Keramis

Ancien atelier de la manufacture Royal Boch

Le riche passé industriel de La Louvière est en grande partie caractérisé par la présence sur le territoire de la ville de la faïencerie Boch. Au XIXe siècle, la renommée et le rayonnement de la "capitale du Centre" sont fortement liés à la création d’une manufacture par le grand faïencier Jean-François Boch. 

Baptisée "Keramis" (vase de terre en grec), la faïencerie est inaugurée le 1er août 1844. L’usine se développe au fil des ans et acquiert une importante notoriété grâce à l’imitation des décors de Delft ou de Rouen, mais surtout à la production Art déco. Les années d’après-guerre constituent pour l’entreprise une période d’expansion considérable. La société emploie alors plus de 1 500 personnes et de nombreux ménages belges possèdent de la vaisselle produite par Boch. Toutefois, la faïencerie périclite lentement à partir des années 1980 avant d’être définitivement déclarée en faillite le 7 avril 2011. 

Aujourd’hui, la Wallonie a reconnu l’intérêt patrimonial d’une partie des anciens bâtiments industriels : les trois fours bouteilles et l’atelier situé au sud de ceux-ci ont été classés comme monuments. Depuis mai 2015, le site connait une nouvelle jeunesse : l’ancienne faïencerie a été réhabilité sous l’égide de l’Institut du Patrimoine wallon et abrite "Keramis", le centre de la céramique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les édifices classés ont été particulièrement mis en valeur et un bâtiment moderne abrite les collections muséales.

Boulevard des Droits de l’Homme 19
7100 La Louvière

carte

Classé comme monument le 25 août 2003

www.keramis.be

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Maison Art nouveau, rue Warocqué, 70-72

Cette maison construite en 1908 mêle à la fois le style Art nouveau, de par la présence d’un  remarquable décor de carreaux de faïence, et l’architecture éclectique. La façade, élevée sur trois niveaux, est typique de ce style d’architecture alliant diverses inspirations architecturales. On y retrouve une loggia située aux deux étages de la travée de gauche ainsi que des colonnes et des pilastres ioniques. Vers 1900, les panneaux carrelés monumentaux étaient très prisés pour la décoration des loggias, vérandas ou jardins d’hiver. Dans l’intérieur du pays, des loggias comme celle-ci sont tout à fait exceptionnelles car on les retrouvait principalement à la côte. Les carreaux de faïence vert et blanc ont curieusement été réalisés par l’entreprise Gilliot basée à Hemiksem (province d’Anvers) et non par la faïencerie Boch, pourtant fleuron de l’industrie louviéroise à l’époque. 

On retrouve sur ces carreaux des motifs floraux et végétaux, des motifs géométriques, ainsi qu’un remarquable décor paysager probablement dû aux artistes Georges de Geetere, peintre formé à Bruxelles et travaillant principalement pour Boch, et Émile Diffloth.

Rue Warocqué 70-72
7100 La Louvière

carte

Classée comme monument le 17 juin 1996

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Ferme de Sars-Longchamps à La Louvière

Appelée également « ferme Guyaux », cette exploitation fait partie d’un domaine cité pour la première fois en 1410 dans le cartulaire de la couronne du Hainaut. En 1713, elle est mentionnée comme relevant de la terre du Rœulx et des princes de Croÿ avant d’être achetée à la fin du XVIIIe siècle par la famille Warocqué de Morlanwelz. 

Cette ferme a une valeur indéniable en tant que dernier témoin de l’activité agricole de La Louvière et également par son environnement en milieu urbain constitué de prairies et de douves. La ferme en elle-même est un imposant quadrilatère construit aux XVIIIe et XIXe siècles, en partie réaménagé au début des années 1990, groupant des bâtiments en briques et pierre calcaire autour d’une cour pavée. L’accès se fait par une porte charretière qui était autrefois précédée d’une drève. Le logis, de style néoclassique, date du second tiers du XIXe siècle et se situe en face d’une grange en long datée de 1771. 

Si l’ensemble est classé comme site, la grange a pour sa part été classée comme monument. Inscrite sur la liste des biens confiés à l’Institut du Patrimoine wallon, il est question de la restaurer et de l’intégrer dans un projet global alliant salles de restaurant, de banquets et de réceptions diverses.

Rue de Baume 45
7100 La Louvière

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Classée comme site le 8 décembre 1981 et comme monument le 1er octobre 1992

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant-SPW

Ancienne cure de Haine-Saint-Pierre

Non loin de l’église dédiée à saint Pierre se trouve l’ancienne cure du village. Elle est composée de deux bâtiments parallèles comprenant, à front de rue, un ancien relais de chasse de l’abbaye d’Aulne daté de 1635 et, au fond de la cour, une habitation datée de 1731. 

L’ancien relais de chasse, construit en briques et pierre calcaire, ne comporte pas d’étage. Il est percé de deux fenêtres et d’une grande porte cochère dont l’arc est orné de part et d’autre des inscriptions « ANNO » et « 1635 ». 

Le petit fronton présent au-dessus de l’entrée est flanqué des armoiries du curé André de la Motte, supportées par une tête d’ange et entourées par deux autres anges en pied portant une palme et une couronne de végétaux. L’écu ovale contient une croix et porte la devise latine « De lamento a serta », des lamentations à la couronne. Ces armoiries évoquent probablement les souffrances du Christ en croix. L’ensemble a toutefois été fortement remanié au 18e siècle. 

À l’arrière se trouve le logement du curé de la paroisse. Érigé en briques chaulées, il ne comporte pas d’étage. On accède par un perron de quelques marches à la porte d’entrée, surmontée d’un oculus.

Rue Haute
7100 Haine-Saint-Pierre

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Classée comme monument le 27 mars 1990

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien hôpital Saint-Julien de Boussoit

Fondation charitable créée en 1286 par le seigneur de Boussoit, Jean Sausset, l’ancien hôpital Saint-Julien comprenait à l’origine l’hospice en lui-même, ainsi qu’une chapelle et le logement de fonction du chapelain. 

L’institution est dédiée à saint Julien l’Hospitalier, dont la vie est en grande partie légendaire. Jeune noble, Julien tua par accident ses parents, les prenant pour sa femme et son amant en les trouvant dans son lit. Voulant faire pénitence, il ouvrit un petit hospice où il s’occupa des pauvres. 

L’hôpital de Boussoit hébergeait les malades, les personnes abandonnées et les pèlerins. Il cessa ses activités au XVIe siècle et les bâtiments furent reconvertis en exploitation agricole. Diverses annexes furent alors construites. 

Le site fut toutefois désaffecté progressivement à partir du milieu du XIXe siècle et, de nos jours, seuls les trois bâtiments primitifs subsistent. L’ancien hôpital, fortement délabré, a été le dernier à profiter d’une mesure de protection et a été inscrit en 2007 sur la liste des biens confiés à l’Institut du Patrimoine wallon. Celui-ci a cofinancé une étude de faisabilité ayant pour but de préparer la reconversion du site en habitations gérées par le Fonds du logement des familles nombreuses de Wallonie.

Finalisé en 2021, le chantier de restauration et de réaffectation du site a permis la création d'une salle communautaire et de cinq logements.

Rue des Buxiniens 2-4
7110 Boussoit (La Louvière)

carte

Classé comme monument le 4 décembre 2007

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Maison du chapelain, Rue des Buxiniens 2-4

Fondation charitable créée en 1286 par le seigneur de Boussoit, Jean Sausset, l’ancien hôpital Saint-Julien comprenait à l’origine l’hospice en lui-même, ainsi qu’une chapelle et le logement de fonction du chapelain. Cette fondation répondait à la triple affectation : charitable, religieuse et hospitalière. 

L’institution cesse ses activités au 16e siècle et les bâtiments sont reconvertis en exploitation agricole. Diverses annexes sont alors construites. 

Le site est toutefois désaffecté progressivement à partir du milieu du 19e siècle et, de nos jours, seuls les trois bâtiments primitifs subsistent. La maison du chapelain, érigée en briques peintes, a été modifiée aux 16e et 19e siècles, comme le reste de l’ensemble. Elle se situe entre la chapelle et l’hôpital et assure la jonction entre les deux édifices. Le bâtiment, doté d’une cour intérieure, se prête parfaitement à l’installation de logements.

Rue des Buxiniens 2-4
7110 Boussoit

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Classée comme monument le 17 mars 1983

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Chapelle Saint-Julien de Boussoit

Cette petite chapelle servait autrefois de lieu de culte à l’hôpital Saint-Julien, fondé au 13e siècle et transformé en exploitation agricole au 16e siècle. De la période de fondation ne subsiste peut-être que le soubassement du chœur et de la nef remaniés à plusieurs reprises. 

Reconstruite aux 16e et 17e siècles, la chapelle est surmontée d’un clocheton et compte alors sept travées jusqu’à la construction d’un mur de séparation au 19e siècle qui lui fait perdre trois de ses travées. Sur ce mur est installé un très beau Calvaire de la première moitié du 16e siècle. L’autel majeur, datant du 18e siècle, est orné d’une statue de saint Julien l’Hospitalier, revêtu de ses habits de chasseur avec un cerf et, à ses pieds, les têtes de ses deux parents dont il était le meurtrier. Le fronton est orné des armoiries de Joseph Motte, abbé de Saint-Denis-en-Broqueroie (Mons) qui avait la charge de cette chapelle. 

Le projet de réaffectation de l’ancien hôpital prévoit une restauration de la chapelle qui restera affectée au culte. L’annexe contiguë et les combles seront aménagés en salle polyvalente pouvant accueillir des associations. Cette campagne de travaux prévoit également la restauration et la mise en valeur des très belles peintures murales de la chapelle.

Rue des Buxiniens 2-4
7110 Boussoit

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Classée comme monument le 14 juillet 1983

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ensemble de la place de Ransbeck à Ohain

La place de Ransbeck, à ne pas confondre avec le hameau du même nom situé à proximité, est avec la place Communale l’un des beaux ensembles patrimoniaux du village d’Ohain. Caractéristique de la région, de forme triangulaire et plantée d’arbres, elle abrite différents édifices qui méritent l’attention. 

On trouve quelques maisons basses typiquement brabançonnes, érigées en briques chaulées, et une petite communauté protestante installée à Ohain depuis 1875. Le temple, discret et se confondant aisément avec une maison, a été construit sur la place en 1897 par Élie Corbisier, fils du receveur communal d’Ohain. 

On peut également admirer une grande maison de la première moitié du XVIIIe siècle érigée en brique et pierre bleue et recouverte de tuiles. Un autre édifice de briques chaulées date pour sa part de 1686 comme l’indiquent les ancres présentes sur la façade ; une annexe plus récente se trouve sur la droite.

Place de Ransbeck
1380 Ohain

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Classé comme site le 29 août 1990

Institut du Patrimoine wallon

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Place communale d'Ohain et son ensemble

Au Moyen Âge, le village d’Ohain constitue une seigneurie du duché de Brabant que le duc Jean II transmet à l’un de ses vassaux vers 1300. Au XVe siècle, elle est la propriété de Jean Hinckaert, bâtard de Brabant, dont les héritiers résident sur place jusqu’à l’incendie du château au XVIe siècle. Située sur la place, la bâtisse visible aujourd’hui a été relevée au XVIIe siècle et remaniée à plusieurs reprises aux XVIIIe et XIXe siècles. Caché derrière une grande porte cochère, le château mérite l’attention. 

Au centre de la place triangulaire, qui formait une vaste pâture au Moyen Âge, se trouve un très beau kiosque à musique installé sous les arbres. On y trouve également quatre bancs en pierre dédiés à des personnalités ayant vécu dans le village : le poète Robert Goffin, l’écrivain Charles Plisnier – lauréat du prix Goncourt –, le poète Edmond Vandercammen et l’écrivain Albert Guislain. 

Le reste des édifices et des monuments fait de cette place un joyau architectural : monument aux morts des deux guerres mondiales, ancienne maison communale de 1827, ensemble de maisons basses des XVIIe et XVIIIe siècles. Parmi celles-ci, l’une abritait un maréchal-ferrant et conserve des blocs de pierre et des anneaux délimitant les stalles pour les chevaux ; une autre accueillit des réunions secrètes d’hommes politiques et syndicalistes pendant le Seconde Guerre mondiale, comme l’atteste une plaque présente sur la façade de l’ancien hôtel de ville.

Place Communale
1380 Ohain

carte

Classé comme site le 2 décembre 1959

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Étienne à Ohain

Entièrement recouvert par la forêt de Soignes au Moyen Âge, le village d’Ohain abrite dès le 13e siècle un château, un moulin banal et une église paroissiale. Dédié à saint Étienne, cet édifice massif est visible de loin et conserve une robuste tour carrée dite « tour sarrazine », dont les niveaux inférieurs de style roman tardif datent du début du 13e siècle ! Le reste de l’église a été entièrement remodelé en 1759 et habillé de remarquables stucs blancs de style Louis XV. 

Parmi le mobilier présent dans le sanctuaire, on ne manquera pas d’admirer le très beau buffet d’orgue en chêne sculpté du milieu du 18e siècle, ainsi que plusieurs peintures de la même époque. Attribué au facteur d’orgues François Coppin, ce buffet a été construit aux alentours de 1770 avant d’être entièrement reconstruit en 1858 et restauré pour la dernière fois dans les années 1980. Des époques précédentes, l’église conserve des fonts baptismaux gothiques en pierre bleue du 15e siècle, des statues polychromes des 15e, 16e et 17e siècles et plusieurs pierres tombales et croix funéraires des 17e et 18e siècles. 

Non loin de là, l’ancienne cure, sise dans un jardin clôturé proche de l’église, mérite elle aussi l’attention. Datée de 1729 et érigée en grès, il s’agit d’une des belles demeures du village. Sur la place se trouve le château d’Ohain, autrefois siège d’une seigneurie relevant du duc de Brabant. L’édifice actuel date du 17e siècle, mais a été remanié au cours des deux siècles suivants.

Rue de l’Église Saint-Étienne
1380 Ohain

carte

Classé comme monument le 30 mars 1962

Institut du Patrimoine wallon