IPW
Bornes de la principauté de Liège
Couvin/Presgaux
Distantes d’une centaine de mètres, deux bornes en pierre bleue marquent la frontière entre la principauté et le comté de Hainaut. Elles se situent à la limite des localités de Presgaux (commune de Couvin, principauté de Liège) et de Baileux (commune de Chimay, comté de Hainaut), sur le territoire de la première.
Elles sont ornées du côté ouest d’un glaive et des armes de Chimay et à l’est d’un perron liégeois. La première est en outre marquée « HaN » du côté hennuyer et « LiG » du côté liégeois, avec la date de 1767.
Ces deux bornes, facilement visibles en face des nos 5 et 11 de la rue de la Naïe témoignent d’un important bornage entrepris à partir de 1735. Plusieurs autres bornes subsistent au lieu-dit « la Taille Seron », à la limite des actuelles provinces de Namur et du Hainaut mais sont malheureusement difficiles d’accès.
Hastière/Agimont
Une borne-frontière entre la principauté de Liège et le royaume de France a récemment été retrouvée sur le territoire de la localité d’Agimont, au bas de la route menant de Heer-Agimont à Petit-Doische. Datée de 1776, elle témoigne d’un bornage effectué à la suite de la signature du Traité des limites à Versailles en 1772 entre Louis XV et le prince-évêque François-Charles de Velbrück. Sur cette borne, mise à nouveau en évidence en décembre 2011, est gravée « France » sur un côté et « Liège » sur un autre.
Liège (Sclessin)
Une borne-frontière entre les principautés de Liège et de Stavelot se trouve aujourd’hui au Val-Benoît. Autrefois située de l’autre côté du chemin de fer, dans la végétation, elle a été replacée à cet endroit en 2006 et témoigne de l’appartenance de Sclessin à la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy au Moyen Âge. Suite au grand partage de 1768 6, Sclessin et une partie de Cointe passent sous contrôle principautaire.
La borne se compose de deux parties identiques, placées l’une en face de l’autre et servait à encadrer un bureau de l’octroi situé non loin de là. Le bloc de pierre calcaire, pointu à son extrémité, est sculpté sur une de ses faces. Le parchemin comporte une inscription qui témoigne de l’érection de ce monument et rend hommage à Henri de Bailly, bourgmestre de Liège en 1724 et 1731, puis conseiller de Charles-Nicolas d’Oultremont : « Honnore seigr Henry de Bailly, JurisConsult, conseiller interne de S. A. Évêque et Prince de Liège pour la 2me fois bourg[UE]m[AIT]re L[IÈGE] – 1771 ».
Philippeville/Samart
Dans la rue de la chapelle, une borne quadrangulaire en pierre bleue datée de 1776 marque la frontière entre la principauté et la France. Elle porte les identifications « France / 1776 » sur sa face nord et « LIEGE » au revers. Sur le dessus se trouvent des flèches indiquant l’emplacement de deux autres bornes situées au lieu-dit « Sauvage pré » datant de la même année. Toutes trois témoignent du bornage convenu entre Louis XV et François-Charles de Velbrück dont il était déjà question pour la borne conservée à Agimont.
Seraing/Boncelles
Une autre borne marquant la frontière avec les terres stavelotaines et difficilement localisable se situe en bordure de la route du Condroz à Boncelles. Le monument est gravé d’une mitre et d’un F, symbolisant la personne du prince-évêque Ferdinand de Bavière (1612-1650) sous le règne duquel fut entrepris ce bornage.
Soumagne
L’actuelle localité de Soumagne faisait partie de la mense épiscopale liégeoise et fut souvent mise en engagère aux XVIIe et XVIIIe siècles. Implantée le long de la route menant à Herve, une imposante borne-frontière en calcaire marquait autrefois la limite avec le duché de Limbourg. Posée sur le parapet d’un pont franchissant le ruisseau du Bois-l’Évêque (anciennement pont Cloris), elle est contemporaine de la construction de l’ouvrage en 1787, comme l’indique une inscription présente sur le socle du monument. Haute d’environ 2 m, elle a la forme d’une pyramide tronquée et présentait autrefois sur sa face antérieure un cartouche décoré des écussons de la principauté de Liège et du Saint-Empire. La seconde face portait les armes des Pays-Bas autrichiens, dont faisait partie le duché de Limbourg. Les armes impériales et autrichiennes furent entièrement détruites à la Révolution et le cartouche ne conserve de nos jours que quelques traces des armes liégeoises, sur sa moitié droite.
Viroinval/Olloy-sur-Viroin
Olloy-sur-Viroin était sous l’Ancien Régime un des neuf villages de la seigneurie de Hierges, dépendant de la principauté de Liège depuis le Moyen Âge. Plusieurs bornes historiques marquant le territoire de la principauté sont situées au lieu-dit Try des Baudets, aujourd’hui occupé par un parc de vacances.
Frédéric MARCHESANI, 2014