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Domaine de Mariemont

Le prestigieux site de Mariemont doit son nom à la sœur de Charles Quint, Marie de Hongrie, nommée gouvernante générale des Pays-Bas par son frère en 1531. En 1545, elle choisit le site pour y élever une résidence d’été. De ce pavillon de chasse construit par son architecte attitré Jacques du Broeucq, rien ne subsiste. Incendié en 1554 par les troupes du roi de France, le domaine est abandonné durant plusieurs décennies avant d’être redécouvert par d’autres gouverneurs des Pays-Bas, les archiducs Albert et Isabelle à partir de 1605-1608. Ils demandent à l’architecte Wenceslas Cobergher de remanier les ruines de la demeure de Marie de Hongrie et agrandissent considérablement le domaine. Les vestiges de ce palais ont eux aussi définitivement disparus. Une nouvelle période d’abandon du site s’ouvre en 1678 pour ne se terminer qu’en 1734 lorsque l’archiduchesse Marie-Élisabeth, gouvernante générale des Pays-Bas autrichiens, découvre l’endroit. Le domaine de Mariemont est alors remanié une fois de plus. Le but de la gouvernante était de transformer le site en haut lieu du thermalisme ; de cette volonté est conservée la fontaine archiducale de Spa. Érigée en 1741, elle est installée au centre d’un bassin circulaire pavé de pierre bleue et est décorée d’un cartouche portant les armoiries de la maison d’Autriche, aujourd’hui martelées. Elles sont surmontées de la couronne archiducale et accompagnées des initiales de la gouvernante M.E.

Les vestiges du palais de Charles-Alexandre de Lorraine, dans le parc de Mariemont © IPW

En 1754, le nouveau gouverneur général Charles de Lorraine découvre à son tour le domaine. Jusqu’à sa mort en 1780, il travaille à embellir considérablement les installations de Mariemont. Il érige une vaste demeure de plaisance sur les fondations du château de Marie de Hongrie. Si la plupart de ces constructions ont elles aussi été détruites, le parc compte encore de nos jours des vestiges de l’orangerie et, au sud du parc, le double plan incliné dit « fer à cheval » construit par l’architecte Laurent-Benoît Dewez. En 1794, les révolutionnaires français pillent le château et incendient le domaine. De nouveaux bâtiments seront érigés par les Warocqué, figures historiques de Morlanwelz au XIXe siècle. Le domaine appartient aujourd’hui à l’État ; les vestiges des diverses constructions liées aux gouverneurs des Pays-Bas autrichiens prennent place dans un vaste parc arboré de 45 ha.

Chaussée de Mariemont 100
7140 Morlanwelz

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013