DONNAY Auguste

La peinture wallonne sous l'Ancien Régime

Si la notion d’« art wallon » a longtemps fait débat, il est incontestable que le territoire wallon actuel a engendré quelques grands noms de la peinture sous l’Ancien Régime. Avec le temps, plusieurs spécialistes ont pu identifier des traits communs à ces artistes dont le talent a traversé les époques. Au travers d’une synthèse et de documents illustratifs, cette leçon présente leurs parcours et leur travail.

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DONNAY Auguste

Liège 22/03/1862, Liège 18/07/1921

Le cimetière de Robermont

Dès 1200, l’emplacement est occupé par des religieuses installées à cet endroit jusqu’en 1796, lorsque les communautés religieuses sont supprimées et leurs biens transférés à la République. Vendue en 1797, l’abbaye est acquise par la Ville de Liège qui décide de transformer le lieu en cimetière en 1805. De nombreuses fois agrandi depuis, le cimetière de Robermont s’étend sur un vaste espace entièrement ceint par un mur. Doté de nombreux arbres qui lui confèrent un charme certain, il conserve les sépultures de nombreuses personnalités liégeoises, ce qui lui vaut son surnom de « Père-Lachaise liégeois ».

De très nombreuses sépultures intéressent le Mouvement wallon dans son sens le plus large à Robermont, notamment de nombreuses tombes d’artistes wallons mentionnés comme tels sur la pierre, parmi lesquels, par exemple, Joseph Demoulin (1825-1879), président du Caveau liégeois, Armand Ledoux (1880-1955), président de la Société littéraire Les Auteurs wallons, Joseph Halleux (1874-1939) et Charles Batholomez (1868-1915), auteurs wallons. Chaque année, à l’occasion des fêtes de Wallonie, une cérémonie d’hommage avec dépôt de fleurs sur les tombes d’artistes wallons et militants est organisée. Une douzaine d’autres sépultures méritent d’être relevées spécialement en raison soit de leur caractère symbolique, soit de la personnalité du défunt, soit des hommages militants organisés sur les lieux.

La tombe d'Henri Bekkers © IPW

Henri Bekkers (1859-1933), poète et sculpteur wallon, fut président du Caveau liégeois, société de passionnés de la langue, de la littérature et des traditions wallonnes, fondée en mars 1872 par Toussaint Brahy, inhumé à Sainte-Walburge. Comme sculpteur, Bekkers assura la sauvegarde de repères de la mémoire wallonne, notamment grâce à l’érection de monuments funéraires, tel celui de Brahy. Sa propre sépulture, érigée par souscription à l’initiative du Caveau liégeois, comporte un buste réalisé par le sculpteur Louis Gérardy (1887-1959), un rappel de ses fonctions et une citation éloquente en wallon : Efants, ni rouviz may qui vos estez Walons!

Jean Bury (1867-1918), auteur d’une production wallonne considérable, est mortà Amsterdam. Son corps fut rapatrié en 1921 par le poète wallon Émile Wiket. Jean Warroquiers (également enterré à Robermont) lança une souscription sous les auspices du cercle littéraire « La Wallonne » et du journal Noss’ Pèron afin de lui élever un monument funéraire, qui fut réalisé par Constant Thys et installé à proximité de celui de Wiket. Il comporte une épitaphe de Bury lui-même : On n’deût aveûr qu’on but èl ‘vèye ognèsse, mori parèy.

La tombe de Nicolas Defrêcheux © IPW

Nicolas Defrêcheux (1825-1874), poète lyrique wallon; une souscription publique lancée par le journal Noss’ Pèron permit de lui élever un monument funéraire dû à l’architecte Émile Bernimolin (1884-1953). À l’occasion du centenaire de la naissance de Defrêcheux, un médaillon réalisé par Louis Gérardy prit place sur le monument aux côtés des titres de quelques-unes des oeuvres du poète.

Auguste Donnay (1862-1921), peintre, attaché à la reconnaissance d’un art wallon et participant actif du Congrès wallon de 1905. Les Amis de l’art wallon demandèrent à l’architecte liégeois Paul Jaspar (1859-1945) de créer la pierre tombale de l’artiste. Sur un simple morceau de calcaire blanc sont inscrits les mots : « La ville de Liège et les Amis de l’art wallon à Auguste Donnay, artiste peintre ».

