Jo Van Hove

Château de Courtejoie

Un premier château est érigé à cet endroit au 12e ou au 13e siècle. Il était la propriété de la famille Courtejoie, seigneur de Jemeppe. Deux bâtiments voisins reliés par une construction récente forment aujourd’hui le château Courtejoie, aussi appelé château d’Olloy ou d’Oley

Au numéro 36 se trouve une bâtisse, peut-être du 15e siècle, actuellement occupée par une bibliothèque communale. Ce quadrilatère de briques et pierre calcaire était autrefois entouré de douves et est caractérisé par son très beau portail, jadis précédé d’un pont-levis. Ce portail cintré est surmonté d’une grande dalle moulurée frappée des armoiries effacées de « COVRTEIOYE » et « BOVBAY » (seuls les noms subsistent), probablement celles de Jean de Courtejoie, seigneur de Grâce-Hollogne décédé en 1623, et de son épouse Jeanne de Boubay. De part et d’autre de cette dalle, on devine d’anciennes meurtrières. 

La façade était autrefois prolongée par une tour circulaire, située à l’emplacement de la grotte Notre-Dame de Lourdes, aménagée au 19e siècle. À côté, la seconde construction affiche une belle façade de style Renaissance mosane érigée au 16e siècle, en briques, calcaire et tuffeau. 

Après avoir appartenu à la famille Courtejoie, le château passa à la famille de Lexhy, dont l’un de ses membres fut bourgmestre  de Jemeppe. Il est la propriété de la commune depuis 1963.

Rue Arnold de Lexhy 36
4101 Jemeppe-sur-Meuse

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Classé comme monument le 18 mars 1980

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancienne chapelle du château de Bouxhtay

Situées au milieu d’une prairie, non loin de la vénérable chaussée Brunehaut, se trouvent les ruines d’une ancienne chapelle castrale. Elles constituent aujourd’hui les seuls vestiges d’un ensemble architectural qui comprenait un château du début du 17e siècle et une grande ferme construite en 1359. 

L’ancienne chapelle castrale date de la même époque que cette dernière. Érigée en moellons de calcaire, tuffeau et grès houiller (trois pierres de la région), elle possédait une nef unique de style gothique. 

Parmi les éléments conservés, on compte un portail en calcaire à arc brisé orné d’un petit cul-de-lampe à motifs feuillagés. À l’est se devinent les ruines du chevet plat et, au sud, les vestiges d’une façade. 

Au début du 20e siècle, l’ensemble est abandonné et se dégrade rapidement. Le château et la ferme sont démontés, probablement vers 1900. La chapelle perd sa toiture en 1914. Les ruines sont ensuite oubliées pendant près d’un siècle avant leur classement à la fin du 20e siècle et leur mise en valeur, sur le chemin du Ravel Meuse.

Rue de la Bance
4041 Vottem

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Classée comme monument le 1er septembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Tour Pépin

Véritable cœur historique de Herstal, la place Licour a été au Moyen Âge et à l’Époque moderne le centre administratif de la seigneurie de Herstal. C’est là que se trouvait la maison des échevins, malheureusement démolie en 1902, la grange aux dîmes, le four banal, la brasserie banale et un moulin. 

On retrouve aujourd’hui quelques édifices classés de grande importance parmi lesquels l’église de la Licour et l’ancienne maison Lovinfosse. La tour Pépin fait partie de cet ensemble. Avant une campagne de fouilles entreprise dans les années 1960, beaucoup pensaient que cet édifice était lié à l’ancien palais carolingien de Herstal. L’appellation de cette tour, « Pépin », du nom de célèbres carolingiens, témoigne d’ailleurs de cette croyance. Les fouilles ont toutefois permis de comprendre que cette bâtisse n’avait pas été érigée sur les fondations du palais carolingien. Il s’agit en fait de l’unique vestige d’un ancien château détruit en 1857 et qui avait été érigé vers 1575. De style Renaissance mosane, la tour est érigée en briques et pierre calcaire et comporte des fenêtres à meneau ainsi que des chaînages d’angle. Tout comme la maison Lovinfosse toute proche, elle est caractéristique de l’architecture liégeoise du 16e siècle. À l’étage, une cheminée ornée de carreaux en faïence de Delft a été conservée. 

