Guy Focant (SPW)

Château de Vonêche

Partie intégrante du site des cristalleries impériales de Vonêche, le château est une des plus belles réalisations construites sous l’Empire conservées sur le territoire wallon. Achevé en 1806, il est habité par le propriétaire des cristalleries jusqu’en 1844 avant d’être vendu au comte Félix Cornet de Ways-Ruart qui crée un parc et l’orangerie. 

De style Louis XVI, le château est érigé en brique enduite et calcaire sur deux niveaux de neuf travées. La façade principale est largement ouverte et dotée en son centre d’un portail mouluré en plein cintre. L’édifice est également caractérisé par son imposante toiture à la Mansart, ponctuée de trois niveaux de lucarnes dont celles du bas éclairent un étage mansardé. Au centre, un belvédère garni de balustrades en bois et surmonté d’une couverture bulbeuse coiffe le sommet de cette toiture.

Rue Le Parc
5570 Beauraing

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Frédéric MARCHESANI, 2014

G. Focant - SPW Patrimoine

Château de Sombreffe

Le château de Sombreffe est un château fort de plaine, autrefois entouré de douves. Il faisait partie d’une importante ligne de défense qui séparait le comté de Namur et le duché de Brabant. Il est entouré d’une vaste esplanade fortifiée autrefois flanquée de huit ou neuf tours circulaires. L’imposant donjon-porche se situe au centre ; il est composé de trois niveaux surmontés d’une flèche pyramidale. 

Aujourd’hui transformé en exploitation agricole, le site comprend également un châtelet à deux tours et une partie des murailles ponctuées de deux tourelles. Au cours de la bataille de Ligny, il est réquisitionné par l’armée prussienne afin d’y installer l’état-major du 2e corps de l’armée commandé par le lieutenant-général Von Pirch. Le château sert aussi d’ambulance à partir du 16 juin 1815.

 

Rue du Château 1
5140 Sombreffe

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Frédéric MARCHESANI, 2014

F.-E. de Wasseige

Château de Solre-sur-Sambre

Ancien siège d’une seigneurie tenue par les Barbençon, pairs du Hainaut, la terre de Solre-sur-Sambre connut une histoire mouvementée à la fin du Moyen Âge. Accusé d’avoir comploté contre Philippe le Bon, le seigneur fut condamné et exécuté en 1480. Sa terre fut confisquée par le duc de Bourgogne et rachetée par son chambellan Antoine de Croÿ. 

Le château fort de Solre-sur-Sambre est situé en contrebas du village actuel, dans une plaine marécageuse irriguée par la Thure. La forteresse fut érigée dans le but de protéger le comté face à une enclave de la principauté de Liège et est encore de nos jours un des rares témoins conservés de l’architecture militaire de l’ancien comté de Hainaut. Les travaux furent achevés en 1486 par le nouveau seigneur de Solre, Jean Carondelet, grand chancelier de l’empereur Maximilien Ier.

La forteresse fut érigée dans le but de protéger le comté de Hainaut face à une enclave liégeoise. Bien que remanié par la suite, le plan de la forteresse reste cohérent : le donjon-porche du XIIIe siècle en constitue le point de départ et se dressait seul à l’origine au bord de la rivière. Au XIVe siècle, suivant le tracé de l’ancienne basse-cour, une enceinte de 48 m sur 43 épaulée par quatre tours d’angles vint renforcer la défense du château. L’ensemble est entouré d’un fossé, toujours inondé par la Thure actuellement. Le donjon se vit alors intégré dans le circuit défensif, au même titre que les autres tours de l’édifice. Tous sont reliés par des courtines crénelées et hourdées reposant sur des arcades en plein cintre dont certaines sont conservées à l’ouest. Au même moment, un nouveau logis seigneurial fut aménagé et une chapelle castrale, aujourd’hui disparue, fut édifiée. 

À l’Époque moderne, le confort de la bâtisse prima sur son rôle défensif, les frontières des États médiévaux ayant depuis longtemps été redessinées. Le bel étage du donjon fut transformé en salon d’apparat, l’aile frontale ouverte sur l’extérieur.

