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Ancienne maison Pierre Soumagne

Cet important immeuble du premier quart du 18e siècle érigé en briques et calcaire présente sa façade principale sur la rue Jules Cerexhe. La façade-pignon de la rue de la Régence est prolongée par une porte cochère dont le linteau est gravé du chronogramme MDCCXXV (1725) et des initiales PS de Pierre Soumagne, premier propriétaire du lieu. 

Dans la première moitié du 18e siècle, plusieurs industriels s’installent le long d’un chemin qui allait devenir en quelques décennies une des principales rues de Hodimont. À cette époque, ce bourg du duché de Limbourg est séparé de Verviers et de la principauté de Liège par un simple ruisseau. Cette situation devient avantageuse pour les industriels qui viennent chercher la taxation moins lourde du duché de Limbourg et des Pays-Bas autrichiens. 

Cette ancienne « rue Neuve », depuis rebaptisée rue Jules Cerexhe, possède encore un grand nombre de demeures construites entre 1700 et 1750 ; elles témoignent de l’essor économique de la région verviétoise et de la montée de la classe sociale des drapiers, qui voulait donner un certain éclat à ces constructions, tout du moins en façade ! 

La rue compte ainsi sept édifices classés et d’autres dignes d’intérêt. À proximité de l’ancienne maison Soumagne se trouvent « les burettes », œuvre de Serge Gangolf et qui est une des nombreuses fontaines de la ville de Verviers, capitale wallonne de l’eau.

Rue Jules Cerexhe 78-80
4800 Verviers

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Classée comme monument le 24 février 1981

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Ancien hôtel Édouard de Biolley

Proche de l’hôtel de Raymond de Biolley (aux numéros 28-34 de la même place), cette belle demeure fut la propriété de son frère Édouard de Biolley (1799-1851), titré vicomte en 1843 comme son frère. 

Constructeur du pittoresque château des Mazures à Pepinster, membre d’une incontournable famille verviétoise, profondément catholique et paternaliste, il réside dans cet immeuble datant vraisemblablement de la seconde moitié du XVIIIe siècle, de style Louis XV, érigé en briques et calcaire. 

La demeure fut profondément remaniée dans les premières années du XIXe siècle en style Empire : cette rénovation voit l’ajout d’une terrasse et d’un balcon, d’un troisième étage et d’une nouvelle travée à droite. Celle-ci est caractérisée par un portail abritant une entrée latérale. On sait que deux sphinx, aujourd’hui disparus, ornaient autrefois la façade. 

En 1879, deux religieux allemands y ouvrent un pensionnat pendant quelques mois ; le mobilier est ensuite racheté par la ville afin de l’utiliser pour la nouvelle école normale installée en ces lieux, qui l’occupe jusque dans l’entre-deux-guerres. 

La maison connait ensuite diverses affectations : immeuble à appartements, atelier de bobinage électrique, centre psycho-médico-social et local scout dans les caves avant d’être incorporée en 1960 aux biens de l’institut Sainte-Claire tout proche auquel il appartient encore aujourd’hui.

Place Sommeleville 8
4800 Verviers

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Classé comme monument le 12 février 1981

Institut du Patrimoine wallon

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Bureau d'octroi de la rue de la Grappe, à Verviers

En juillet 1803, la municipalité de Verviers décide d’appliquer la loi du 19 mai 1802 qui lui permet d’établir un bureau public de pesage, mesurage et jaugeage, autrement dit un bureau d’octroi. L’autorisation officielle parvient à la mairie le 21 avril 1804, et le système est inauguré le 21 mai suivant. La ville conclut également un partenariat avec la municipalité toute proche de Hodimont afin de mettre la perception des taxes en commun. 

Sous le régime français, six bureaux d’octroi sont édifiés sur le territoire des deux communes. Le bureau central se trouve dans le couvent des Sépulcrines, qui sera ensuite transformé en collège impérial en 1807, lequel donnera son nom à la rue du Collège et dont ne subsiste aujourd’hui que la chapelle Saint-Lambert. 

Actuellement, il ne reste que deux témoins, dont celui-ci, érigé dans la rue de la Grappe sous le régime hollandais, probablement vers 1820. De style néoclassique, il s’élève sur deux niveaux et possède une sorte de vestibule formé de pilastres et de colonnes soutenant trois arcs. Ce portique précède la façade ouverte de fenêtres, au premier niveau, et de baies en forme de demi-lune, au second étage. L’ensemble est fermé par une grille en fer forgé qui protège une petite cour. Sa restauration s’impose.

L'autre témoin de ces bureaux d'octroi se trouve boulevard des Gérardchamps, à Verviers également.

L’octroi

Aboli le 19 février 1791 par l’Assemblée nationale, l’octroi est une taxe créée sous l’Ancien Régime dont devait s’acquitter tout qui souhaitait entrer dans les murs d’une ville. Les finances de l’État sont toutefois toujours aussi désastreuses après la Révolution, et de nombreuses villes accumulent rapidement un déficit important. L’octroi est donc progressivement rétabli sous le Directoire pour subvenir aux besoins des communes, des hôpitaux et des hospices. Il est rétabli par le gouvernement par les lois des 18 octobre et 1er décembre 1798. 

Cette taxe locale frappe les boissons, le bétail, le bois, le fourrage et les produits alimentaires. Malgré le fait que l’octroi constitue la source principale de revenus de la municipalité, il est extrêmement impopulaire. La mesure se poursuit pendant quelques décennies et est supprimée en Belgique en 1860. En France, l’octroi ne disparaît officiellement qu’en 1948.

Rue de la Grappe 42
4800 Verviers

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Classé comme monument le 30 septembre 1982

Institut du Patrimoine wallon

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Maison Ma Campagne

Cet immeuble érigé sur le territoire de la ville de Verviers se trouve aux confins de l’entité de Stembert, près du quartier de Mangombroux. 

Cette petite rue en pente, étroite et pittoresque, se situe entre ville et campagne, d’où son nom actuel (pendant longtemps, cette artère s’est appelée rue de Mangombroux). 

Cette habitation a été construite au début du XIXe siècle, sans doute comme seconde résidence campagnarde d’une famille verviétoise. L’ensemble, plutôt élégant, est de style néoclassique, en briques et calcaire, avec des étages de hauteur dégressive. La maçonnerie arrière laisse supposer que cette construction fut peut-être précédée d’un bâtiment antérieur qui aurait été considérablement agrandi et transformé au début du XIXe siècle.

Rue Ma Campagne 297-299
4800 Verviers

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Classée comme monument le 13 octobre 1980

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Marché au Beurre

Face à l’hôtel de ville et au perron se trouve une habitation néoclassique en briques et calcaire, précédée d’un haut perron et datant des alentours de 1800. Cette petite portion de la place du Marché était jadis surnommée « marché au Beurre » car c’est à cet endroit que les marchands de beurre et d’œufs se tenaient autrefois les jours de marché. 

À droite, les maisons forment un ensemble charmant de la seconde moitié du 18e siècle alors que le style du centre culturel, à gauche, détonne quelque peu au sein de la place. La butte de l’hôtel de ville connaît une première implantation humaine à l’époque gallo-romaine. Au Moyen Âge, un village s’y installe et se développe tout autour. 

Aujourd’hui, il reste le pôle central de la ville avec la maison communale qui domine tout le paysage. Cette place se trouvait à la croisée des chemins menant de Limbourg à Liège et de Stavelot à Maestricht. De nombreuses constructions anciennes classées se trouvent dans le voisinage direct de la place.

Place du Marché 7
4800 Verviers

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Classé comme monument le 16 février 1981

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Maison des amis de la Fagne, rue Bouxhate 3

En plein cœur du quartier populaire de Sécheval se trouve ce petit bâtiment tout de guingois qui montre bien ce qu’était l’allure et le gabarit des maisons modestes dans le Verviers d’autrefois, depuis la fin du Moyen Âge jusqu’au 17e siècle. La façade oblique épouse le tracé de la ruelle d’angle, son rez-de-chaussée est fort bas et l’ensemble est constitué de pans-de-bois quadrillés et irréguliers qui témoignent de réparations et d’agrandissements successifs. 

Au niveau du sol se trouvent encore des bornes de protection de la bâtisse contre les heurts des charrettes. Toutes ces caractéristiques témoignent de l’ancienneté de la construction qui a longtemps abrité les « amis de la Fagne » dont elle garde le nom. Fondée en 1935, cette association a pour but de protéger et faire connaître les Hautes Fagnes.

Rue Bouxhate 3
4800 Verviers, Belgique

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Classée comme monument le 28 janvier 1981

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Ancienne maison de Bonvoisin

Ce bel ensemble construit probablement entre 1727 et 1735 appartenait à Pierre de Bonvoisin, fabricant de draps et teinturier, un des plus anciens installés à Hodimont. 

Le site se présente sous la forme de trois bâtiments disposés en U : deux maisons donnant sur la rue Jules Cerexhe et la rue Pétaheid reliées par une annexe qui laisse place à une petite cour. Le site est encore aujourd’hui important car le bâtiment industriel a été conservé à l’arrière de la demeure patronale. 

Avant la Révolution industrielle, la plupart des opérations de fabrication des draps étaient effectuées à domicile. Le site de Bonvoisin est un des rares témoins de la transition entre le travail à domicile et celui en atelier. Bien qu’imbriqué dans le corps de logis, l’atelier à l’arrière en est toutefois distinct. Sous la corniche de la façade de la rue Jules Cerexhe, on découvre quatre petites ouvertures, vestiges d’une lucarne monte-charge disparue. 

En 1978, la famille de Bonvoisin fit don des immeubles à la ville de Verviers, à charge pour elle de les restaurer pour y abriter un espace muséal. C’est toutefois la Région wallonne qui prit l’initiative en 1994 de réhabiliter les lieux. En 2004 fut ainsi inaugurée la « maison de l’eau », nouvel outil touristique complémentaire de son voisin proche, le centre touristique de la laine et de la mode, installé dans l’ancienne usine Bettonville (30, rue de la Chapelle).

Rue Jules Cerexhe 86 et rue Pétaheid 15-17
4800 Verviers

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Classée comme monument le 13 mars 1981

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Crucifix "de la Bourse"

Les nombreuses croix et potales de la région verviétoise attestent de la culture chrétienne qui est à la base de notre civilisation occidentale. Au cœur de la ville, deux Christ sont classés parmi lesquels celui-ci, dit « de la Bourse », daté de 1841. Il a été restauré en 1996 à l’initiative de l’asbl « les défenseurs de la Croix et du patrimoine chrétien ». Cette intervention a permis de découvrir une signature dans l’extrémité inférieure des plis du pagne du Christ. On peut y lire « F.J. de Tomba », référence à une famille de sculpteurs liégeois, celle de François et Alphonse de Tombay ; un manque de place pourrait être à l’origine de l’absence de la dernière lettre. Cette lignée de sculpteurs produisit, entre 1747 et 1918, de nombreuses sculptures de Christ et de statues que l’on retrouve notamment à Herstal, Jehanster ou encore Vyle-et-Tharoule.

Rue Xhavée 2

4800 Verviers

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Classée comme monument le 6 avril 1981

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Orgues de l'église Saint-Jean-Baptiste à Verviers

Deux jeux d’orgues sont classés comme « monument » à Verviers : ceux de l’église Saint-Remacle et ceux de l’église Saint-Jean-Baptiste de Hodimont, datant de 1747 et initialement installés dans la chapelle baroque construite en 1710 à cet endroit, et remplacée par une austère église néogothique en 1887. 

Petit instrument à trois corps aux formes équilibrées, cet instrument a été réalisé par le célèbre facteur d’orgues liégeois Jean-Baptiste Le Picard (1706-1779). C'est l'un des 62 orgues classés en Wallonie. Son élégant buffet de style Louis XV est l’œuvre du sculpteur Louis Lejeune, collaborateur régulier du facteur d’orgues. Celui-ci fabriqua aussi, en 1747, un des deux orgues du jubé de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège, aujourd’hui installés dans l’église d’Elsaute. 

Parmi le mobilier de l’église érigée selon les plans de l’architecte Fisenne de Tilleur, on trouve également une belle chaire de vérité et un confessionnal, de style Louis XIV, datant du début du XVIIIe siècle, ainsi que quelques statues et pierres tombales de la même époque.

Rue de la Chapelle
4800 Verviers

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Orgues classées comme monument le 3 octobre 1974

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Chapelle Sainte-Anne de Verviers

Le début du 18e siècle voit un développement impressionnant de l’industrie lainière à Verviers. Rapidement, quelques personnalités charitables tentent de répondent aux appels de la misère croissante, liée à l’explosion démographique. Ils créent un hôpital aux portes de Verviers mais la chapelle de celui-ci s’avère vite trop petite. 

Un siècle plus tard, Marie-Anne de Biolley finance la construction d’un nouveau sanctuaire. C’est l’architecte attitré de la famille, Auguste Vivroux, qui est chargé d’ériger cette église de style Empire, d’une géométrie rigoureuse. Un péristyle de grande classe empiète sur le trottoir et ses colonnes portent un fronton classique. 

L’intérieur présente la même rigueur un peu froide : trois nefs conduisent vers un autel en marbre blanc et l’ensemble est surmonté d’un plafond à caissons. Dans les années 1970, l’église a été confiée au culte orthodoxe. Elle fut longtemps accolée à l’hôpital de Bavière datant du 18e siècle mais celui-ci fut démoli dans les années 1980, bien que classé, afin d’aménager un parking ! 

L’église, en grand danger, attend une restauration toute salutaire.

Rue de Limbourg
4800 Verviers

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Classée comme monument le 6 décembre 1976

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