Guy Focant - SPW

Église Saint-Jacques à Liège

Ancienne abbatiale fondée en 1015 par le prince-évêque Baldéric II (1008-1018), l’église devient par la suite collégiale puis paroissiale. De l’église romane édifiée aux XIe et XIIe siècles subsistent le narthex, intégré à l’église gothique, et la crypte (1016) dans laquelle se fit enterrer le prince-évêque.

L’édifice actuel est un chef-d’œuvre du style ogival flamboyant dont la nef, entièrement bordée de rinceaux et comportant une profusion de croisées d’ogives, fut construite entre 1514 et 1538 par Arnold van Mulcken, architecte attitré d’Érard de la Marck.

Outre les voûtes composées de multiples nervures ornées de monumentales clefs de voûte peintes, Saint-Jacques est aussi remarquable par ses très beaux vitraux Renaissance (1525) et par ses statues baroques en tilleul peint en blanc (XVIIe siècle). Si le cloître et ses annexes ont été détruits au XIXe siècle, l’ancienne infirmerie monastique a été redécouverte derrière des façades modernes.

Le transept sud conserve le mausolée de Baldéric II, dit aussi Baldéric de Looz et dont l’importance pour l’abbaye n’a jamais rien perdue en considération. Au départ installée dans la crypte qu’il avait lui-même consacrée, sa sépulture est plusieurs fois déplacée au cours des siècles. Elle se trouve dans le chœur en 1513 avant d’être reléguée dans le transept vers 1750, dans l’actuelle chapelle du Sacré-Cœur.

Le monument que l’on peut admirer aujourd’hui date lui aussi en partie de 1750. Un cadre ornemental de style rocaille vient entourer une dalle funéraire datant de 1646 représentant le prince-évêque et qui faisait partie d’un mausolée démantelé lors d’une rénovation du mobilier de l’église. Baldéric est représenté mort, les yeux fermés, les mains croisées autour de sa crosse. La décoration de la pierre tombale est des plus riches : elle comporte notamment le blason de Looz et plusieurs têtes de chérubins ailés, telles qu’on peut en voir également sur le monument d’Albéron Ier. Une première inscription nous apprend que le monument a été réalisé à la demande de l’abbé Gilles Lambrecht en 1646 et érigé par son successeur Gilles Dozin. Une seconde reprend l’épitaphe du défunt : « Ici repose Baldéric, prince de Liège, du lignage des comtes de Looz, qui sous l’empereur Henri fonda ce monastère et le laissa inachevé à sa mort inopinée».
 

Place Saint-Jacques 8
5150 Liège

carte

Classée comme monument le 15 janvier 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon