiton et le fer forgé.

Surmonté d’un imposant beffroi, l’édifice comprend un rez-de-chaussée et deux étages. La toiture est couronnée d’un campanile en bronze surmonté d’une lanterne. La façade principale est construite en pierre bleue et blanche. L’étage est composé d’une grande colonnade et le bâtiment surmonté d’un important attique.

L’intérieur est décoré de nombreuses statues qui visent à exalter le triomphe de la ville, sa prospérité et sa richesse industrielle. Le hall d’honneur, presque entièrement couvert de marbres, est la pièce maîtresse de la bâtisse. Seule la salle du Conseil communal contient une œuvre picturale en sept panneaux auxquels répondent sept vitraux aux armes des cantons de l’arrondissement de Charleroi.

Organisé du 11 au 13 novembre 1938 dans la salle des mariages, le premier Congrès culturel wallon est avant tout l’occasion de fêter le vingt-cinquième anniversaire de l’Assemblée wallonne, à l’origine de l’initiative. Ce Congrès n’a pas pour but d’aider à l’épanouissement ou à l’affirmation d’une culture wallonne, mais de défendre la Culture tout court. Le Congrès est au surplus wallon parce que seuls les Wallons y traitent de leurs affaires, en famille. Composé de soixante-cinq sections, le programme du Congrès est vaste et imposant (politique culturelle, science, musique, théâtre, littérature, beaux-arts, folklore, tourisme…). En marge du Congrès, des expositions et animations musicales sont proposées. Néanmoins, malgré le nombre important de communications, le Congrès rassemble peu de monde et se clôt donc sur un succès en demi-teinte. Une association culturelle wallonne, dont le siège est fixé à Bruxelles, est également créée au cours de ce Congrès.

Héritier de la Société historique pour la défense et l’illustration de la Wallonie, l’Institut Jules Destrée est né de la volonté de créer une association culturelle wallonne. Le 13 janvier 1960, la préfète du lycée de Charleroi Aimée Lemaire et quelques autres personnes parmi lesquelles Arille Carlier décident de faire renaître l’ancienne société historique sous ce nouveau vocable. La première assemblée générale, le 13 avril 1961, est l’occasion de faire le bilan d’une première année d’activités. Un nouveau comité est constitué, sous la présidence de Maurice Bologne. Actuellement, l’Institut Jules Destrée est toujours en activité, sur les bases de la réorganisation de 1987 : animation, édition et recherche. Il a notamment assuré l’édition de la monumentale Encyclopédie du Mouvement wallon dirigée par Paul Delforge.

C’est également dans la grande salle des fêtes de l’hôtel de ville de Charleroi que se tint le 16 avril 1988 à l’initiative de José Happart, dans un contexte de crise institutionnelle, le Congrès constitutif du mouvement «Wallonie, Région d’Europe», au cours duquel 1.500 à 2.000 militants revendiquèrent le transfert à la Région de nouvelles compétences significatives accompagnées des moyens financiers adéquats, qui furent en grande partie obtenues les jours suivants dans le cadre de la troisième réforme de l’État.

L’hôtel de ville de Charleroi fut donc le siège d’événements majeurs de l’histoire du Mouvement wallon, mais également le théâtre de nombreuses autres manifestations à l’occasion de réunions militantes se déroulant ailleurs à Charleroi. Le bourgmestre de Charleroi recevait, en effet, régulièrement les congressistes pour une réception d’ouverture de leur Congrès ; ce fut notamment le cas à l’occasion du Congrès de la Concentration wallonne du 17 décembre 1933, du second Congrès national wallon le 11 mai 1946, ou encore de la session extraordinaire du Congrès national wallon du 26 mars 1950.
 

Place Charles II 
6000 Charleroi

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Classé comme monument le 9 septembre 2001

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Grand-Hornu

Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial de l’UNESCO (2012)

Les premiers bâtiments du complexe sortent de terre dès 1810. Dès la fin du XVIIIe siècle, des prospections et de timides débuts d’exploitation de la houille sont entrepris sur le site. À l’époque, les terrains, essentiellement réservés à l’agriculture, appartiennent à l’abbaye de Saint-Ghislain.

