Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam
Plaque Vincent VAN GOGH
Plaque commémorative Vincent Van Gogh, à l’initiative des autorités locales, 22 mars 1958.
Comme l’ont rappelé plusieurs manifestations inscrites dans le programme de Mons Capitale 2015 de la culture, le peintre Vincent Van Gogh a résidé pendant quelques mois dans le Borinage. De 1878 à 1879, il habite tour à tour à Pâturages (rue de l’Église) et à Wasmes (actuelle rue Wilson). Il partage alors sa foi évangélique avec les fidèles du « Salon du Bébé », le premier foyer protestant de la localité.
Bien avant Mons 2015, plusieurs initiatives ont été prises pour commémorer cette période importante du peintre car, comme le mentionne la légende du buste réalisé en 1958 par Ossip Zadkine et installé près de la place Saint-Pierre, c’est « D’ici [que] partit Vincent Van Gogh à la recherche du soleil et de soi-même. Année 1880 ».
En même temps que ce buste était inauguré, les autorités locales de Wasmes apposaient une plaque commémorative sur la façade du n°257 de la rue du Bois, à Petit-Wasmes. Cette plaque en pierre bleue et gravée rappelle le temps où :
CES (DEUX) MAISONS FORMAIENT
LE SALON DU BÉBÉ
OU V. VAN GOGH
PRECHA EN 1879
Né à Zundert, aux Pays-Bas, en 1853, Vincent Van Gogh a connu une scolarité difficile et ses premiers pas dans la vie professionnelle, d’abord fort heureux, se transforment en un échec. En 1876, il est licencié par l’important marchand d’art Goupil et Cie dont il ne partage pas le côté mercantile. Se sentant attiré par une vocation religieuse, il passe son temps à dessiner et à lire la Bible, mais échoue aux examens de théologie de l’Université d’Amsterdam, ainsi qu’à l’école protestante de Bruxelles (1877-1878). C’est alors qu’il devient prédicateur laïc et obtient une mission d’évangéliste dans le Borinage.
Ayant choisi de partager entièrement le sort des ouvriers, Van Gogh descend dans la fosse au charbonnage de Marcasse. Il partage sa foi évangélique avec les fidèles du Salon de Bébé, le premier foyer protestant de la localité de Wasmes. Mais l’évangéliste qui se montre particulièrement solidaire des luttes ouvrières est rappelé à l’ordre et doit affronter les protestations de l’Église réformée ; il déménage de Wasmes pour s’installer à Cuesmes (rue du Pavillon) où il réside un an (août 1879-octobre 1880). Durant cette période d’errance, il est en profond conflit avec sa famille. Finalement, les cours qu’il suit à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1880-1881) lui apportent une perspective nouvelle. Il est peintre quand il quitte définitivement le Borinage auquel il restera manifestement encore attaché. Comme l’a observé Ossip Zadkine, c’est une autre lumière qui attire alors l’artiste. Sans jamais parvenir à trouver la paix intérieure, Van Gogh deviendra le peintre maudit, produisant plus de 2.000 toiles et dessins en dix années, jusqu’à ce moment de 1890 où il commet l’acte fatal (Auvers-sur-Oise, 29 juillet).
Sources
Catherine DHÉRENT, Vincent Van Gogh au Borinage, 2010 sur http://mistraletnoroit.free.fr/IMG/pdf/Vincent_Van_Gogh_au_Borinage_Belgique_.pdf
http://vangoghborinage.canalblog.com/ (s.v. juin 2015)
Freddy GODART, Sur les pas de Vincent Van Gogh dans le Borinage, Colfontaine, 2011
Louis PIÉRARD, La vie tragique de Vincent Van Gogh, Bruxelles, Labor, 1946
Pierre STÉPHANY, La Belgique en cent coups d’œil, Bruxelles, Racine, 2006, p. 123
O. Zadkine, Paris, Hachette, 1969, coll. Chefs-d’œuvre de l’art – Grands Sculpteurs n°142
Ossip ZADKINE, Le maillet et le ciseau : souvenirs de ma vie, Paris, Albin Michel, 1968
Rue du Bois 257
7340 Petit-Wasmes
Paul Delforge