Jo Van Hove

Vestiges des fortifications de Soignies - 1

Les origines de Soignies sont irrémédiablement liées à la fondation d’une abbaye dédicacée à saint Vincent au milieu du VIIe siècle. Autour de la collégiale et du chapitre, une localité de type rural se développe à partir du Xe siècle. Au XIe siècle, Soignies passe du pagus de Brabant à celui de Hainaut. En 1142, le comte de Hainaut Baudouin IV octroie à Soignies une charte-loi qui fixe les droits et devoirs respectifs du chapitre et de la population libre.

Bien que liée au comté de Hainaut et à ses souverains, Soignies est au Moyen Âge profondément sous l’emprise du chapitre de la collégiale Saint-Vincent qui, en véritable seigneur de la ville, contrôle l’administration et la justice, ainsi que la vie économique.

L’évolution de la bourgade atteint une étape d’importance en 1365 lorsque débute l’érection d’une enceinte qui permet à Soignies d’accéder au rang de Bonne Ville du comté de Hainaut. Le sac de la ville par les troupes du comte de Flandre un an plus tôt avait en effet décidé le chapitre à doter la cité de fortifications. L’enceinte urbaine de Soignies se présente sur un plan des plus simples : elle est constituée d’importantes levées de terre, bordées par de larges fossés partiellement inondés et interrompus par quatre portes fortifiées. Le projet initial ne comporte donc ni murailles ni tours.

Le système est renforcé au 15e siècle par l’érection de murailles de pierre et de tours maçonnées pouvant abriter armes et matériel. À partir de 1677, les fortifications sont progressivement démantelées et démolies.

Aujourd’hui, la physionomie de la ville reste marquée par ce système défensif : les rues s’organisent selon un plan radioconcentrique à partir de la collégiale et l’enceinte reste perceptible dans son tracé. Plusieurs vestiges caractéristiques sont toutefois parvenus jusqu’à nous : on retrouve des fragments de remparts place du jeu de balle, à proximité de l’ancienne porte de Braine et d’autres vestiges à l’angle de la rue neuve et de la place du jeu de balle. D’autres murailles subsistent à l’angle des rues Neuve et Eloy. Le rempart du vieux cimetière suit encore le tracé de l’enceinte et rend encore compte de la structure des défenses sonégiennes.
 

Rue Neuve et rue Félix Éloy
7060 Soignies

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Classés comme monument le 11 août 1980

Institut du Patrimoine wallon

Modern hôtel

Rue de la Station 73, 7060 Soignies, Belgique


Classement comme monument le 25 août 1980


Seule réalisation Art nouveau au sein d’un ensemble de maisons de maître de style éclectique, le Modern hôtel a été construit en 1902 à la demande de Firmin Ferbus, industriel et directeur d’un moulin à Soignies. Bâti selon les plans de l’architecte Émile François, l’hôtel est géré par le restaurateur Victor Scio qui l’acquiert en 1929 et dont la famille possède toujours le bien. L’hôtel est remarquable par la cohérence, l’harmonie et la continuité de conception entre les façades extérieures et l’aménagement intérieur entièrement Art nouveau. Les façades, en briques et pierre calcaire, sont caractérisées par les jeux de lignes courbes et orthogonales des baies et des menuiseries, et la présence d’un balcon semi-circulaire en ferronnerie à l’angle du bâtiment. Du côté de la rue du Nouveau Monde, une belle porte d’entrée est ornée d’un vitrail représentant une libellule. L’intérieur est lui aussi caractéristique de l’Art nouveau : jeux de lignes courbes, ferronneries, mosaïques, lustres, boiseries, balcons, vitraux, plafond à caissons.  Fait exceptionnel, le mobilier d’époque orne encore la salle du restaurant, jusqu’au comptoir avec ses meubles de services, cloisons amovibles, tables, chaises, porte-manteaux…

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Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Saint-Roch de Soignies

Construite en dehors des murs d’enceinte dans le premier tiers du 17e siècle dans le but d’accueillir les pestiférés de la ville, la chapelle Saint-Roch était autrefois entourée d’un cimetière dont plusieurs pierres tombales sont aujourd’hui encastrées dans les façades intérieures et extérieures. 

