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Cristalleries impériales de Vonêche

Les débuts de l’aventure verrière à Vonêche remontent à la fin de l’Ancien Régime, lorsque le promoteur Pierre-Nicolas Mathys engage le maître souffleur Gaspard Andrès pour installer une verrerie créée le 4 août 1778 en vertu d’un octroi accordé par l’impératrice Marie-Thérèse et dont la production commence le 10 décembre 1779. La mort prématurée d’Andrès et l’inexpérience de ses successeurs entraînent la fermeture de l’entreprise en 1793. 

Le 10 mars 1802, Aimé-Gabriel d’Artigues, riche industriel parisien, rachète la verrerie et la transforme en cristallerie. Il rénove et agrandit les installations et fait de Vonêche la plus importante cristallerie de tout l’Empire français ! La proximité de vastes fonds sableux et d’importantes forêts, ainsi que la participation importante d’Artigues dans les mines de plomb d’Aix-la-Chapelle contribuent à faire de Vonêche un centre de production possédant la mainmise sur les composants nécessaires à la fabrication du cristal. 

Les fastes de l’Empire et l’essor économique de la haute bourgeoise permettent aux cristalleries de disposer d’une importante clientèle désireuse de se procurer des objets de luxe. En 1810, entre 600 et 700 ouvriers y travaillent mais la chute de Napoléon entraîne une perte de débouchés et une diminution radicale du personnel (400 ouvriers en 1816). Intégrée au royaume des Pays-Bas, la cristallerie perd l’important débouché du marché français. Aimé-Gabriel d’Artigues rachète alors les cristalleries de Baccarat en Lorraine et y transfère ses activités. En 1826, le chimiste François Kemlin et l’ingénieur Auguste Lelièvre, collaborateurs d’Aimé-Gabriel d’Artigues, quittent l’entreprise pour aller fonder les cristalleries du Val-Saint-Lambert à Seraing. Les activités cessent définitivement à Vonêche en 1830. Le propriétaire reste le seul habitant du lieu et réside dans son très beau château 1, édifié au plus fort de sa gloire.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014