Inscrite depuis 2002 sur la liste de l’Institut du Patrimoine wallon, elle devrait prochainement profiter d’une restauration et d’une réaffectation.

Place Licour 13
4040 Herstal

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Classée comme monument le 17 octobre 1962

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château-ferme de Liroux

La ferme de Liroux est connue comme propriété de l’abbaye de Gembloux depuis la fin du 12e siècle. Avant 1775, elle constituait une seigneurie tenue par diverses grandes familles de la région. Située dans le hameau de Sauvenière, dans lequel se trouvent plusieurs fermes, il s’agit d’un vaste ensemble en brique et pierre. 

Les divers bâtiments sont regroupés autour d’une cour pavée et sont encore en grande partie entourés de douves. Le logis, d’allure brabançonne et érigé dans le première moitié du 17e siècle, est relié à la cour par un pont de deux arches. 

À l’angle sud se trouve une tour d’entrée percée d’une porte Louis XV datée de 1761. On y aperçoit les armoiries martelées d’Alexandre de Pinchart, seigneur du lieu. 

À l’angle nord, vers les douves, subsiste une haute tour carrée. 

En face du logis s’aperçoit la ferme, construite sur un plan en U en 1764. On y accède par deux portails menant aux étables. Une volumineuse grange en long prolonge les bâtiments. Datée elle aussi du 18e siècle, elle a toutefois été remaniée au cours des deux siècles suivants. 

Au centre, on trouve trois remises à voitures accolées.

Rue de la Peau de Chien 88
5030 Sauvenière

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Classé comme monument et comme site le 20 mai 1987

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Château-ferme de Falnuée

Le territoire du village de Mazy était divisé entre trois seigneuries sous l’Ancien Régime : Mazy, Falnuée et Hermoye. Toutes trois se situaient dans le nord du comté de Namur, à la frontière avec le duché de Brabant. La seigneurie de Falnuée appartenait directement au comte de Namur jusqu’en 1626 ; elle passe ensuite entre les mains de diverses familles nobles. À cette époque, les trois seigneuries fusionnent et le siège de la seigneurie foncière est installé à Falnuée. 

C’est à cet endroit que les paysans venaient s’acquitter de leurs taxes envers le seigneur : un setier d’avoine (équivalent d’un demi-litre) et une poule à Noël ! Isolé dans la vallée de l’Orneau, le château-ferme de Falnuée est le témoin de cette riche histoire. Il s’agit d’un important quadrilatère de pierre calcaire qui s’est développé depuis le 17e siècle à partir d’un donjon du 13e siècle. L’ensemble est composé, outre de ce donjon, de l’ancien logis seigneurial, d’une chapelle castrale, d’une tourelle et de dépendances agricoles. 

La plupart des bâtiments datent des 17e et 19e siècles. Le donjon constituait au Moyen Âge une tour de guet du comte de Namur mais n’assurait pas de fonctions défensives. Il a survécu aux affres du temps et notamment aux passages dévastateurs des armées de Louis XIV dans nos régions au 17e siècle. L’ensemble est situé dans un exceptionnel site boisé qui offre un cadre historique de grande valeur. En 1987, les bâtiments ont été restaurés afin d’y accueillir un golf.

Rue Émile Pirson 55
5032 Mazy

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Classé comme monument et comme site le 29 mars 1976

Institut du Patrimoine wallon

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Château d'Aigremont

Siège d’une forteresse redoutable, le site d’Aigremont est à la fin du Moyen Âge la possession de Guillaume de la Marck, puissant seigneur en lutte avec le prince-évêque Jean de Hornes. Le site est acquis en 1717 par Mathias Clercx, chanoine de la cathédrale de Liège, afin d’y ériger une nouvelle demeure de plaisance. 

Le château actuel a ainsi été bâti entre 1717 et 1725 dans le pur style de l’architecture liégeoise du 18e siècle. Situé sur un rocher abrupt dominant la Meuse, l’édifice est précédé d’une cour d’honneur. 

À l’est de celle-ci se trouvent des jardins à la française. La façade principale est surmontée d’un fronton triangulaire décoré d’une horloge. 

De l’autre côté, la façade arrière adopte la même disposition. Le fronton de celle-ci est décoré des armoiries des Clercx. 

L’intérieur somptueux du château contraste avec la sobriété de l’extérieur. La vaste cage d’escalier est ornée de nombreuses peintures murales à l’italienne, dans l’esprit typiquement baroque. Elles offrent un foisonnement de représentations aux sujets mystérieux et légendaires. Le hall et la cage d’escalier ont été reconnus patrimoine exceptionnel. 

Entre le château et ses jardins se trouve une petite chapelle baroque construite en 1725. Dédiée à saint Mathias, elle possède une belle façade décorée d’un chronogramme datant la construction. On y trouve également une niche abritant une statue du saint patron de l’édifice et, au sommet, les armoiries polychromes de Mathias Clercx. 

De l’autre côté, en contrebas, se situe l’ancienne ferme domaniale.

Rue du Château 12
4400 Les Awirs

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Classé comme monument et comme site le 16 janvier 1978

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de la Châtaigneraie

Cette ancienne gentilhommière a été construite entre 1830 et 1840 par François Chefnay-Demet, bourgmestre de Ramet. Érigé en briques et calcaire mêlant différents styles anciens d’architecture, le château est caractérisé par sa haute tour crénelée accolée à la façade côté jardin. 

L’accès se fait par un haut porche surmonté d’un balcon. La toiture est ornée de trois lucarnes à degrés terminées par de belles girouettes. 

La bâtisse se situe dans un beau parc arboré et est aujourd’hui la propriété de la commune de Flémalle. Le parc, établi à flanc de coteau, est constitué de larges surfaces gazonnées plantées d’arbres. Son attrait principal est la plantation en ligne de dix vieux châtaigniers formant un spectaculaire ensemble végétal qui a donné son nom à l’ensemble. Ceux-ci, plantés lors de la création du parc au milieu du 19e siècle, ont aujourd’hui plus de cent cinquante ans. 

Devenu espace d’exposition en 1979, le château est transformé en vaste lieu culturel dès 1984. Il abrite depuis lors le Centre wallon d’art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ni musée ni galerie, la Châtaigneraie est un espace dédié à la promotion des jeunes artistes de la Région et propose de nombreuses activités diverses et variées. 

Le château abrite également l’espace Marceau Gillard, sculpteur de la région décédé en 1987. Le très beau parc accueille lui aussi ponctuellement des expositions d’œuvres d’art.

Chaussée de Ramioul 19
4400 Ivoz-Ramet

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Classé comme site le 21 avril 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Ramet

Entouré d’eau et surplombant la route nationale, le château de Ramet appartenait aux de Fassin aux 17e et 18e siècles. Sa basse cour, placée plus haut que lui, forme un second quadrilatère au sud des douves. 

Le château est une massive bâtisse rectangulaire flanquée d’une forte tour circulaire à l’ouest. Il est le fruit de plusieurs campagnes de constructions et de divers remaniements. On trouve ainsi deux premiers niveaux bâtis en moellons de grès et de calcaire du 17e siècle, sur un soubassement remontant au 13e siècle. 

Le troisième niveau a été élevé en briques en 1724 comme l’indique une date présente sur la girouette de la tour. On retrouve de nombreux éléments décoratifs typiques de l’architecture castrale : lucarnes, meurtrières, frises dentées… Un solide pont enjambe les douves et mène à la basse cour. Celle-ci se compose de bâtiments construits en briques et calcaire aux 17e et 18e siècles. Ces constructions sont dominées par une tour-porche centrale surmontée d’un lanternon décoré d’une horloge. La ferme a été récemment restaurée. 

