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Pont Joseph II

La terre d’Emptinne est comprise dans la prévôté de Poilvache et constitue la partie la plus importante du ban de Natoye. Jeté en travers du Bocq, un petit pont a été bâti vers 1722-1724 par le Namurois Nicolas Bolvin aux frais des États du comté de Namur. Construit en moellons de calcaire, il est composé de deux arches en arc surbaissé séparées par une large pile. Il est recouvert de grosses dalles de calcaire. Fortement endommagé, il a été restauré en 1986 et rebaptisé « pont Joseph II » en l’honneur d’un des derniers souverains namurois. Aujourd’hui, une plaque a été apposée sur le parapet du pont et précise toute l’importance de l’édifice sous l’Ancien Régime : « Pont Joseph II. Comte de Namur et empereur ».
    
Ce pont ancien témoigne de l’importance et du rôle des États du comté de Namur. Ils apparaissent pour la première fois en 1421, lors de la vente du comté au duc de Bourgogne Philippe le Bon. On parle alors d’ « assemblée du pays », sorte de conseil du comte de Namur composé de seigneurs laïcs et ecclésiastiques et du maïeur ou des échevins de Namur, la seule ville d’importance du comté. Sa compétence s’étend aux questions politiques, administratives, judiciaires et financières. Comme la plupart des assemblées d’États sous l’Ancien Régime, les États du comté de Namur sont composés de trois membres : l’État du clergé, l’État noble et le Tiers-État. 

Mis à part entre 1429 et 1510, sous la domination bourguignonne, les États se réunissent régulièrement, au moins une fois par an. Leurs attributions se résument en trois titres, lourds d’importance : inaugurer le nouveau comte de Namur lors de sa prise de fonctions, défendre les privilèges et gérer le service de corps et de bien ou le vote de l’aide. À partir de 1465, les États de Namur députent régulièrement des représentants aux États généraux du duché de Bourgogne puis des Pays-Bas espagnols et autrichiens, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. À l’aube de leur disparition en 1791, ils rédigeront une « Constitution du pays et comté de Namur ».

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Frédéric MARCHESANI, 2013