Taque de foyer de Sélys-Longchamps - KIK-IRPA

Deux taques de foyer aux armes impériales

Hôtel de Sélys-Longchamps

Situé à l’entrée du Mont-Saint-Martin, cet édifice de prestige vient récemment de connaître une profonde restauration et d’intégrer un complexe hôtelier luxueux. Constitué de cinq ailes et d’une tour qui s’articulent autour de deux cours intérieures pour former un plan en H, l’ensemble a été construit dans la première moitié du XVIe siècle. Il fut remanié au cours des deux siècles suivants et restauré une première fois en 1911 sur les plans de l’architecte Edmond Jamar. Une chambre à coucher située dans la tour abrite une taque de foyer des plus intéressantes.

La cheminée, datée des années 1600-1610, comporte des jambages en pierre sculptée représentant un atlante et une cariatide supportant un lion tenant un écu muet. Le linteau en chêne sculpté compte plusieurs armoiries. La taque de foyer, certainement antérieure, est richement décorée. On y retrouve les armes et la devise de Charles Quint « plus oultre ». Cette présence atypique témoigne une fois encore des rapports entre l’empereur et les souverains liégeois : Charles Quint appuie la nomination d’Érard de la Marck au rang de cardinal en 1521 et fait de lui son vassal ; l’empereur est également lié par le sang au prince-évêque Georges d’Autriche.
 

La taque de foyer aux armes de Charles Quint de la maison Baar-Lecharlier. Photo de 1959 © KIK-IRPA, Bruxelles

Maison Baar-Lecharlier

Cette trace des liens entre Liège et l’empereur se retrouve dans une autre demeure du centre de la Cité ardente. Située place Saint-Denis, la maison Baar-Lecharlier ainsi dénommée de nos jours était autrefois le siège de la poste impériale de Cologne. Cette construction du XVIe ou du premier quart du XVIIe siècle, de style gothico-renaissance, en briques et calcaire, a elle aussi été édifiée sur un plan en H. Un corps central de trois niveaux et demi sur cinq travées, flanqué d’ailes de deux niveaux constituent l’imposante façade de l’édifice. Une cheminée, située dans la pièce dénommée « bureau vert », construite entre 1791 et 1800 en marbre de Saint-Rémy, conserve une taque de foyer des plus intéressantes mais bien antérieure au reste de la composition. Comme pour celle de l’hôtel de Sélys-Longchamps, elle figure en son centre les armoiries de Charles Quint, également entourées de l’aigle bicéphale impériale.

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013