L’ensemble est aujourd’hui un domaine privé qui ne se visite pas.

Chaussée de Ramet 34
4400 Ivoz-Ramet

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Classé comme monument et comme site le 17 février 1984

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Hautepenne

Implanté dans un site boisé et escarpé, le site de Hautepenne constitue un ensemble qui ne manque pas de charme. Le château est campé sur une assiette cernée de hauts murs et bordé d’un jardin en terrasses. 

L’édifice actuel a été construit sur un plan en L aux 17e et 18e siècles. Il vient se greffer à un donjon probablement construit vers 1330 par Lambert de Harduemont, premier seigneur de Hautepenne. Cette haute tour de cinq niveaux a été bâtie en grès et est coiffée d’un bulbe polygonal. 

De style Renaissance mosane, le logis du 18e siècle donne sur une première cour. On accède à une seconde cour par un beau portail. En retour d’angle se trouve une seconde aile de style Louis XV érigée au 18e siècle à la demande du duc d’Arenberg dont la famille fut propriétaire des lieux entre 1752  et 1892. Celle-ci a été bâtie en briques peintes et calcaire. 

Au nord du château se trouvent les dépendances, elles aussi datées du 18e siècle. Elles sont encadrées de quatre tours carrées en brique protégeant l’entrée. À cause de son appartenance à une famille allemande (le duché d’Arenberg se trouve en Allemagne, non loin de la frontière luxembourgeoise), le château a été mis sous séquestre par l’État belge en 1919. Cette situation perdura jusqu’au rachat de l’ensemble en 1926 par Antoine France. Le domaine se trouve toujours dans sa famille et constitue une propriété privée qui ne se visite pas.

 

Rue Hautepenne 6
4400 Gleixhe

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Classé comme monument et comme site le 31 août 1984

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Chokier

Situé à l’aplomb d’un rocher dominant la Meuse, le château de Chokier était une des places fortes liégeoises au Moyen Âge. Il passe entre diverses mains sous l’Ancien Régime avant d’échoir à la famille de Berlo entre 1639 et 1800.

L’édifice actuel a été construit dans la seconde moitié du 18e siècle et a perdu son aspect de forteresse pour devenir un château de plaisance. Celui-ci est construit sur un plan en U ouvert au nord vers des jardins potagers et des terrasses. Du côté de l’aile ouest subsiste une tour circulaire datant de la fin du Moyen Âge. 

La façade côté Meuse est la plus impressionnante : constituée de sept travées, elle est surmontée d’un fronton triangulaire aux armes de la famille de Berlo datant de 1788. 

Napoléon y fait un bref passage lorsqu’il se rend dans le département de l’Ourthe en 1811. Le château de Chokier appartenait alors au général comte Louis-Henri Loison. Brillamment victorieux au cours des campagnes de la République et de l’Empire, il est à deux reprises commandant de la 25e division militaire établie à Liège. Sous la République, il se trouve à la tête des troupes qui dévastent l’abbaye d’Orval. Il participe entre autres sous l’Empire à la bataille d’Austerlitz et aux campagnes du Portugal et de Russie. 

Titré comte d’Empire en 1810, il meurt sur ses terres de Chokier le 30 décembre 1816. Ses descendants vendent le site en 1867 à la famille Clercx, déjà propriétaire du château d’Aigremont tout proche. Ces derniers vendirent à leur tour le bien à un industriel liégeois. Le château est entouré d’un beau parc dans lequel se trouve notamment l’ancienne ferme castrale datant du 17e siècle. L’ensemble est aujourd’hui une propriété privée qui ne se visite pas.
 

Chemin du Vieux Château
4400 Chokier

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Classé comme monument et comme site le 23 janvier 1970

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