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Château d'Argenteau

Argenteau était à l’origine une seigneurie libre et mouvante de l’Empire dont les détenteurs relevèrent toutefois par la suite des ducs de Brabant. 

Cette seigneurie trouva son origine dans le château fort construit en bord de Meuse à un endroit stratégique et qui constituait alors une terre franche brabançonne. 

Jusqu’en 1594, les habitants étaient exemptés de toute redevance envers le souverain. 

La forteresse fut de tous temps le témoin des relations conflictuelles entre Liège et le Brabant. Si, au XIe siècle, le prince-évêque y possédait un droit de garnison et si un seigneur d’Argenteau participa en 1213 à la bataille de Steppes dans les rangs liégeois, les troupes du prince-évêque s’emparèrent du château au XIVe siècle alors qu’il était tenu par un sénéchal du duché de Limbourg. 

Au XVIe siècle, Liège contesta aux Pays-Bas la souveraineté sur la seigneurie qui fut prise et reprise par les Hollandais et les Espagnols pendant la guerre de Trente ans (1618-1648) ; le château fut détruit par les troupes de Louis XIV en 1674.

Construit sur un rocher dominant le fleuve en face du village de Hermalle, le premier château d’Argenteau date du XIe siècle et occupait alors une plate-forme étroite et fortifiée dont l’accès se faisait par un pont-levis remplacé au XVIIIe siècle par un pont à deux arches. 

Doté de plusieurs tourelles, il abritait le logis du seigneur, une salle d’armes, une chapelle castrale et des casernes. En 1343, le seigneur Thierry d’Argenteau le reconstruit une première fois ; la forteresse fut toutefois déjà détruite par les Liégeois en 1347. 

Elle est relevée à la fin du siècle par Renaud IV et subsiste jusqu’au siège mené par les Espagnols en 1634.

À nouveau partiellement détruit, le château est mis en vente en 1671 et acheté par le comte de Clermont. Le siège mené par les armées françaises en 1674 sonne le glas de la forteresse médiévale. Le nouveau propriétaire entame ainsi la construction d’un château de plaisance en 1683, à l’emplacement des anciennes casernes de garnison. 

Passablement remanié au XIXe siècle, il est à nouveau agrandi vers 1925, est aujourd’hui une propriété privée et n’est pas accessible à la visite.

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013