Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Buste du professeur Parfait-Joseph Namur à Thuin

Situé à Thuin, dans la rue Crépion, juste à côté du château d’eau, un monument rend sobrement hommage à Parfait-Joseph Namur (1815-1890). Un buste est, en effet, placé au sommet d’une colonne rustique, de 2;50 mètres de haut environ, rectangulaire, construite en blocs de pierre colorée de format carré. 

Sur la face avant du socle, l’identification de la personnalité est formée par un ensemble de lettres noires incrustées sur une pierre blanche :

                                                                     PARFAIT-JH
                                                                        NAMUR
                                                                   PROFESSEUR
                                                                      DE DROIT
                                                                          AUX
                                                                  UNIVERSITES
                                                                          DE
                                                                      L’ÉTAT
                                                                  1815 – 1890

Buste du professeur Parfait-Joseph Namur

En figeant les traits de Parfait-Joseph Namur, le statuaire a pris soin de représenter ses décorations, croix et cordons, seuls éléments permettant au passant de se rendre compte du statut important du personnage. Originaire des Pays-Bas (il est né à Heerlen le 14 novembre 1852 et a été naturalisé en 1882), formé à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, (Jean-)Guillaume Beaujean s’est spécialisé à la fois dans les statues religieuses et dans les portraits et les bustes, en particulier de professeurs d’université (par ex. Édouard Morren) ou d’hommes politiques. On lui doit aussi « Le métallurgiste », sur le fronton de l’actuel Athénée du boulevard Saucy, à Liège, ville où il est décédé durant la Grande Guerre (1916). Parmi les bustes de professeurs d’université figure celui de Parfait-Joseph Namur, sans que l’on en connaisse la date.

Natif de Thuin où il étudie au collège, Parfait-Joseph Namur entre à la toute jeune université de Bruxelles, où il suit les cours de Philosophie et de Droit, avant d’être reçu docteur en Droit devant le jury central, en 1838, avec la plus grande distinction. Cette évaluation l’accompagne dans tout ce qu’il entreprend : séjour d’études complémentaires en France et en Allemagne (au cours duquel il fait une analyse critique de l’enseignement du droit dans ces pays), thèse à Bruxelles (1842), enseignement, recherches et publications. Les universités de Bruxelles (1845), Liège (1849) et Gand se disputent ses services : spécialiste du droit civil et du droit naturel, il est nommé professeur de droit romain à l’université de Gand (1850), avant que lui soit confié l’enseignement du droit commercial (1851), de la procédure civile, puis d’organisation et attributions judiciaires (1855). Désigné à Liège en 1867, il y remplace le professeur Kuppferschlaeger et y enseigne jusqu’à la fin des années 1880. Apprécié de ses étudiants, Parfait Namur est aussi sollicité par le personnel politique ; dans les années 1870, le ministre Bara fait appel à ses connaissances lors la révision du Code de commerce. L’ouvrage qu’il publie ensuite (Le Code de commerce révisé) devient la référence du moment, en raison de la qualité de ses commentaires. Après la révision de 1886, il met rapidement son œuvre à jour en expliquant la portée de la nouvelle loi. Comme son Cours d’Institutes et d’histoire du droit romain, son Cours d’Encyclopédie du droit a fait l’objet de publications qui, elles aussi, restent fort consultées.

 

J. WILLEMS DE LADDERSOUS, Parfait Namur, dans Liber memorialis de l’Université de Liège, Liège, 1936, t. I, p. 663-665.
P. VERMEERSCH, Parfait Namur, dans Liber memorialis de l’Université de Gand, Gand, 1913, t. I, p. 368-372.
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I., p. 70.

Rue Crépion
6530 Thuin

carte

Paul Delforge