Le château abrite le général Drouet d’Erlon dans la nuit du 14 au 15 juin 1815, avant la bataille des Quatre-Bras. Né à Reims en 1765, il prend part aux guerres de la Révolution entre 1792 et 1794. Pendant les campagnes de l’Empire, il combat entre autres à Austerlitz. Napoléon le fait comte d’Erlon le 28 janvier 1809. Au moment de la campagne de 1815, il est nommé commandant du 1er corps d’observation à l’armée du Nord le 6 avril puis est nommé pair de France le 2 juin. Bien que présent dans la région, il ne prend part ni à la bataille de Ligny, ni à la bataille des Quatre-Bras, mais bien à celle de Waterloo, au cours de laquelle il s’empare de la ferme de la Haie Sainte. Après la défaite, il est proscrit et se réfugie à Munich et Bayreuth. Il est condamné à mort par contumace le 10 août 1816, mais est amnistié à l’occasion du sacre de Charles X le 25 mai 1825. Nommé maréchal de France le 9 avril 1843, il meurt à Paris le 25 janvier 1844 et est enterré dans sa ville natale.

Rue du Château-Fort
6560 Erquelinnes

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Frédéric MARCHESANI, 2014

G. Focant - SPW Patrimoine

Château du Roeulx

Domaine ecclésiastique depuis le XIe siècle, Le Roeulx entra dans les possessions d’un seigneur laïc en 1174. La localité fut dotée d’une enceinte fortifiée en 1242 et poursuivit son autonomie par rapport au pouvoir religieux. La première mention d’une forteresse remonte au XIIe siècle, lorsque le seigneur Eustache du Roeulx, petit-fils du comte Baudouin II, érigea une maison forte. Après l’extinction de la race des Eustache en 1337, le château et la seigneurie retournent dans les possessions du comte de Hainaut. Le Roeulx, devenue entre temps une des douze pairies du comté de Hainaut, fut cédée par la comtesse Jacqueline de Bavière en engagère en 1432 à Antoine de Croÿ, grand chambellan du duc de Bourgogne. Cette illustre famille détint la seigneurie jusqu’à la fin de l’Ancien Régime et y construisit notamment un important château. En 1530, Le Roeulx fut érigée en comté par Charles Quint. Profondément ravagé par les troupes du roi de France Henri II en 1554, le château fut reconstruit par Adrien de Croÿ avant d’être rapidement détruit par un grave incendie. Réparé plusieurs fois par la suite, il fut toutefois profondément remanié en 1740 à la demande du duc Ferdinand de Croÿ qui lui donna sa configuration actuelle. 

Le château témoigne de la richesse et de l’importance de la famille au sein de l’État. Les Croÿ ont au cours des siècles joué des rôles de premier plan et occupé des fonctions de prestige dans les hautes sphères du duché de Bourgogne, des Pays-Bas espagnols et autrichiens et de l’Empire au sens plus large. L’aile d’entrée témoigne de cette importance : le fronton richement décoré aux armes des Croÿ est surmonté d’une toiture à l’impériale, elle-même dominée par une couronne du Saint-Empire, en plomb. Cette couronne se retrouve également dans les armes de la famille et rappelle que ses membres avaient été élevés au rang de princes du Saint-Empire.

Chaussée de Soignies 17
7070 Le Roeulx

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Château de Rixensart

Reconnu patrimoine exceptionnel de Wallonie, le château de Rixensart a été construit au XVIIe siècle en lieu et place d’un donjon du XIIIe siècle. Érigé en style traditionnel en brique et pierre blanche, il est composé d’une avant-cour, d’un quadrilatère flanqué de tours d’angles et de l’église paroissiale Sainte-Croix, ancienne chapelle castrale. 

L’accès à l’ensemble se fait par une tour-porche qui mène dans la cour, vers l’entrée principale du château, ornée d’un portail de style baroque. À l’intérieur sont conservées des armes ramenées par le savant Monge de sa participation à l’expédition d’Égypte.

 

Rue de l'Eglise 40
1330 Rixensart

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Guy Focant (SPW)

Château de Longchamps

Siège d’une seigneurie d’Ancien Régime, propriété à la fin du Moyen Âge de Fastré de la Neuville, dit de Longchamps, le château reste dans cette famille jusqu’au début du XVIIIe siècle. En 1710, Marie-Françoise de Longchamps lègue la propriété à sa fille Marie-Catherine qui vient d’épouser Waltère de Sélys ; le bien passe donc dans l’apanage de la famille de Sélys-Longchamps. Au début du XIXe siècle, Michel-Laurent de Sélys-Longchamps confie la construction d’un nouveau château à l’architecte parisien Aimé Dubois. L’entrepreneur liégeois Duckers et le sculpteur figuriste parisien Mongin sont chargés de la réalisation. Michel-Laurent de Sélys-Longchamps est une figure du régime français. Député du département de l’Ourthe, maire de Liège, il poursuit sa carrière en France en tant que juge au tribunal de première instance de la Seine et au Sénat conservateur.

Considéré comme la plus belle réalisation Empire de Wallonie, le château de Longchamps est précédé d’une drève de chênes et de peupliers et est entouré d’un vaste parc composé d’arbres remarquables. Les bâtiments de la nouvelle demeure sont construits sur un plan en L autour d’une cour. La façade principale de deux niveaux et sept travées est percée en son centre d’un portique en serlienne (voûte en berceau plein cintre s’appuyant sur une double paire de colonnes ioniques) décoré de deux médaillons portant les initiales SL entrelacées. Le tout est surmonté d’un balcon situé à hauteur du second niveau.

L’intérieur de la tente napoléonienne du château de Longchamps. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La façade ouest, similaire bien que composée de quatre travées, est flanquée d’un petit pavillon rectangulaire qui ajoute une touche d’originalité à l’ensemble. Véritable témoin de l’histoire de son temps, il est construit sur le modèle d’une tente de bivouac de l’armée napoléonienne utilisée au cours de la campagne d’Égypte. Ses faces latérales sont percées de deux portes-fenêtres à encadrement de stuc imitant des tentures drapées.

La décoration intérieure du château constitue un exceptionnel ensemble de style Empire. On y trouve notamment un grand salon orné de pilastres corinthiens et décoré de guirlandes retenues par des torches enrubannées. La salle à manger est parée de faux-marbre et décorée d’une frise de palmettes et d’une frise en grisaille comportant des putti. La salle de billard imite elle aussi la tente de Napoléon ; elle est ornée de fausses draperies rythmées par des pilastres et des frises d’arceaux trilobées. Les chambres sont ornées de stucs et de papier peint d’époque. La totalité du château et de ses dépendances ont été classés comme monument, site et ensemble architectural le 4 février 2014.

Rue Edmond de Selys-Longchamps 112
4300 Borgworm

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Château de l'Escailles

Autrefois enclavée dans la seigneurie hennuyère de Fayt, l’ancienne terre franche de l’Escailles est attestée depuis le XIVe siècle et relève du duché de Brabant. Le château actuel a été construit vers le milieu du XVIIIe siècle et se présente sous la forme d’un double corps de logis en U édifié en briques peintes, calcaire et grès. La façade arrière s’ouvre sur un grand parc et un étang au bord duquel se trouve une pierre commémorative du passage en 1739 de l’archiduchesse Marie-Élisabeth, gouvernante des Pays-Bas autrichiens. Née à Linz le 12 décembre 1680 et fille de l’empereur du Saint-Empire Léopold Ier, elle est nommée gouvernante des Pays-Bas en 1725 par son frère, l’empereur Charles VI (1711-1740). Elle fit agrandir le château de Mariemont, où elle décéda le 26 août 1741. 

Le château de l’Escailles est aujourd’hui une propriété privée et n’est pas accessible à la visite.

7170 Fayt-lez-Manage

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Château de la Vaulx-Renard

Le château et la ferme de la Vaulx-Renard témoignent de l’importance de la famille des la Vaulx-Renard, seigneurs du lieu. Ce siège d’une ancienne seigneurie foncière relevant en fief de la Cour féodale de Stavelot depuis 1343 est un imposant ensemble semi clôturé construit aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Les seigneurs de la Vaulx-Renard étaient officiers héréditaires de la cour de justice du ban de Roanne et certains se sont illustrés comme podestats ou maréchaux des troupes de la principauté. Propriété des moines de l’abbaye de Stavelot en 1763 puis revendu à un particulier en 1793, le domaine est aujourd’hui une importante exploitation agricole située dans un vaste domaine privé dont les bâtiments sont séparés du château par des murs de clôture. 

La ferme et le château conservent chacun une trace de l’ancienne principauté abbatiale. Le château, ancienne maison seigneuriale construite en 1571, présente dans son immense âtre une crémaillère et une taque de fonte ouvragée datée de 1718 sur laquelle figurent un loup et la crosse de saint Remacle, emblèmes stavelotains. La ferme, qui date de la fin du XVIIe siècle, fut en partie agrandie en 1779 par les moines de Stavelot comme l’attestent deux girouettes en fer forgé représentant un loup gravé de cette date et rappelant la fin des travaux.

La Vaulx Renard
4987 Stoumont

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Château de la Tour et l'église Saint-Hubert

La seigneurie d’Esneux était une des sept seigneuries au-delà des bois du duché de Limbourg, la plus importante d’entre elles. Son territoire était bien supérieur à celui de la commune actuelle et comportait plusieurs enclaves. Esneux appartenait avant 1140 à la famille de Duras puis passa entre divers mains avant d’être engagée à la famille d’Argenteau au XIVe siècle. Cette famille resta propriétaire de la seigneurie jusqu’en 1787 et éleva la terre en comté. Esneux possédait sa cour de justice, qui relevait de la Haute Cour de Limbourg, et une cour féodale pour ses arrière-fiefs.

La pierre tombale de Guillaume d’Argenteau dans le porche de l’église Saint-Hubert d’Esneux. Photo de 1942 © KIK-IRPA, Bruxelles

Les sires d’Argenteau, comtes d’Esneux, possédaient une maison forte sur leurs terres. Le château de la Tour, siège du comté, barrait le passage entre l’Ourthe et la colline et défendait ainsi les positions du duché au sud de ses territoires. Aujourd’hui privé de sa cour intérieure, l’ensemble ne conserve plus que l’aile d’habitation construite entre les XVIe et XVIIIe siècles en moellons de grès et en calcaire. Le bâtiment est caractérisé par une toiture à la Mansart percée de lucarnes et par une tourelle d’angle en échauguette de construction récente (1931) avec remploi d’éléments divers parmi lesquels une dalle funéraire d’un enfant d’Argenteau du XVe ou du XVIe siècle. Au nord se trouve la partie la plus ancienne du château millésimée 1582 ; la façade est est ornée de deux dalles armoriées de Guillaume II d’Argenteau et Jeanne d’Autel. De la tour qui donna son nom au château et qui fut détruite par une crue de l’Ourthe au XVIe siècle, nous ne conservons rien.

L’église Saint-Hubert d’Esneux compte quant à elle plusieurs monuments funéraires parmi lesquels la dalle funéraire de Guillaume d’Argenteau et de ses deux épouses, datant de la première moitié du XVIe siècle. Située au mur dans le porche, elle a été taillée dans le calcaire de Meuse. On y trouve également la dalle de Gilles Martin Stassart, maïeur du ban de Sprimont (†1687).

Avenue Montéfiore, 29
4130 Esneux

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Château de la Tour de Grand-Manil

Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, Grand-Manil faisait partie du comté de Gembloux. La première mention de la terre de Grand-Manil remonte au début XIe siècle ; elle fut acquise par l’abbaye de Gembloux à la fin du siècle. L’abbé-comte de Gembloux y exerçait la haute justice.

Au sud du village, un grand parc emmuraillé abrite le château de la Tour qui, à l’origine, faisait partie du système de défense du duché de Brabant face au comté de Namur. Le donjon, probablement érigé en moellons de grès au XIIe ou XIIIe siècle sur plan carré comporte trois niveaux, dont le dernier est surmonté d’une haute toiture d’ardoises. Le porche est orné des armoiries de Guillaume Salmier, capitaine d’une compagnie d’infanterie wallonne, également présentes au-dessus de la porte de la maison du bailli à Gembloux.

5030 Grand-Manil (Gembloux)

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Ne se visite pas (propriété privée)

Frédéric MARCHESANI, 2013