À la fin du 17e siècle, un ermitage consacré à saint Antoine est construit juste à côté et subsiste jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Située en retrait de la rue, la chapelle est composée d’un chœur avec chevet semi-hexagonal et d’une nef unique précédée d’une petite construction à deux niveaux dont l’étage servait d’habitation à l’ermite qui était chargé de l’entretien de l’oratoire, sous l’autorité du chapitre de la collégiale Saint-Vincent. Le sanctuaire a été principalement élevé en briques, à l’exception du soubassement de moellons de calcaire. 

Après la Révolution, la ville devient propriétaire des lieux et y établit un hospice pour vieillards en 1816. Rapidement abandonnée par la suite, la chapelle est rendue au culte en 1875 et remise en état à l’initiative du doyen François, comme l’indiquent deux chronogrammes situés sur la façade-pignon. L’édifice est à nouveau restauré à la fin des années 1980 dans le but de le transformer en petit espace culturel.

 

Chapelle Saint-Roch de Soignies © IPW

Rue de l’École moderne 44
7060 Soignies

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Classée comme monument le 25 juin 1980

Institut du Patrimoine wallon

SPW-Patrimoine-Guy Focant 

Maison espagnole de Soignies

Appelée également maison Nalis ou maison de Guise, cette belle demeure est plus connue sous le nom de « maison espagnole », terme communément utilisé pour désigner les maisons construites sous le régime espagnol aux 16e et 17e siècles. 

La bâtisse est située sur l’emplacement de l’ancienne demeure du chanoine Jean de Guise, qui fut ensuite la propriété du chapitre de la collégiale Saint-Vincent avant d’être cédée à un négociant de draps au début du 16e siècle, préalablement à la reconstruction de la parcelle. Située en plein cœur de Soignies, à deux pas de la collégiale Saint-Vincent, la maison espagnole est une remarquable demeure du 16e siècle, probablement une des plus anciennes bâtisses conservées de la ville. 

Différente des autres édifices de l’époque, elle inaugure l’arrivée du type d’architecture dit « traditionnel » à Soignies, usant de briques et de pierre mêlées. De cette époque date le logis à étage situé du côté de la rivière et caractérisé par la présence d’un long parallélépipède surmonté d’une bâtière pentue limitée par des pignons à gradins. Une aile transversale a été ajoutée par la suite et a modifié sensiblement l’allure de cette demeure patricienne. 

On y ajoute alors un passage carrossable, une cour pavée et des dépendances ; ces dernières ont toutefois disparu aujourd’hui. Achetée par la ville en 1961, la bâtisse se dégrade progressivement avant sa vente en 1999. 

Acquise par l’Institut du Patrimoine wallon, elle est profondément restaurée entre 2003 et 2005 et abrite aujourd’hui des logements sociaux.

Ruelle Scafflart 3
7060 Soignies

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Classée comme monument le 7 juillet 1976

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien couvent des franciscaines de Soignies

Les sœurs grises ou franciscaines font partie des nombreuses congrégations religieuses autrefois installées à Soignies. Appelée dès la fin du XVe siècle pour remplacer les béguines dans la prise en charge des soins aux pauvres et aux pèlerins, cette congrégation est la plus anciennement établie de la ville et aussi la seule qui subsiste de nos jours. 

Les sœurs ont aujourd’hui été intégrées à l’équipe d’une maison de retraite installée dans l’ancien couvent. 

De l’ensemble, relativement bien conservé, subsistent les bâtiments conventuels, organisés autour d’un cloître fermé et d’une cour rectangulaire. Les façades, de type tournaisien, allient briques et pierre calcaire sur deux ou trois niveaux et conservent une partie de leurs châssis d’origine. 