Après la Révolution, une concession est attribuée à Sébastien Godonnesche, fermier des octrois de Valenciennes, qui décède dans les premières années du XIXe siècle. En 1810, en pleine période de renouveau technologique sous l’impulsion des réformes impériales, Henri de Gorge, garde-magasin des chauffages militaires originaire du Quesnoy, reprend la concession.

Le Grand-Hornu allie infrastructures minières et habitat privé des patrons et des ouvriers en faisant une cité ouvrière idéale.

Les bâtiments « miniers » s’organisent autour d’une cour ovale. Les bureaux de la direction sont couplés aux magasins et aux ateliers.

400 maisons ouvrières sont construites ; elles comprennent un séjour, une cuisine, trois chambres à l’étage, une cave et un petit jardin à l’arrière. La cité comportait également une école, un établissement de bains, une salle de danse et une bibliothèque.

Restauré à partir de 1971 par l’architecte Henri Guchez et acquis en 1989 par la Province de Hainaut, le site accueille notamment l’association « Grand-Hornu images » et le musée des Arts contemporains de la Communauté française de Belgique (MAC’s), nouvelle construction conçue par l’architecte Pierre Hebbelinck.

Rue Sainte-Louise 82 
7301 Boussu (Hornu)

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Classé comme monument le 11 mars 1993

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien charbonnage de Blegny-Mine

Bien qu’exploité dès le milieu du XVIe siècle, le site de Blegny ne conserve aucune infrastructure antérieure au milieu du XIXe siècle. Il témoigne de ce fait de l’exploitation minière de la fin de ce siècle – avec des périodes plus intenses d’extraction et donc d’aménagements d’infrastructures à la suite des deux guerres mondiales – jusqu’en 1980, date de sa fermeture définitive. 

Transformé en musée de la mine quelques mois après l’arrêt de l’exploitation, le puits Marie se distingue par un chevalement métallique dans la tradition des installations du XIXe siècle. 

La tour d’extraction de 45 m qui surplombe le puits n° 1, reconstruite à l’emplacement d’une tour précédente juste après la Seconde Guerre mondiale, fait, pour sa part, entièrement appel au béton. Outre ces deux puits et leur machinerie, un vaste triage-lavoir de type Evence Coppée, du nom d’inventeurs mondialement connus d’équipements miniers et sidérurgiques, construit entre 1942 et 1946 en briques rouges et châssis métallique, donne toute sa singularité au site. 

Les infrastructures se composent également d’ateliers et de forges, de bureaux et de deux terrils de 37 et 55 m, dont un encore équipé de son dispositif de mise à terril. Outre son importance en matière d’histoire de l’architecture industrielle, la particularité de cet ancien charbonnage est de permettre la visite de deux galeries de mine situées à 30 et 60 m sous le niveau du sol.

Ancien charbonnage de Blegny-Mine

Rue Lambert 23
4670 Blegny

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Classé comme monument et site (avec zone de protection) le 22 août 2011
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial (2012)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel de ville et beffroi de Binche

Patrimoine exceptionnel de Wallonie (hôtel de ville)
Patrimoine mondial en décembre 1999 (beffroi)

Sur la Grand-Place, la fondation de l’hôtel de ville de Binche est liée au développement économique de la cité – siège de la halle aux viandes – et à l’émergence des libertés communales, dont le beffroi constitue un autre puissant symbole. À ce titre, celui-ci a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco comme les autres beffrois de France et de Belgique. Les trois arcades du rez-de-chaussée et la base du beffroi datent du XIVe siècle. Remanié par Jacques Du Broeucq au XVIe siècle, modifié par Laurent-Benoît Dewez (vers 1770) dans le style néoclassique, l’hôtel de ville recouvre son allure initiale à la fin du XIXe siècle. Le beffroi abrite également une horloge et un carillon du XVIe siècle.

Grand Place
7130 Binche

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Classé comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon