G. Focant - SPW Patrimoine
Château fort d’Écaussinnes-Lalaing
Situé au sommet d’un escarpement rocheux, le château fort d’origine médiévale d’Écaussinnes-Lalaing était au Moyen Âge le fief de la seigneurie d’Écaussinnes qui, à l’origine, comprenait également le château voisin de la Follie à Écaussinnes-d’Enghien. Le complexe castral fut érigé aux confins du comté de Hainaut vers le duché de Brabant et peut être considéré comme un ouvrage défensif typique du XIIe siècle. La propriété passa par mariage à Simon de Lalaing en 1357 ; cette famille laissa son nom à la propriété et à la localité, alors différenciée du second château aux mains de la famille d’Enghien. De tous temps, le château et ses propriétaires furent liés au comté et à ses souverains. Au XVe siècle, le bien entra dans les possessions des Croÿ après l’alliance entre Marie de Lalaing et Jean de Croÿ, grand bailli du Hainaut et conseiller intime à la cour des ducs de Bourgogne. Vendue pour la première fois en 1624, la seigneurie fut plusieurs fois engagée jusqu’à la fin de l’Ancien Régime ; elle appartint notamment au duc d’Arenberg.
L’ensemble imposant formé par le château est constitué de nombreux bâtiments d’époques diverses, remaniés par les propriétaires successifs. Surplombant la place des Comtes, la tour d’angle nord-ouest de plan pentagonal remonte au Moyen Âge malgré plusieurs transformations mineures. Le complexe conserve son enceinte, composée de tours rondes et de la courtine nord. L’ancien logis seigneurial a été érigé en plusieurs campagnes entre la fin du XVe siècle et le début du XVIIe siècle. Une nouvelle aile est adjointe au logis précédent entre les XVIIe et XVIIIe siècles et comporte notamment des armes millésimées de 1719 des Van der Burch, seigneurs du lieu à cette époque. Le château est accessible par une tour-porche
d’entrée précédée d’un pont à deux arches et possède également une chapelle castrale.
On y retrouve notamment une salle d’armes comprenant une cheminée en pierre bleue sur le linteau de laquelle figure les armoiries de la famille de Croÿ entourées du collier de la Toison d’Or, témoin de la réception de cette décoration par Michel de Croÿ en 1500. Une seconde cheminée, située dans la grande salle du rez-de-chaussée, présente une taque aux armes et à la devise de Charles Quint. Ces deux cheminées sont décorées d’un bâton écôté en bordure de linteau. Ce rameau de branches coupées est un motif traditionnel de l’iconographie bourguignonne remontant à Jean sans Peur et qui est considéré comme une manifestation de la fidélité envers la maison de Bourgogne.
Rue de Seneffe 1
7191 Ecaussinnes
Frédéric MARCHESANI, 2013