Vue intérieur de la chapelle © G. Focant

La chapelle, construite entre 1761 et 1765 comme le reste du couvent, est surmontée d’un clocheton à bulbe à l’arrière et a conservé son austère façade qui ne laisse en rien deviner le luxe de la décoration intérieure composée de stucs d’inspiration Louis XV. De part et d’autre de la grande fenêtre surmontant le portail d’entrée se trouvent deux statues de saint Joseph et sainte Élisabeth, patrons de la chapelle.

 

 

Rue de la Station 22
7060 Soignies

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Classé comme monument le 2 décembre 1959

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle du Vieux-Cimetière de Soignies

Le pittoresque vieux cimetière de Soignies, bordant l’enceinte urbaine de 1365 et situé à deux pas de la collégiale, recèle quelques bijoux de l’art funéraire. Désaffecté en 1890, réaménagé peu après, il est aujourd’hui devenu un parc public au sein duquel se trouvent d’anciennes sépultures. 

Au centre du parc, cette grande chapelle est composée d’un vaisseau unique roman du 12e siècle, bien que remanié par la suite et greffé d’un chœur gothique daté de 1643. L’édifice est surmonté d’un clocheton vide et est orné de diverses belles dalles funéraires encastrées dans les murs extérieurs. 

À l’intérieur, sous une charpente apparente, les murs étaient autrefois peints et enduits comme l’indique un fragment de peinture murale des années 1440 représentant une Vierge à l’enfant, le commanditaire de l’œuvre, ainsi que son saint patron. Un grand autel en bois de style Renaissance, installé en 1607, est adossé au chevet. 

La chapelle a été transformée en musée en 1896 afin d’y présenter une partie des collections du cercle royal d’archéologie du canton de Soignies qui voisinent aujourd’hui avec les œuvres d’arts de la chapelle. La création de ce musée et la restauration du sanctuaire, menée entre 1894 et 1896, sont l’œuvre du notaire Amé Demeuldre, fondateur et premier président du cercle d’archéologie.

Rue Henri Leroy
7060 Soignies

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Classée comme monument et comme site le 15 mai 1949

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Halle aux draps de Soignies

Cette belle maison traditionnelle évoque parfaitement l’architecture civile du 16e siècle dans la région, à une époque où des bâtiments érigés en briques et pierre commencent progressivement à remplacer les constructions en matériaux périssables (bois, argile, torchis et chaume). 

L’édifice arbore une haute toiture de tuiles plates, ainsi qu’une façade en pierre bleue et briques, dont le rez-de-chaussée a été modifié en 1797 comme l’indiquent les ancres sur le parement. La façade est typique de la transition de l’architecture du bois vers la pierre à cette époque et conserve aux étages une structure en pans-de-bois hourdés de briques. Il semble qu’à l’origine, la maison était pourvue d’une grande salle à chaque niveau et que chacun était accessible au moyen d’une tourelle d’escalier circulaire, toujours dressée contre la façade arrière. 

Cette disposition laisse à penser qu’il ne s’agissait pas d’une demeure privée mais bien du local d’une corporation, voire de la halle aux draps, comme l’indiquent les archives et dont l’établissement horeca porte aujourd’hui le nom.

Grand-Place 7
7060 Soignies

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Classée comme monument le 28 août 1947

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Chapelle du Marais Tillériaux

Située au cœur d’une petite prairie plantée d’arbres qui lui a donné son nom, la chapelle du Marais Tillériaux a été construite en style Renaissance à l’initiative du chanoine Bastien en 1618 comme l’indique la date gravée au-dessus de l’entrée. Ce petit oratoire est une des haltes d’importance du Tour Saint-Vincent, procession séculaire organisée à Soignies le lundi de Pentecôte. 

Nationalisée après l’annexion de nos régions à la France à la fin du 18e siècle, la chapelle devient propriété de la commune et est progressivement laissée à l’abandon avant son rachat en 1962 par la famille Van Zeeland. Le bien est ensuite transféré au centre public d’action sociale de Soignies qui a procédé à sa restauration en 2010. 

