Plaque et banc Edmond VANDERCAMMEN
Plaque commémorative et banc Edmond Vandercammen, 1981 et 8 mars 1997.
Réalisés à l’initiative des autorités communales.
Depuis 1981, dans l’écrin exceptionnel que constitue le parc communal, espace arboré niché au centre du village et entouré de petites maisons du passé, un des bancs installés autour du kiosque à musique rend explicitement hommage à Edmond Vandercamen (Ohain 1901 – Uccle 1980). Son nom est gravé sur l’un des larges bords du siège, tandis que, de l’autre côté, on peut lire :
« Engrange les clartés du ciel ».
C’est la même place communale qui accueille aussi la fontaine dite des frères Mascart, un monument Goffin et d’autres bancs dédiés à des écrivains qui ont séjourné ou habité dans ce village désormais fusionné (depuis 1976) au sein de l’entité de Lasne. Quelques années plus tard, une seconde initiative conduit à apposer une plaque commémorative sur la façade de la maison où a résidé le poète. Deux vers évoquent son œuvre :
Laissez venir vers moi les arbres
Si telle est leur force de m’apporter l’horizon
L’inauguration de cette plaque s’est déroulée le 8 mars 1997, en présence des autorités locales qui poursuivent ainsi une politique résolue visant à honorer tous les écrivains et artistes qui choisirent Ohain comme lieu de résidence à l’un ou l’autre moment de leur existence. La veille, une salle Edmond Vandercammen avait été inaugurée au château du domaine provincial d’Hélécine, où sa veuve a légué toutes ses œuvres littéraires et picturales.
Né à Ohain, Edmond Vandercammen a conservé de son enfance un souvenir émerveillé de la campagne brabançonne qui inspire sans conteste son œuvre. Les témoins sont nombreux à rapporter avoir un jour croisé Vandercammen sur un chemin, dans un bois ou dans la campagne, s’inspirant de la nature pour son écriture ou sa peinture, car il était aussi peintre (entre 1925 et 1932). De sa petite maison blanche du chemin de l’Alouette, au hameau de La Marache, il était en effet souvent sur les chemins, du moins avant que l’instituteur, diplômé de l’École normale de Nivelles, ne s’installe à Bruxelles où il a été désigné en 1920. « Poète de la beauté du monde », cet ami de Plisnier a d’abord connu la tentation surréaliste, mais il a préféré la métrique pour exprimer le bonheur de l'homme et de la terre, ainsi que l’inquiétude. Membre, élu en 1952, de l'Académie de Langue et de Littérature françaises, dite Académie Destrée, cosignataire de la Nouvelle Lettre au roi (29 juin 1976), destinée à dénoncer l'extrême lenteur mise dans l'application de l'article 107 quater de la Constitution et à réclamer un fédéralisme fondé sur trois Régions (Bruxelles, Flandre et Wallonie), le poète a vu son œuvre couronnée en 1979 par le Grand Prix des Biennales internationales de la poésie.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Informations communiquées par les services administratifs d’Ohain, dont le fascicule Balade à la découverte du Patrimoine d’Ohain, s.d.
Jean-Luc WAUTHIER, dans Nouvelle Biographie nationale, t. VIII, p. 368-370
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 53, 104 ; t. IV, p. 238
Place communale et
Carrefour du chemin de l’Alouette et du chemin de la Sablonnière
1380 Ohain
Paul Delforge