La tombe d'Emile Dupont © IPW

Émile Dupont (1834-1912), député libéral de 1864 à 1890 puis sénateur de 1890 à sa mort, ce grand bourgeois, dont une place tente de commémorer le souvenir près de Saint-Jacques au centre de Liège, prit part aux diverses discussions sur les lois linguistiques en se rapprochant progressivement des thèses du Mouvement wallon. Il avait 78 ans, avait été vice-président du Sénat et était Ministre d’État lorsqu’il s’exclama publiquement au Parlement, à l’issue d’un vote favorable aux thèses flamandes, le 9 mars 1910, « Vive la séparation administrative ». C’était la première fois qu’une aussi haute personnalité manifestait ainsi son adhésion au projet fédéraliste alors à l’étude dans les rangs du Mouvement wallon.

Louis Hillier (1868-1960), violoniste, compositeur et chef d’orchestre,mit en musique les paroles du Chant des Wallons écrit par Théophile Bovy. Le Congrès national wallon lui avait rendu hommage en 1948 à Liège. Décédé à Paris, il avait émis le souhait de reposer à Liège.

La tombe d'Albert Mockel © IPW

Albert Mockel (1866-1945) reste essentiellement connu pour avoir popularisé les mots Wallon et Wallonieà la fin du xixe siècle, mais il fut aussi à la base de la création de l’Assemblée wallonne en 1912. Il mourut à Ixelles, mais sa dépouille fut transférée à Liège six ans plus tard, en 1951. La Ville lui réserva une pelouse spéciale au cimetière de Robermont.

Édouard Remouchamps (1836-1900) est enterré dans le caveau familial. Il s’agit d’un monument fort simple, mais qui fit toutefois partie de ceux auxquels hommage fut rendu lors des fêtes de Wallonie.

La tombe de Fernand Schreurs © IPW

Fernand Schreurs (1900-1970), figure de proue du Mouvement wallon d’après-guerre, secrétaire du Congrès national wallon en 1945 et créateur du Mouvement libéral wallon en 1962, est lui aussi enterré dans le caveau familial, en compagnie de son épouse et d’autres parents, dans un monument d’une grande sobriété. Sa tombe a fait l’objet de nombreuses commémorations : parmi celles-ci, un hommage rendu par la Ville de Liège et la Région wallonne en 1985, ainsi qu’un autre en 1995 à l’occasion du cinquantième anniversaire du premier Congrès national wallon.

Fifine Vidal (1883-1926), populaire comédienne wallonne, symbolise le théâtre dialectal. À sa mort, un comité décida de lui ériger un monument funéraire, réalisé par le sculpteur Oscar Berchmans (1869-1950). Sur celui-ci, un médaillon en marbre représente la comédienne en femme du peuple, fichu sur la tête, et la dédicace lui rend cet hommage : « La Wallonie à Fifine Vidal ».

La tombe de Jean Warroquiers © IPW

Jean Warroquiers (1880-1935), fondateur de l’École de musique Grétry, directeur du journal wallon Noss’ Pèron, fut l’organisateur des fêtes de Wallonie à Liège et le premier président de la République libre d’Outremeuse. Sa sépulture évoque on ne peut plus clairement ses engagements wallons : en plus d’un coq doré sur fond noir, une citation en wallon rappelle qu’« Il esteût si fîr d’ èsse Walon ». Le
médaillon représentant Warroquiers est dû au sculpteur Louis Gérardy, qui intervint aussi sur les tombes de Bekkers et de Defrêcheux.

Émile Wiket (1879-1928), poète wallon auteur de Li p’tit banc, engagé dans de nombreux mouvements wallons, fut membre notamment de la Société de langue et de littérature wallonnes et président du cercle littéraire La Wallonne. Rédacteur en chef et fondateur de Noss’Pèron, il fut aussi rédacteur d’Amon nos Autes. Son monument funéraire, situé à proximité de celui de son ami Jean Bury, porte un médaillon réalisé par Joseph Sauvage et plusieurs inscriptions rendant hommage à la chanson fétiche de Wiket (Li sûre ax lâmes tchanson d’sot les hayes tchantèt li p’tit banc), ainsi qu’au poète Nicolas Defrêcheux, dont Wiket appréciait l’oeuvre (À Colas Defrècheux, mes sondjes dansèt nosse pauve monde, tchanson d’espwèr).  

Map

Carte : 
Adresse : 
Rue de Herve, 46, 4020 Herve
Plaque commémorative : 
Titre alternatif : 
Cimetière de Robermont
Image : 
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