Le sanctuaire est érigé en matériaux traditionnels, briques et calcaire, sur un plan à nef unique terminée par un chevet à trois pans. La belle façade principale est couronnée d’un pignon à volutes et obélisques, et flanquée d’un portail gravé de l’inscription « Eo omnia unde » (De lui – Dieu – tout), devise du commanditaire. Les colonnes encadrant l’entrée reposent sur des piédestaux sur lesquels on peut lire l’inscription en vieux français : « L’an 1618 at estes bastie ceste chapelle par M. Jan Bastien, chanoine de Sougnies, et consacrée le dit an par l’archevesque de Cambray, le 21e jour de novembre 1618 ». L’intérieur de la chapelle est voûté et abrite toujours le mobilier Renaissance d’origine.

Chaussée de Braine
7060 Soignies, Belgique

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Classée comme monument le 29 mai 1952

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ferme de l'abbaye de Neufvilles à Neufvilles

Le village de Neufvilles apparaît au XIIe siècle après le défrichement d’une partie de la forêt de Broqueroie. La localité compte alors plusieurs seigneuries jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Isolée en rase campagne, non loin de la célèbre chaussée Brunehaut, cette grande ferme était autrefois une dépendance de l’abbaye de Cambron, attestée dès 1254 sous le nom de « Cense de Le Court à la Cauchie ». Nationalisée après la Révolution, elle est vendue en 1797 et achetée par les locataires de l’époque, la famille Lefébure, qui occupe encore les lieux et ce, depuis 1751. 

L’ensemble est constitué d’un imposant quadrilatère érigé au XVIIIe siècle en calcaire et briques jadis peintes en rouge ; il est dominé par une haute tour-porche millésimée 1781 et abritant un colombier. Autour de la cour centrale s’articulent les écuries, la remise à voitures, le logis, des étables, une bergerie et une porcherie. Ces bâtiments ont été construits à diverses périodes tout au long du siècle. Le logis, en forme de L, a été bâti en 1734, mais remanié à plusieurs reprises, la grange date pour sa part de 1760 et la grande aile d’écuries de 1780. Celle-ci conserve à l’intérieur de très belles voûtes de briques reposant sur deux séries parallèles de colonnes toscanes. Un mur de clôture entoure la propriété au sud-ouest, autrefois entourée par un fossé dont trois bras subsistaient encore au milieu du XIXe siècle.

Chemin de la Chapelette 35
7063 Neufvilles

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Classée comme monument le 29 décembre 1999

Institut du Patrimoine wallon

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Ancienne auberge, rue Haute n°9

Chaussée-Notre-Dame et Louvignies formaient autrefois deux villages distincts avant leur réunion en 1805 par un décret de l’empereur Napoléon Ier. Deux églises et deux paroisses subsistent toutefois. 

Essentiellement rural, le village abrite quelques beaux édifices du 18e siècle. À Louvignies, l’église Sainte-Radegonde, de style classique, a été érigée entre le 16e et le 17e siècle en face de l’ancien château de Louvignies, merveille d’architecture éclectique de la fin du 19e siècle. 

Datée de 1773 en façade, cette ancienne auberge est une belle bâtisse basse et longue construite en style traditionnel mêlant brique et pierre bleue. La façade principale est percée de huit fenêtres inégalement réparties par rapport à la belle porte d’entrée encadrée de calcaire et rehaussée d’un décor provincial de style Louis XV. 

Au-dessus de la porte se trouve un linteau décoré de coquilles, de guirlandes et d’un phylactère gravé du nom Jacq Philippe ferains. La porte est surmontée d’une petite fenêtre terminée par un linteau cintré décoré de gerbes fleuries et d’un visage. Le tout est surmonté d’un panneau représentant saint Jacques de Compostelle avec, de part et d’autre, l’inscription ANNO 1773.

Rue Haute 9
7063 Chaussée-Notre-Dame-Louvignies

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Classée comme monument le 10 juin 1982

Institut du Patrimoine wallon