Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam
Plaque Georges LAPORT
Plaque commémorative Georges Laport, réalisée par l’architecte H. Moureau, avec l’aide de J. Maréchal et R. Parmentier, 4 mai 1952.
Sous le patronage des autorités locales, une plaque commémorative est inaugurée dans la cour de l’École communale de Fraiture. Don des carrières de la Belle Roche, la pierre est dédiée à
GEORGE LAPORT
NÉ À FRAITURE EN 1898
HOMME DE LETTRES
HISTORIEN DES TRADITIONS POPULAIRES
RÉSISTANT MORT AU CAMP D’EXTERMINATION
ALLEMAND DE DACHAU EN 1945
L’initiative en revient au Comité provincial liégeois d’Action et de Vigilance et au Comité patriotique de Comblain-au-Pont. Avocat général et membre du musée de Comblain, Georges de Froidcourt a rédigé le texte de la dédicace. L’architecte H. Moureau a conçu la répartition du lettrage sur la plaque qu’a gravée J. Maréchal et peinte R. Parmentier, un ancien prisonnier de guerre. D’autres associations apportent leur soutien en raison des multiples activités développées par George Laport.
Maître de carrières, George Laport est avant tout connu comme homme de lettres, critique d’art et folkloriste. Depuis cinq générations, les Laport ont leur ancrage au bord de l’Amblève et ses parents sont propriétaires de nombreuses terres à Fraiture où l’exploitation des carrières est la principale activité. En dehors de ce métier, Laport s’intéresse particulièrement à son terroir. Co-fondateur du Musée de Comblain-au-Pont, il en sera le président. Il préside aussi l’Association libérale de Comblain. Mais ses écrits le font connaître au-delà de Comblain. Trésorier et bibliothécaire du jeune Musée de la Vie wallonne, délégué de la société des Écrivains ardennais (1932), membre titulaire de la Société de Littérature wallonne, membre de la Commission nationale de folklore (1937), correspondant wallon pour des revues étrangères, auteur d’articles très documentés dans La Vie wallonne, il signe plusieurs ouvrages qui deviennent de véritables références comme Folklore des paysages en Wallonie (1929), Les Quatre Fils Aymon et la Forêt d’Ardenne, ou Les Contes populaires wallons (1932). Celui qui avait d’abord écrit sur les carrières de l’Ourthe et de l’Amblève signera aussi un ouvrage sur Marcellin Lagarde (1927) et un autre sur Théroigne de Méricourt (1931).
Pionnier de l’enquête orale, il rassemble nombre de témoignages et légendes qui, sans lui, auraient disparu. C’est notamment le cas pour l’histoire de Bertrix, mais aussi pour les contes et légendes de la région de Comblain. Par ailleurs, George Laport présidait aussi avec intelligence la Société du Vieux Liège lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata. L’historien des traditions populaires entra rapidement en résistance. Mais le 4 juin 1942, il est arrêté par la GFP et, condamné pour ses actes de résistances à l’occupant, il est déporté à Dachau où il semble être décédé en 1945.
Les associations patriotiques placent tous leurs espoirs dans la présence permanente du message gravé dans la pierre au cœur d’un établissement scolaire tourné vers les jeunes générations. Cette plaque ne sera pas la seule dédiée à George Laport, par ailleurs défenseur de la nature et de l’environnement notamment au sein de l’Association de Défense de l’Ourthe. C’est ainsi, notamment, que l’on retrouve le nom de George Laport, associé à celui d’autres victimes de la Seconde Guerre mondiale, sur une plaque commémorative insérée dans le mur de la ferme de la rue de l’Entente.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Benjamin STASSEN, La Fête des Arbres. L’Album du Centenaire. 100 ans de protection des arbres et des paysages à Esneux et en Wallonie (1905-2005), Liège, éd. Antoine Degive, 2005, p. 77, 130, 142, 211
Bulletin de l’Association de Défense de l’Ourthe et de ses affluents, avril-juin 1952, n°151, p. 80-81.
Rue A Vi Tiyou 10
4140 Fraiture (-sur-Amblève)
Paul Delforge